26.2.08
23.2.08
Une dépêche suisse (extrait)

Glop/ Alors que le Liechtenstein est au coeur de la récente polémique sur la fraude fiscale en Allemagne, l'Allemagne a accru la pression vendredi sur le Liechtenstein et d'autres paradis fiscaux. Berlin a menacé de pénaliser les investissements dans leurs banques s'ils continuent à attirer les fraudeurs.
Pas Glop mais alors pas glop du tout/... Cependant, le directeur général de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), Franz-Hermann Brüner, accorde son soutien au Liechtenstein. Le juriste allemand vante les mérites de la coopération avec la Principauté.
22.2.08
Bouh !

A ce moment du film, je me suis levé et je me suis fait un thé vert. J'avais beau être loin du poste, je me doutais que quelque chose allait se passer dans cette baraque au milieu de la forêt. Pourtant, alors que j'attendais que l'eau de la bouilloire chauffe, des indices semblaient infirmer mon bien pessimiste pronostique. Ken alluma le poste de télévision (celui de la maison dans la forêt, pas le mien) et j'entendais de la cuisine une remarque lancée par Bruce.
-" tain, et si on jouait à se faire peur !". -"Nan !" répondit Sue, qui avait déjà suffisamment les foies. Les deux lards en ont remis une couche en se moquant copieusement de la trouille de Sue.
Quand je suis arrivé avec ma tasse de thé devant mon poste, on voyait une ombre inquiétante apparaître derrière les silhouettes des deux lards tordus de rire. Sue observait l'ombre inquiétante se répandre le long du mur. Elle restait muette et immobile. Pour ma part, au son de la musique, une scène d'horreur s'annonçait, imminente.
C'est à ce moment là que ma femme est rentrée de sa réunion. Elle m'a dit :
-"T'as entendu les infos ?"
-"Oui", j'ai dit.
-"Ils vont morfler" elle a ajouté.
-"Qui ? ils" ais-je commenté.
-"Ben les allemands, puis les belges aussi"
- "oho ?" ais-je soufflé interrogatif.
ma femme à poursuivit
-"oui, les impôts ont coincés 1000 personnes parmi lesquelles des belges. L'administration fiscale a rapporté qu'elle était tombée sur une liste de personnes parmi les plus célèbres, des notables, des joueurs de foot, des magnas de la presse... L'état annonce 30 perquisitions par jour...et bientôt ils ont les élections les allemands, le gouvernement à la trouille que les conflits sociaux explosent".
A la télé, les deux connards rigolaient toujours. Et dans leurs dos grandissait l'ombre, inexorablement. J'ai regardé ma femme, j'ai hésité, puis je lui ai dit : "-finalement, il est pas mal ce film. Je parie qu'on va finir par comprendre qui se cache derrière cette ombre... Tu veux un thé ?" Ais-je clôturé.
Erwin
19.2.08
L'affaire allemande (Bis Repetita)

Les services secrets allemands ont versé durant des années d’importantes commissions à des employés de banques de la principauté du Liechtenstein en échange d’informations sur des comptes de clients allemands, révèle ce lundi le quotidien Berliner Zeitung.
«Avec l’aide d’au moins l’une de ces sources, ils se sont procurés les documents sur des fraudeurs du fisc allemand», a précisé le journal berlinois, citant des sources proches des services secrets.
Les services secrets (BND) ont laissé filtrer dans la presse allemande ce week-end qu’ils avaient été contactés par un informateur en 2006 auquel ils auraient versé environ cinq millions d’euros en échange d’informations ayant conduit à une enquête sur le plus grand scandale de fraude fiscale de l’histoire allemande, selon le Berliner Zeitung.
Ces documents concerneraient près d’un millier de personnes soupçonnées d’avoir dissimulé leurs revenus au Liechtenstein. Une centaine d’opérations de police sont à prévoir à partir de cette semaine, selon la presse allemande.
Avec leur version affirmant qu’un informateur les avait contactés, «le gouvernement et le BND veulent apparemment éviter des complications diplomatiques avec la principauté» du Liechtenstein, a estimé le Berliner Zeitung.
En 2000, Vaduz et Berlin avaient déjà connu une période de frictions diplomatiques quand le BND avait rendu publique une étude controversée sur un système de blanchiment d’argent via des banques du Liechtenstein, a rappelé le quotidien.
Ces frictions ont été l’une des deux raisons pour lesquelles le gouvernement de coalition de l’époque, formé des sociaux-démocrates et des écologistes, a autorisé l’opération allemande d’espionnage dans les banques du Liechtenstein, considéré comme un paradis fiscal, selon le Berliner Zeitung.
Src: Libération - lundi 18 février 2008
Erwin
18.2.08
Les juges "Financiers" en ont plein le dos...

