27.9.07


Aujourd'hui 27 septembre, pas d'huissiers ni de recommandés à l'horizon mais des appels de journalistes qui aimeraient bien m'interviewer rapport à la création de ce fort risible "Luxembourg for finance". Je sais que je devrais dire "oui" mais je n'ai pas envie. Que les journlaistes fassent leur boulot, expliquent comment quasi systématiquement, dans les grosses affaires de blanchiment ou de noircissement d'argent (Elf, Siemens, fortune de Sadam ou des dictateurs, mani pulite, Narco trafic, etc, etc), les circuits passent par ce paradis de l'opacité et de la dissimulation. Ce sont les magistrats de ce pays qui me poursuivent aujourd'hui pour atteinte à l'honorabilité des banques comme la "Générale du Luxembourg" (groupe Fortis) et qui laissent filer les" white colar criminals". Pfff
Sinon, bonne bouvelle: Guy Bedos et quelques amis viennent faire la nouba à la Passerelle de Florange le 10 novembre prochain. 30 euros l'entrée. Allez réserver vos places (à peine 400) sur les autres blogs du comité. Biz. Denis

26.9.07

Certains de mes potes du comité juste avant le lancement de l'opération Susaulux




Hier...

Le Luxembourg lance une agence pour redorer l'image de sa place financière
  2007-09-25 08:23:06  

     BRUXELLES, 24 septembre (XINHUA) -- Le ministre luxembourgeois  du Trésor et du Budget, Luc Frieden, a annoncé lundi la création  d'une agence de promotion du centre financier luxembourgeois pour  redresser son image négative à l'étranger. 

     Le Luxembourg, l'une des principales places financières  internationales, est en effet volontiers assimilé à un paradis  fiscal, image d'autant plus renforcée que le pays maintient très  fermement le secret bancaire en dépit des pressions de ses grands  voisins européens. 

     "Dans un marché unique européen des services financiers,  Luxembourg For Finance sera l'instrument clé pour communiquer de  façon professionnelle et continue sur la diversité et l'expérience de cette grande place financière innovatrice, professionnelle et  solide", a expliqué à la presse Luc Frieden (absolument mater cette vidéo: http://www.dailymotion.com/video/102780)

     Les banques luxembourgeoises avaient longtemps profité d'une  clientèle internationale captive qui ouvrait des comptes au Grand- Duché, essentiellement en raison du secret bancaire. 

     Son image a également été écornée lorsqu'a éclaté en France, en 2006, l'affaire politico-financière Clearstream, du nom d'une  société financière luxembourgeoise auprès de laquelle des  personnalités auraient ouvert des comptes occultes, selon des  allégations qui se sont révélées mensongères. 

     L'agence, qui doit permettre au Luxembourg d'améliorer sa  visibilité sur les marchés internationaux et de développer  l'origine géographique de la clientèle de la place financière,  sera pleinement opérationnelle à partir de janvier 2008. 

ps: au moins, je leur donne un peu de boulot et participe ainsi à ma manière à la lutte contre le chômage au Grand Duché 

22.9.07

Un internaute vient judicieusement me faire parvenir ce lien sonore:

http://alterecho.collectifs.net/Ae28/backes.rm

Troublant à l'écoute six ans plus tard

Et aussi cet entretien :

http://jlhuss.blog.lemonde.fr/2007/09/13/interview-exclusif-de-denis-robert/#more-14866

Rapacités

Pour aider mes avocats, j’ai remis le nez dans le livre de Jean Louis Gergorin et Sophie Coignard « Rapacités » paru chez Fayard en début d’année. Ce livre était accablant pour Clearstream. Un peu compliqué, il n’a pas touché un grand public. Jean Louis Gergorin, lors de la promotion de l’ouvrage, a été interviewé sur toutes les chaînes, toutes les ondes. Clearstream, dans sa stratégie d’isolement à mon égard, n’a déposé aucune plainte, ni recours contre le livre. Ce qui y est écrit peut donc aujourd’hui être considéré comme acquis.

Voici un court best of pour ceux qui pensent encore que l’affaire de « la lessiveuse Clearstream » n’existe pas. Et que tout est réglé.