Cette semaine, LE FIGARO, donnait la parole à Dominique de Talancier.
La juge d'instruction Dominique de Talancé a choisi de s'en aller. Elle déplore l'obstruction du parquet et à travers lui l'abdication du pouvoir face aux délits financiers.
Elle a passé vingt années comme juge d'instruction, dont dix au prestigieux pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. Dominique de Talancé a quitté le 23 janvier dernier les bureaux du boulevard des Italiens à Paris pour rejoindre la
cour d'appel de Versailles. Elle en a profité pour pousser un «coup de gueule», le 13 février sur l'antenne de RTL, contre l'action du parquet de Paris. Une action qui contribuerait, selon elle, à réduire le champ d'investigation du pôle financier.
La juge explique "J'espère que la France sera sensible aux injonctions des diverses institutions internationales parmi lesquelles le conseil de l'Europe. Et puis je crois surtout que le public va se rendre compte que finalement ces grands scandales financiers lui sont préjudiciables et va se mobiliser. Le scandale du Crédit Lyonnais par exemple, c'est une somme d'argent prélevée à chaque Français. Je ne pense pas que le pouvoir politique, qui raisonne à court terme, ait l'intention de faire changer les choses."
Après l'abandon du Juge Eva Joly, la liste s'allonge donc.
src : Le Figaro
Erwin
16.2.08
L'affaire allemande


15.2.08
Pascal Lorent nous informe...

L’hebdomadaire Der Spiegel l’appelle le «dernier dinosaure» de l’économie allemande. Klaus Zumwinkel, patron de la poste allemande, fait l’objet depuis hier d’une enquête pour fraude fiscale. Cette affaire signe probablement le coup de grâce du doyen des patrons du Dax (indice boursier allemand). Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir fraudé le fisc à hauteur d’un million d’euros, amassés sur un compte au Liechtenstein tout au long de ses vingt années au sein de la Deutsche Post. Un gros client de Clearstream. Zumwinkel s’était fait remarquer en fin d’année, quand il s’était battu pour l’instauration d’un salaire minimum qui s’appliquerait aussi à ses concurrents low-cost. Il avait fini par convaincre le gouvernement, et l’action du groupe s’était envolée. Le patron avait alors vendu 200 000 titres et empoché une plus-value de 5 millions d’euros, provoquant un scandale. Après avoir payé une caution, il a été laissé en liberté.
14.2.08
Les affaires continuent

- 14 procédures sont le fait de Clearstream
- 2 de BGL-Fortis
- 1 de notre bien aimé ex premier ministre-poète-avocat Dominique de Villepin
- 1 est concerne ma mise en examen pour recel de vol et d’abus de confiance dans le dossier instruit par d’Huy et Pons
- 8 procédures restent en cours pour Menatep (en cassation)



L’autre audience programmée concerne deux plainte (anciennes) déposée par la BGL et Fortis contre Les dissimulateurs et Révélation$. Nous serons en retour de cassation (nous avions gagné en première instance et appel). L’audience est programmée pour le 18 juin à Paris.

- Mon passage chez Ardisson en 2002 (nous avions gagné en 1ere instance et appel). Audience non programmée.
- Interviews Nouvel Obs, VSD, article le Point. Audiences non programmées.
La plainte en diffamation déposée par Dominique de Villepin (nous devons attendre le résultat de l’enquête de D’Huy et Pons).
Ma mise en examen pour recel de vol et recel d’abus de confiance. Procès prévu en 2009.
Il reste aussi 3 procès de Clearstream en Belgique en appel (Révélation$, Boîte noire, Dissimulateurs)
Une plainte au pénal à Luxembourg pour Vol et recel de vol de secret bancaire de Clearstream (Révélation$ et les dissimulateurs)

Pour de plus amples détails, aides, je vous invite à vous reporter aux trois sites de soutiens. Des concerts (Liège, Montpellier), opérations diverses, vente de tee shirts sont programmés.
Pour l’animation de ce site, je vais temporairement passer le relais à mon ami Erwin mais interviendrais régulièrement.

D.R.
13.2.08
Une affaire personnelle

C'est le début de mon prochain livre (sortie le 4 avril chez Flammarion)
1.
C’est une affaire personnelle difficilement racontable tant elle fait intervenir de personnes, de souvenirs, de manipulations, de trahisons, de ramifications, d’époques. Je perçois les écueils de l’exercice. Je n’ai pas envie de donner le sentiment que je m’accroche. J’avance sur un fil si ténu. Le flash est venu dans la cave de Chez Vins, bières et associées, zone industrielle du Linkling à Thionville (Moselle). La fleur fanée en tablier orange qui s’occupait des bouteilles et des retours de location à l’entrée me criait dessus parce que j’avais laisser échapper du diable une bonbonne de Pelforth brune.
- Si elle est cabossée, je ne vous la rembourse pas, hurlait la vioque.
J’ai consulté ma montre. Il était 17h52. C’était un lundi de novembre froid et venteux. La nuit était tombée comme une crêpe huileuse sur la ville et ses fantômes de hauts fourneaux. J’avais promis à ma voisine que je récupèrerais sans faute mon fils à 18 heures. Il me restait un chèque à régler et cinquante bornes à faire en sens inverse sous la pluie. La mère Thénardier avait prononcé la phrase de trop. Dans mes yeux, elle a vu que cette ultime coulée de bave pouvait déclencher une réaction disons inopinée. Aurais-je pu balancer la bobonne dans sa direction histoire de la cabosser vraiment ? Peut-être. Je suis d’un naturel calme mais la journée avait été mauvaise et j’étais contrarié. Elle a prudemment appelé son patron de mari à la rescousse :
- Roger, Roger, viens voir…
Le gars s’est pointé en salopette bleue, traînant du brodequin, l’air méchant comme un poignard mou :
- Qu’est-ce quiss’ passe ? a marmonné le propriétaire des lieux.
- Il a fait tomber le cubi de Pelforth, a montré la dame.
La montagne de saindoux s’est penchée vers la bonbonne, a collé son oreille au bouchon :
- Faudrait pas que ça mousse trop et que le gaz s’échappe, sinon c’est foutu.
Il a ensuite mis son doigt dans la bosse, m’a ausculté d’un œil pâteux, a soupesé la quantité d’emmerdements qu’allait lui procurer un supplément bosse pour la facture de sa bonbonne de Pelforth :
- C’est bon, rembourse-le Jeannine, on se débrouillera.
Dans ma tête, deux questions résonnaient depuis que j’avais ouvert leur porte. La première concernait l’enseigne aux lettres défraîchies de leur boutique. Vins, Bières, je comprenais. Mais pourquoi ces boursouflures et ces points de suspension entre bières et et associées ? Roger ne s’appelait pas Vins, ni Jeannine Bières. J’avais beau chercher, je ne voyais aucune colonie d’associées cachée entre les tonneaux. En examinant l’enseigne mal repeinte au dessus de la caisse, j’ai compris qu’avant d’être rachetée par le couple, la cave avait pour patronyme Vins, bières et liqueurs associées. Au fil des ans, les liqueurs se sont moins vendues, mais Roger était sans doute trop fainéant pour remettre une couche de laque ou inventer un nouveau logo. En une fraction de seconde sur un détail comme celui-là, je savais à qui j’avais à faire. Deux êtres obsédés par leurs petites affaires, sans imagination et âpres au gain.
La seconde question était plus personnelle et d’une redoutable complexité. Elle me nouait l’estomac et demandait une introspection douloureuse et approfondie.
- Putain qu’est-ce que je fais là ?
Elle en amenait aussitôt une autre : comment expliquer à ces deux personnes que leur indifférence au monde, leur étroitesse d’esprit et leur pingrerie étaient aussi la cause de mes ennuis ?