Page 76. Gergorin cite un ancien Directeur du Trésor qui dit « Clearstream et Euroclear jouent un rôle important et utile en facilitant la réintégration dans le système financier de fonds dont il vaut mieux ne pas connaître l’origine mais qui sont bien utiles au développement économique mondial. »

Page 82. Il aborde une technique imparable de dissimulation de transactions : « Pour bien se représenter le fonctionnement de Clearstream, il faut s’imaginer que la chambre de compensation met à disposition de ses clients des véhicules financiers qui peuvent transporter instantanément des paquets d’argent et de titres (…). Aux véhicules immatriculés –les comptes principaux- peuvent se voir attelées, en quelque sorte, des remorques sans plaque d’identification lisible, puisque les comptes additionnels ne sont pas forcément publiés et que leur ayant droit économique n’est pas forcément connu de Clearstream. »

Page 84. Sur la possibilité pour une personne physique d’avoir un compte à Clearstream : « . Il peut ouvrir un compte numéroté dont les coordonnées ne figurent pas sur le listing informatique général de la banque mais seulement sur un registre très restreint et accessible à un très petit nombre d’employés. (…) Rien’empêche ce client de piloter directement son compte additionnel Clearstream, où ses avoirs ont été transférés, si la banque lui a communiqué les codes électroniques. Il peut passer tous les ordres qu’il souhaite depuis n’importe quel terminal Internet où que ce soit dans le monde. Si de surcroît, au moment de l’ouverture du compte Clearstream, sa banque l’a désigné comme le destinataire des relevés de situation expédiés par la chambre de compensation, elle ne reçoit même pas de copie de ses documents. Elle ne conserve donc pas dans ses archives comptables la moindre trace des transactions ».

Plus précisément encore : « Dans sa comptabilité, ces flux n’apparaîtront que globalement et de manière anonyme ».

Page 87, sur le même registre : « Le compte a été ouvert au bénéfice d’une seule personne dont l’identité n’apparaît pas dans l’intitulé. Clearstream n’a aucune référence pour vérifier l’honorabilité de ce client-mystère, d’autant que la plupart de ces comptes sont créés par des établissements offshore. Il en est même un qui donne un certain frisson puisqu’il est intitulé « undoc client »

Page 90, il est question de liquidités : « les virements en cash entre comptes Clearstream s’effectuent librement par simples mouvements d’écriture. La chambre de compensation peut dont se transformer en merveilleuse machine à transférer non seulement des titres mais du cash entre comptes additionnels »

Page 96, j’apparais : « Ce petit jeu aurait pu continuer indéfiniment sans l’intrusion d’un trublion nommé Denis Robert. »

Page 100, dans un chapitre intitulé la saga des comptes morts-vivants : « Après cinq mois d’analyses intensives, j’ai acquis la conviction qu’il a existé, au moins jusqu’en septembre 2001 et probablement jusqu’en mai 2004, une catégorie extraordinaire de comptes chez Clearstream, que l’on pourrait qualifier de « comptes morts vivants ».

Page 106, les auteurs rappellent que les transferts de cash entre comptes Clearstream s’effectuent par simple jeu d’écriture sans utilisation de banques externes ou de la messagerie Swift : « Ces mouvements échappent à la fois aux procédures de déclaration de suspicion que les banques ordinaires sont obligées d’effectuer et à la surveillance particulière que les autorités américaines exercent sur Swift. »

Page 113, il me cite à nouveau : « Il est toujours question, dans les médias, de « l’affaire Clearstream ». C’est un abus, ou plutôt une restriction, de langage. Car il existe en réalité trois affaires Clearstream. Ne pas les considérer dans leur continuité revient à se priver de la vision globale nécessaire à une compréhension raisonnable de l’histoire. La première, initiée par Denis Robert et la publication de son livre « Révélation$ » en janvier 2001, résulte d’un long combat mené par ce journaliste-enquêteur contre la chambre de compensation luxembourgeoise.(...). Si, comme j’en suis convaincu, un système occulte a prospéré au sein de Clearstream, au moins entre 1994 et 2001, et peut-être d’une date indéterminée des années quatre-vingts jusqu’au printemps 2004, Denis Robert aura eu le premier une formidable intuition, puisqu’il a donné l’alerte en janvier 2001 sur la possibilité d’errements majeurs au sein du Clearstream de l’époque.