Il y avait eu la soirée de samedi à La Passerelle de Florange. Yan, Lefred et Kleude tenaient le bar. On avait vu trop large au niveau des boissons. La Passerelle est une salle de spectacle au cœur de la vallée de la Fensch, à un jet de pierre du Luxembourg, à un autre jet de pierre de Fameck, la ville où je suis allé à l’école primaire puis au lycée et où mes parents et mon frère vivent toujours. La Fensch est une rivière qui traverse Knutange, Hayange, Nilvange, Serémange-Erzange et se jette dans la Moselle un peu avant Metz. La vallée de la Fensch est un ancien paradis sidérurgique, où la plupart des noms de villes se terminent par ange. Sauf Fameck et quelques autres. La soirée de samedi était une soirée de soutien à Denis Robert. Ce genre de moment est difficile à vivre. J’ai parfois l’impression que Denis Robert est un type que je connais de loin et qui a pas mal d’emmerdements avec les banques, les huissiers, les journalistes installés et la droite au pouvoir. Quand je pense à lui, je me dis que sa vie doit être vachement compliquée. Je n’aimerais pas être à sa place. Le seul problème, et il est de taille, c’est que Denis Robert c’est moi.
10.2.08
7.2.08
La phrase qui tue. Elle est de Carlos Ghosn, le patron de Renault. Je viens de la lire dans un inter-titre de l'Express: "Je pense que le capitalisme fonctionne plutôt bien actuellement, c'est à dire que les problèmes ne traînent pas". Putain...
LUXEMBOURG CONNECT (2)
Si on veut frimer dans les salons, il vaut mieux connaître New York et ses bas fonds, Bangkok et le Kama Sutra ou les plages de Goa que Luxembourg-Ville et la composition de son Parlement. C’est pourtant par les réseaux bancaires de cette cité très protégée que passe une grande quantité d’argent noir de la planète. Un chiffrage est difficile à établir mais cette remarque est le fruit de l’observation et de la lecture du Mémorial, l’annuaire des sociétés basées à Luxembourg qui ne cesse d’enfler. Il y a bien sûr Francfort, Genève et surtout Londres. Même de là bas, on fait toujours un crochet par Luxembourg, histoire de cadenasser les circuits financiers. Les flux financiers ne font pas que passer à Luxembourg. Une masse importante y séjourne cachée par les banques qui utilisent les services d’une société financière pour archiver les données et l’identité de propriétaires de titres et de valeurs.
Tous les virements transfrontaliers laissent des traces. Une grande partie de l’information financière est concentrée dans les archives du seul organisme de compensation au monde ayant son siège dans le paradis fiscal, bancaire et judiciaire luxembourgeois.
L’argent –le vôtre, le mien, celui de David Rockfeller- se transforme, dès qu’il entre dans le circuit bancaire, en valeurs mobilières. Dans mobilière, il y a mobile. On joue sur la mobilité et sur la dilution dans le grand bain de la virtual money. C’est tout l’art de l’ingénierie financière. L’argent, les valeurs, les titres, ne se déplacent plus physiquement mais changent électroniquement de propriétaires. Inutile d’aller chercher à Cayman ou à Vanuatu ce qui s’inscrit dans des mémoires d’ordinateurs à Luxembourg.
Tout citoyen a le droit de savoir ce qu’est un organisme de compensation bancaire. Cet organisme répond aux demandes des banques. Il compense les entrées et les sorties de fonds de ses clients. Il pompe l’argent et les valeurs aux quatre coins de la planète, les transforme en données électroniques et anonymes et les redistribue aux quatre coins de la planète à ses nouveaux propriétaires. C'est super cool.

Tous les virements transfrontaliers laissent des traces. Une grande partie de l’information financière est concentrée dans les archives du seul organisme de compensation au monde ayant son siège dans le paradis fiscal, bancaire et judiciaire luxembourgeois.
L’argent –le vôtre, le mien, celui de David Rockfeller- se transforme, dès qu’il entre dans le circuit bancaire, en valeurs mobilières. Dans mobilière, il y a mobile. On joue sur la mobilité et sur la dilution dans le grand bain de la virtual money. C’est tout l’art de l’ingénierie financière. L’argent, les valeurs, les titres, ne se déplacent plus physiquement mais changent électroniquement de propriétaires. Inutile d’aller chercher à Cayman ou à Vanuatu ce qui s’inscrit dans des mémoires d’ordinateurs à Luxembourg.
Tout citoyen a le droit de savoir ce qu’est un organisme de compensation bancaire. Cet organisme répond aux demandes des banques. Il compense les entrées et les sorties de fonds de ses clients. Il pompe l’argent et les valeurs aux quatre coins de la planète, les transforme en données électroniques et anonymes et les redistribue aux quatre coins de la planète à ses nouveaux propriétaires. C'est super cool.

LUXEMBOURG CONNECT (1)
Quand j’enquêtais sur les financements des partis politiques, je me suis toujours heurté à l’opacité de ces circulations de capitaux qui passaient par Andorre, Gibraltar, Man, Vaduz ou le Luxembourg pour ne citer que des exemples européens. L’argent devenait sans mémoire dès qu’une de ces frontières était passée. Je n’en savais guère plus sur les investissements mafieux que n’importe qui, même si j’étais considéré par les médias, certains juges ou journalistes, comme un spécialiste. Mon unique spécialité était la curiosité. J’avais écrit des dizaines d’articles et quelques livres sur ces sujets. Et je tournais en rond. La mort de Chantal Pacary et le livre qui lui était consacrée était une conclusion acceptable. Les prédateurs avaient gagné la partie. Qu’est ce qu’un livre ou un film de plus auraient changé ? J’avais envie de décrocher de toute cette fange et de me remettre à des activités légères.
Le problème, c’est la géographie. De toutes les conneries écrites sur moi par Edwy Plenel, l’une d’elle est fondée. Plenel a expliqué aux juges quand il est allé jouer au petit rapporteur dans le cadre de l’affaire de l'affaire Clearstream que ma manière "très particulière" de travailler sur les scandales financiers étaient liées à un "tropisme local". Le Luxembourg est à moins d’une heure de voiture de chez moi. Je me suis très tôt intéressé à ce minuscule pays qui compte un peu plus de quatre cent mille habitants, dont la moitié seulement sont des luxembourgeois de souche. J’accompagnais mon père y faire le plein d’essence ou ma grand-mère suivre les défilés du Grand Duc.
Le Grand Duché et ses habitants sont fascinants. Ce que la classe politique française et européenne a l’air de trouver normal - ce pays joue un rôle majeure dans l’Europe politique- est un anachronisme. C’est le seul pays du monde où le ministre de la Justice est aussi celui du Trésor. Cette anecdote montre la collusion entre l’argent et la magistrature. Tous les ministres luxembourgeois sont administrateurs de banques ou ont un mari, une femme, un frère ou sœur travaillant dans le secteur bancaire. Mes immersions au Luxembourg et mes rencontres avec des journalistes, banquiers, juristes, députés, femmes de ministres, informaticiens, magistrats, flics, piliers de bar, m’ont fait comprendre l’importance stratégique et méconnue de ce pays.

Le problème, c’est la géographie. De toutes les conneries écrites sur moi par Edwy Plenel, l’une d’elle est fondée. Plenel a expliqué aux juges quand il est allé jouer au petit rapporteur dans le cadre de l’affaire de l'affaire Clearstream que ma manière "très particulière" de travailler sur les scandales financiers étaient liées à un "tropisme local". Le Luxembourg est à moins d’une heure de voiture de chez moi. Je me suis très tôt intéressé à ce minuscule pays qui compte un peu plus de quatre cent mille habitants, dont la moitié seulement sont des luxembourgeois de souche. J’accompagnais mon père y faire le plein d’essence ou ma grand-mère suivre les défilés du Grand Duc.
Le Grand Duché et ses habitants sont fascinants. Ce que la classe politique française et européenne a l’air de trouver normal - ce pays joue un rôle majeure dans l’Europe politique- est un anachronisme. C’est le seul pays du monde où le ministre de la Justice est aussi celui du Trésor. Cette anecdote montre la collusion entre l’argent et la magistrature. Tous les ministres luxembourgeois sont administrateurs de banques ou ont un mari, une femme, un frère ou sœur travaillant dans le secteur bancaire. Mes immersions au Luxembourg et mes rencontres avec des journalistes, banquiers, juristes, députés, femmes de ministres, informaticiens, magistrats, flics, piliers de bar, m’ont fait comprendre l’importance stratégique et méconnue de ce pays.