C’est un peu gênant de m’auto-citer. Mais bon. Au moment où je suis un peu seul à répondre aux attaques de Clearstream et où juges, journalistes et politiques se perdent en guerillas et constructions inutiles, j’aimerais vraiment que des acteurs ou des observateurs honnêtes de ces affaires réfléchissent à ces lignes et se demandent pourquoi, si cela était faux ou inventé, la multinationale, son service juridique et ses avocats si vigilants concernant mes interventions, auraient laisser passer pareilles accusations. Sans broncher

Bodyguard

J’étais parti quelques jours à Jersey rejoindre mes copains Gus et Delépine qui finissaient le tournage de leur prochain long métrage « Louise Michel » avec Yolande Moreau et Bouli Lanners. C’est l’histoire d’une ouvrière qui va utiliser sa prime de licenciement pour retrouver et faire buter le « fumier » responsable de la fermeture de son usine. De comptes off shore en avocats véreux, Louise et son Bouli de tueur à gage vont atterrir à Jersey dans la propriété d’un milliardaire qui a la particularité d’avoir un garde du corps boiteux qui invite chaque visiteur à chausser des patins. Je joue ce bodygard. C’était dépaysant et amusant.
A mon retour, ma boîte mail craquait de courriers tous plus urgents les uns que les autres sur les affaires en cours. Je voulais écrire tranquillement, me remettre dans ce roman que j’ai lâché depuis la fin du mois d’août. Et ce n’est pas possible. Si je veux sauver ma peau dans ce merdier qu’est devenu Clearstream 1,2,3,4, il faut que je me défende et que je me fasse entendre. Les conclusions d’avocats tombent en cette fin de septembre, comme les feuilles du bouleau de mon jardin. Et les tracas de nos dirigeants.
Dominique de Villepin mélangent les vérités et les mensonges. J’adore quand il charge Rondot et Gergorin. Hier, Sarkozy, dans son allocution télévisée a fait la même chose. J’adore quand il fait mine de ne pas connaître « cette banque où je serai censé avoir un compte ». Je regarde, j’écoute, je lis. J’ai un avantage sur tous les acteurs de cette saga qui continue, à ma relative surprise, à passionner les médias. Je suis le seul à être entré dans cette histoire pour de nobles raisons, ce souci de transmettre de l’information. J’étais édifié parce que je voyais, vivais, entendais. Je voulais comprendre et faire savoir. J’étais seul contre tous au cœur du drame qui était en train de se nouer. Personne ne parlait de Rondot ou de Gergorin. Personne n’avait entendu parler de Lahoud. J’ai dû me débrouiller avec cette pression, ces confidences. J’ai fait ce que j’ai pu. Je ne crois pas m’être beaucoup trompé, ni avoir commis d’erreurs. Les lettres, les mails et les notes que j’ai conservés en témoignent.
En juillet 2004, quand le Point a fait sa une sur une affaire d’Etat, je me souviens de ma surprise. Pour moi, c’était une affaire qui dépassait largement ce cadre. Nagy de Bocsa n’était qu’un caillou dans un torrent de boue. En y réfléchissant, j’ai manqué de jugeote sur la propension des journalistes et plus particulièrement des patrons de presse à se faire manipuler. A oublier l’information. La hiérarchie de l’information. A enquêter où on vous dit d’enquêter. A suivre les traces des juges. A balancer sans réfléchir les pv qu’on vous donne. A jouer sur l’émotion et sur la rentabilité à court terme. A laisser filer le torrent sans jamais se demander pourquoi tout paraît si manichéen.
Dans une autre vie, je serai bodyguard. C’est plus dangereux comme job mais moins compliqué.

15.9.07



PARIS (AFP) — Le président Nicolas Sarkozy a décoché une flèche contre Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, en s'interrogeant sur ses "initiatives", dans des propos rapportés par Le Monde, daté de dimanche-lundi. "Quelle initiative a-t-il prise ?", demande le chef de l'Etat. "Sur le capitalisme financier, c'est Angela Merkel et moi qui menons le débat. Il n'est pas absurde que le président de l'Eurogroupe s'interroge".
Ça vient de tomber sur Dailymotion, un extrait d'un de mes films (Journal intime des affaires en cours, écrit et réalisé avec Philippe Harel) qui date de 1997. Bizarre de le revoir ce que dit Van Ruymbecke à la tribune du Parlement européen :


http://www.dailymotion.com/lauw/video/x2y8s4_il-faut-sauver-le-soldat-van-ruymbe_politics

14.9.07

Un milliard à l’ombre



L’actualité réserve des surprises. L’affaire Siemens explose en ce moment outre-Rhin. Plusieurs sites d’informations viennent de révéler que des enquêteurs du FBI et de la SEC l’autorité boursière américaine ( http://www.lalibre.be/article.phtml?id=3&subid=85&art_id=366868)
se sont rendus à Munich pour rencontrer les magistrats chargés d’enquêter sur la multinationale germanique. Ces enquêteurs souhaitent collaborer à l’établissement de preuves de transactions visant au truquage de marchés passés par Siemens sur le territoire américain.