6.2.08
Le facteur humain
Toute société repose sur un système de règles visant à un résultat. Parmi les règles, certaines sont apparentes et exhibées. D’autres, implicites et intériorisées. Dans les systèmes les mieux rodés, les pièces s’emboîtent les unes aux autres et les individus agissent avec une précision mécanique pour éviter le doute, le frôlement.
La communication vers l’extérieur est sans rapport avec ce qui se tait à l’intérieur. Les changements de rythmes et d’orientations sont programmés depuis des lustres. Le profit maximum est perpétuellement l’objectif à atteindre. Plus le profit est grand, plus la système aura montré son efficacité.
Ces groupes sont organisés et dirigés. Ils fonctionnent sur l’obsession de la rentabilité, mais aussi sur la culture du secret et le rite de l’initiation. Plus on y est puissant et influent, mieux on doit savoir préserver et faire prospérer ses secrets. Le bon décideur doit rester vigilant et s’entourer d’initiés à qui il divulguera avec parcimonie ce qu’il sait et ce qu’il tait.
Dans ces systèmes les plus étendus et les mieux rodés, un minuscule grain de sable peut provoquer un dérèglement. Appelons ça l’élément incontrôlable ou le facteur humain.
Je suis le facteur humain d'une histoire complexe et protéiforme dont personne ne peut prévoir l'issue. Cette histoire est celle d’une multinationale utile à tous les banquiers de la planète.
La particularité des systèmes les mieux rodés est qu’ils s’interpénètrent et se protègent. Aucun système n’est hermétique. Le dysfonctionnement d’un élément peut, si les bonnes décisions ne sont pas prises, contaminer d’autres systèmes. C’est la théorie du chaos.
Plus un système est grand et interconnecté, plus un grain de sable peut en agglomérer d’autres, provoquer des dégâts et nuire au fonctionnement du business. L’ennemi à abattre dans ce cas, reste l’Information. Plus celle-ci se propagera, plus le système sera en danger. Le boulot des décideurs est alors d’agir vite et discrètement. Ils doivent déterminer l’origine de l’agression, délimiter son ampleur puis éliminer son ou ses auteurs..
L’élimination n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas forcément physique et peut être symbolique. En cas d’impossibilité, le but sera de circonscrire l’agression. De neutraliser les agresseurs. D’interférer sur l’Information et de jouer sur le facteur temps. Avec moi, ils en ont perdu beaucoup.

La communication vers l’extérieur est sans rapport avec ce qui se tait à l’intérieur. Les changements de rythmes et d’orientations sont programmés depuis des lustres. Le profit maximum est perpétuellement l’objectif à atteindre. Plus le profit est grand, plus la système aura montré son efficacité.
Ces groupes sont organisés et dirigés. Ils fonctionnent sur l’obsession de la rentabilité, mais aussi sur la culture du secret et le rite de l’initiation. Plus on y est puissant et influent, mieux on doit savoir préserver et faire prospérer ses secrets. Le bon décideur doit rester vigilant et s’entourer d’initiés à qui il divulguera avec parcimonie ce qu’il sait et ce qu’il tait.
Dans ces systèmes les plus étendus et les mieux rodés, un minuscule grain de sable peut provoquer un dérèglement. Appelons ça l’élément incontrôlable ou le facteur humain.
Je suis le facteur humain d'une histoire complexe et protéiforme dont personne ne peut prévoir l'issue. Cette histoire est celle d’une multinationale utile à tous les banquiers de la planète.
La particularité des systèmes les mieux rodés est qu’ils s’interpénètrent et se protègent. Aucun système n’est hermétique. Le dysfonctionnement d’un élément peut, si les bonnes décisions ne sont pas prises, contaminer d’autres systèmes. C’est la théorie du chaos.
Plus un système est grand et interconnecté, plus un grain de sable peut en agglomérer d’autres, provoquer des dégâts et nuire au fonctionnement du business. L’ennemi à abattre dans ce cas, reste l’Information. Plus celle-ci se propagera, plus le système sera en danger. Le boulot des décideurs est alors d’agir vite et discrètement. Ils doivent déterminer l’origine de l’agression, délimiter son ampleur puis éliminer son ou ses auteurs..
L’élimination n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas forcément physique et peut être symbolique. En cas d’impossibilité, le but sera de circonscrire l’agression. De neutraliser les agresseurs. D’interférer sur l’Information et de jouer sur le facteur temps. Avec moi, ils en ont perdu beaucoup.
5.2.08
4.2.08
Open Bar
Dimanche un homme politique (de droite) m'a téléphoné. Son message tenait en quelques mots: "Vous devriez faire un livre sur ce scandale de la Société Générale. Et répondre à cette question: pourquoi personne ne parle des narco-dollars dans cette affaire? Pourquoi ne dit-on pas que l'argent de ces paris stupides vient de là? Dites-moi". Je ne ferai pas ce livre. Mais si d'autres veulent bien se donne la peine, c'est open.
Les criminels en col blanc aiment l’obscurité. Il leur faut, pour tenir et prospérer, une justice peu regardante. La justice de micro-états qui contournent les accords internationaux et font du secret bancaire une règle absolue. Dans ces micro-états, il existe bien sûr des juges et des policiers mais ces fonctionnaires généralement bien payés s’intéressent surtout aux problèmes de leurs concitoyens. De graves problèmes de circulation automobile. Pour le reste, vous êtes dans le no man’s land. Il m’est arrivé ces dernières années de rencontrer des magistrats de ces paradis bancaires. Certains m’ont interrogé, d‘autres mis en examen. C’est une expérience déroutante mais au final enrichissante. Ces hommes, ces femmes, exercent une fonction officielle –la lutte contre le crime- dont ils savent qu’elle est obsolète. Ils n’aident pas à lutter contre le crime. Ils aident, par leur présence, à son développement. C’est leur fonction officieuse.
Là est toute l’hypocrisie du système. Ces hommes, ces femmes, ces policiers, ces magistrats, ces fonctionnaires d’Etats minuscules, ces élus du consensus bancaire sont à des points stratégiques dans les appareils visant à la protection du crime organisé. Ils sont payés pour fermer les yeux et monter des procédures dilatoires. Ils pourraient rompre avec cette folie collective, prendre des décisions individuelles et courageuses. Il y ont peut être pensé. Il ont abandonné l’idée. Il ont choisi de se fondre dans le moule gris de l’époque. Et de maintenir l’équilibre géostratégique de la planète financière. Celle où une banque peut perdre 7 milliards, 5+2, sans que personne ne trouve ça vraiment bizarre.

Les criminels en col blanc aiment l’obscurité. Il leur faut, pour tenir et prospérer, une justice peu regardante. La justice de micro-états qui contournent les accords internationaux et font du secret bancaire une règle absolue. Dans ces micro-états, il existe bien sûr des juges et des policiers mais ces fonctionnaires généralement bien payés s’intéressent surtout aux problèmes de leurs concitoyens. De graves problèmes de circulation automobile. Pour le reste, vous êtes dans le no man’s land. Il m’est arrivé ces dernières années de rencontrer des magistrats de ces paradis bancaires. Certains m’ont interrogé, d‘autres mis en examen. C’est une expérience déroutante mais au final enrichissante. Ces hommes, ces femmes, exercent une fonction officielle –la lutte contre le crime- dont ils savent qu’elle est obsolète. Ils n’aident pas à lutter contre le crime. Ils aident, par leur présence, à son développement. C’est leur fonction officieuse.
Là est toute l’hypocrisie du système. Ces hommes, ces femmes, ces policiers, ces magistrats, ces fonctionnaires d’Etats minuscules, ces élus du consensus bancaire sont à des points stratégiques dans les appareils visant à la protection du crime organisé. Ils sont payés pour fermer les yeux et monter des procédures dilatoires. Ils pourraient rompre avec cette folie collective, prendre des décisions individuelles et courageuses. Il y ont peut être pensé. Il ont abandonné l’idée. Il ont choisi de se fondre dans le moule gris de l’époque. Et de maintenir l’équilibre géostratégique de la planète financière. Celle où une banque peut perdre 7 milliards, 5+2, sans que personne ne trouve ça vraiment bizarre.
2.2.08
Les affaires continuent.
Une pub vue ce matin sur le site Boursorama :
"Forex Plateforme Trading.Investissez en ligne avec Forex ! Effet de levier 200:1, écarts fixes"
Cet effet de levier permet d'acheter pour 200 millions d'euros de caramel, de drogue ou d'actions de la SG avec un million d'euros en poche. Cherchez l'erreur.
Et une perle retrouvée dans les comptes 2001 de Clearstream:
Cherchez Enron...
Ici, neige.