Rappelons que l’Etat-major de Siemens est poursuivi à Francfort, Munich, Darmstadt pour avoir distribué plus d’un milliard d’euros de pots de vin dans une dizaine de pays afin de gagner des marchés à l’export. Construction de centrales électriques, marchés de télécommunication, fabrication de TGV, Siemens a réalisé 87 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an passé et emploie 500 000 personnes.

Parmi les éléments fournis par les agents US, selon plusieurs sites d’informations américains (http://ipsnews.net/news.asp?idnews=39085), devraient figurer des listings de Clearstream où le nom de Siemens apparaît. On n’est plus ici dans les petites histoires de corbeau à deux balles et de vieille star poivre et sel qui se pavane à la galerie financière de Paris. On est dans le dur, le pognon, les affaires. Comment Siemens a réussi à ouvrir un puis deux, puis dix comptes à Clearstream alors que la firme n’avait pas le statut de banque ? Pourquoi Siemens ne les aurait pas utiliser pour régler ses commissions ? Pourquoi Clearstream a-t-elle autorisé leurs ouvertures ?

On touche au cœur de ce que j’ai dénoncé dans mes livres. Les passe-droits. La finance parallèle. La dissimulation. Là où aucune justice ne veut ou ne peut mettre son nez. Là où le Luxembourg, siège historique de Clearstream, exhibe le secret bancaire comme inaliénable. La raison pour laquelle tout le monde (ou presque) me demande de jeter l’éponge.

Je ne sais pas ce que Siemens a fait de ses comptes discrets à Clearstream. Ces comptes existaient et personne (ou presque) le savait avant nos livres et nos films. Les enquêteurs de la SEC, sur la base de nos documents, demandent des éclaircissements. Tant mieux même si tout cela finira sans doute par des arrangements financiers. On est dans une histoire improbable. A Clearstream, on expliquera que personne ne sait comment Siemens a utilisé ses comptes. Ce n’est pas leur problème. La firme s’est contenté d’ouvrir une ligne et puis basta. Ce n’est pas elle qui cache ou blanchit. C’est le client. Je n’ai rien écrit d’autre. Clearstream me fait des procès aujourd’hui. A n’en plus finir. Pour avoir révéler ce fonctionnement méconnu de tous.



Voilà quelques autres extraits de ces listings. Ils ne sont pas trafiqués. Ils datent d’avril 95 mais j’en ai de plus récents. A l’époque, Clearstream n’était pas encore une banque mais une société de clearing censée n’accueillir en son sein que des banques.

Clearstream avait ouvert des comptes à Unilever, le vendeur de lessive :



à Daewoo, le vendeur de Télévision :



au groupe Accor-Wagon-lits, le vendeur d’hôtels :



à Shell, le vendeur de pétrole :



Voilà une cerise. Rivunion, la fiduciaire qui a réalisé tous les transferts douteux de l’affaire Elf :



Rien que des multinationales. Rien que des sociétés friandes de marchés. Rien que d’énormes boites (qui pour la plupart dégraissent et licencient à tour de bras) dont on se demande pourquoi elles n'ont pas ouvert de comptes dans une banque disons normale. Tout simplement.

Si j’étais magistrat à Munich ou ailleurs ou enquêteur à la SEC, j’irais mettre mon nez sur les relevés d’identités bancaires à Clearstream de ces bons clients.

Bonne nuit

DR

ps: Pour réagir au post de Maxence, cette liste est bien une liste de clients et n'a rien à voir avec l'audit d'Arthur A. Elle date d'avril 95 et je rappelle que Clearstream n'a jamais remis en cause ces éléments pas plus qu'elle n'a nié avoir ces multinationales comme clients.