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Et une perle retrouvée dans les comptes 2001 de Clearstream:

Ici, neige.
1.2.08
Suite de ma gamberge.
Les banques ne sont que des vitrines. Elles vendent leur image et leur capacité à faire gagner de l’argent. Elles sont la cheville essentielle du piège qui s’est refermé sur nous. Elles nous attirent et nous entubent à coup de publicités mirobolantes : envoyez vous en l’air avec un pass auto à 3%, réalisez votre rêve de Home sweet home avec un crédit immobilier à 4%, allongez vous sur un crédit vacances à 5%. Placez votre argent dans nos contrats d’assurance, le rapport sera de 6 % sur trois ans. Les banques sont de belles putes maquillées avec distinction.
A Amsterdam, dans les quartiers chauds, vous entrez, choisissez votre pute et suivez un couloir. Vous vous dirigez vers une suite de chambres qui sont communes à toutes les filles. Les chambres sont l’outil de travail collectif. Elles sont gérées par une hôtelière qui paie le personnel pour changer les draps, donner les clés, surveiller le bon déroulement des opérations. L’argent encaissé est reversé intégralement à l’hôtelière qui le redistribue en se gardant une commission. On ne sait pas bien où sont les maquereaux et quelle part se prend l’Etat. Le système fonctionne.
Les organismes de compensation financière sont l’outil de travail commun à toutes les banques de la planète. On les appelle aussi les chambres de compensation. A l’instar des chambres noires des photographes. Ce sont des multinationales de la finance qui ont à leur conseil d’administration les banquiers les plus puissants du monde. Elles paient des informaticiens, des chargés de clientèle, des programmeurs pour veiller au bon déroulement des transactions. Que vous achetiez à crédit une voiture, une maison ou une semaine de détente en Sicile, la banque vend un produit qu’elle a trouvé chez un grossiste commun. Libres à elles de le vendre plus ou moins cher, de vous l’envelopper de rose ou pas. C’est un travail d’image et de communication. Un travail de gagneuse. Les banques vous aguichent puis vous baisent.

A Amsterdam, dans les quartiers chauds, vous entrez, choisissez votre pute et suivez un couloir. Vous vous dirigez vers une suite de chambres qui sont communes à toutes les filles. Les chambres sont l’outil de travail collectif. Elles sont gérées par une hôtelière qui paie le personnel pour changer les draps, donner les clés, surveiller le bon déroulement des opérations. L’argent encaissé est reversé intégralement à l’hôtelière qui le redistribue en se gardant une commission. On ne sait pas bien où sont les maquereaux et quelle part se prend l’Etat. Le système fonctionne.
Les organismes de compensation financière sont l’outil de travail commun à toutes les banques de la planète. On les appelle aussi les chambres de compensation. A l’instar des chambres noires des photographes. Ce sont des multinationales de la finance qui ont à leur conseil d’administration les banquiers les plus puissants du monde. Elles paient des informaticiens, des chargés de clientèle, des programmeurs pour veiller au bon déroulement des transactions. Que vous achetiez à crédit une voiture, une maison ou une semaine de détente en Sicile, la banque vend un produit qu’elle a trouvé chez un grossiste commun. Libres à elles de le vendre plus ou moins cher, de vous l’envelopper de rose ou pas. C’est un travail d’image et de communication. Un travail de gagneuse. Les banques vous aguichent puis vous baisent.