12.9.07


        
       Je viens de recevoir ce mail de mon copain Pépé (en photo au milieu lors d'une réunion) qui tous les jours va à la boîte postale récupérer le courrier envoyé au comité de soutien et de salut public. Je vous le livre tel quel et je vous remercie. Je ne lâche pas l'affaire. Loin s'en faut.


" OUI !   VOUS AVEZ BIEN LU !

          Aujourd'hui Champagne
         Soleil et petites Pépettes.

                   2 courriers
                  24 chèques

                        
     TOTAL:    2 030 euros

          pourquoi, comment????
           Explication:
                                      A l'occasion de l'université d'été d'ATTAC FRANCE qui s'est tenue fin août à Toulouse , une soirée a été organisée en soutien au travail d'investigation, de notre ami DeniRO, pour son action de vérité et de transparence.
 Ce coup de projecteur sur un monde qui oeuvre dans le secret sur des enjeux financiers et de pouvoir considérables était un pari très risqué et ces gens remercient notre ami de l'avoir tenu.
En échange de ce service rendu, et à l'issue de la projection de son film "L'affaire Clearstream racontée à un ouvrier de Daewoo" une collecte à permis de récolter 2010 euros que nous adresse avec plaisir le trésorier du comité local d'ATTAC  Toulouse.
L'association ATTAC dans son ensemble, ainsi que le comité de Toulouse précisent leur soutien, assurent et souhaitent à Denis force et courage pour affronter les épreuves futures.
     voilà les ami(e)s le pourquoi du comment de cette somme dont le geste et l'élégance me réchauffe le coeur.Et renforce le trésor de guerre.
J'adresserai un courrier de remerciement au comité local d'ATTAC Toulouse ainsi qu'aux généreux donateurs.


                            Mes ami(e)s je vous salue bien bas et vous souhaite toute l'énergie nécessaire pour terminer la journée dans la joie et la bonne humeur."

                                  

11.9.07


One more


Jean François Bizot est mort ce week end. Il était mon padrino. J'avais une vingtaine d'année. J'étais en fac, je venais de créer un mensuel qui s'appelait Santiag. Le téléphone a sonné chez mes parents alors que je n'y vivais plus (Jean François s'était fait suer à dénicher le numéro):
- Tu veux pas venir à Paris, j'ai du boulot pour toi...
C'est un peu à cause de lui que j'ai quitté Budange et la fac et qu'une nouvelle vie a commencé. D'abord à Actuel, puis à Libé et ailleurs. Sans Jean François, je ne me serais pas lancé avec autant d'inconsiance et d'énergie dans le grand bassin. Il m'a donné du courage et de la confiance au début, quand on en a le plus besoin. J'ai toujours aimé cet homme. Il m'a toujours envoyé des signes affectueux. Il a toujours été là, présent. Il le restera. Henri Laborit dit que les hommes sont "des confluences": "La vraie famille de l'homme, ce sont ses idées, la matière et l'énergie qui leur servent de support et les transportent, dit-il, notre chair peut mourir, l'information demeure".
Jean François Bizot est mort. Vive Jean François Bizot.

DR

6.9.07

Bonjour,
Non je ne suis pas mort. Aucun tueur à gage à l'horizon. I'm back. J'ai passé quelques jours à travailler sur les aimables plaintes de Clearstream et à réparer mon fémur. Je perds du temps mais je n'ai pas le choix. J'ai noté sur Inter que Dominique de Villepin a qualifié Clearstream de "lessiveuse". Il comptabilise aussi quatre affaires dans l'affaire dont la première, celle (dit-il) de la lessiveuse, disons la mienne, puis celle des frégates, puis celle du corbeau, puis, si j'ai bien compris, celle qui a amené "el presidente" à retourner la justice et la situation à son avantage. Cet homme, même s'il a déposé une sévère plainte contre mon livre, même si je l'étrille dans ce même livre, ne manque pas de discernement. Je n'oublie pas que c'est lui, qui, ministre des affaires étrangères, a, le premier insisté sur le fait qu'il fallait contrôler les institutions type Clearstream et Euroclear. Nicolas Sarkozy ne s'est jamais exprimé sur ce sujet. Ni François Hollande. Les semaines qui viennent seront intéressantes. Je vais essayer de donner des nouvelles plus régulièrement. Le travail sur les plaintes m'a fait entrevoir de nouveaux horizons.
à plus
DR