22.1.07

Petit message à caractère informatif

J'ai été très occupé ces derniers jours par l'exposition à la Bank à Paris
et la préparation d'une pièce écrite avec le chorégraphe Thierry Bae (titre de l'oeuvre "Thierry Bae a disparu") qui doit se jouer pour la première fois à Aix en Provence le vendredi 26 janvier. Puis dans la région parisienne, à la ferme du Buisson les 10 et 11 février. C'est nouveau et intéressant. Je sors de l'univers financier pour entrer dans celui de la sueur de danseur et des claquettes... Very strange renversement... La situation, face à la multiplication des plaintes et des mises en examen, devenait compliquée. L'arrivée du comité de soutien m'aide beaucoup. Je prends du recul et de la distance. Je me sens déchargé d'une grande partie de travail. Merci à tous les gens (vous êtes plus de six cent à avoir écrit à ce jour et envoyé au moins dix euros, soit près de vingt mille euros), merci à mes poteaux de Nancy, Metz, Saint Avold qui se tapent l'intendance... Merci aux dessinateurs qui envoient leurs planches qui sont vendues sur ebay, aux vidéastes qui envoient leur production surtout les belges, aux Parisiens qui montent le projet Woodstockoption. Je reste vigilant, serein et vaillant. Fin 2006, je me disais, limitons la casse et essayons de ne pas perdre... Grâce à ce mouvement, je peux mieux gérer le temps, les embûches et la lourdeur des procédures. Je crois que nous pourrons gagner les procès qui nous sont faits et obtenir des relaxes ailleurs. Ce qui apparaît le plus insupportable est d'être face à une mécanique qui n'entend rien et cherche à écraser, qui pompe votre énergie. Je sais que jamais je ne ferai bouger seul le monstre judiciaire ou financier. Je ne cherche pas cela. Je refuse simplement qu'on me fasse taire. Je suis un type normal entré par effraction dans une histoire improbable et (relativement) monumentale. Cette histoire n'est pas finie.
DR

18.1.07


clip3
Vidéo envoyée par erwinact

12.1.07

Une dépêche AFP du 11 janvier...

"Les marchés d'actions européens rebondissent à la faveur

d'anticipations d'OPA dans les secteurs du tabac et des services
financiers. La baisse continue des cours du pétrole soutient également
la tendance. Les investisseurs seront attentifs cet après-midi aux
annonces de la BCE et de la Banque d'Angleterre sur leurs taux
directeurs. Du côté des valeurs, Altadis est porté par un article de
presse prêtant au britannique Imperial Tobacco l'intention de lancer
une offre sur le groupe franco-espagnol. A la mi-séance, le CAC 40
gagne 0,66% à 5538,12 points et l''uroFirst 80 0,55% à 5211,57 points.
En Allemagne, Deutsche Boerse grimpe de plus de 5% suite à l'annonce
d'une forte hausse de l'activité de sa filiale de compensation
Clearstream. Les volumes de transactions de cette dernière ont effet
progressé de 12% en décembre. 2,03 millions d'opérations
internationales ont été enregistrées, dont 77% sur les marchés de gré
à gré et 23% sur les marchés actions. Sur l'année entière, Clearstream
a enregistré 24,51 millions de transactions, soit une hausse de 20%
par rapport à 2005. En 2006, la société a ajouté trois nouveaux
marchés à son réseau international : la Croatie, la Turquie et la
Russie.
Metro grimpe également à Francfort après avoir annoncé une progression

de ses ventes de 10,1% au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires
s'élève à 18,4 milliards d'euros, contre 16,7 milliards d'euros l'an
passé. Ces chiffres positifs sont le fruit d'un pic d'achats en fin
d'année et des acquisitions menées par le groupe comme l'achat d'une
chaîne d'hypermarchés en Pologne auprès de Casino et de 85 magasins
Wal-Mart en Allemagne. Metro a confirmé d'autre part son objectif de
progression de 5 à 8% de son BPA en 2006. Les résultats annuels seront
annoncés le 21 mars."

Quand je pense que ce sont eux que je vais souffrir, j'attrape soudain
froid. Pas vous?
DR

11.1.07

Quelques images de l'expo et du vernissage...à la B.A.N.K




10.1.07



Hier c’était le vernissage de l’exposition « Dominations » à la Bank, 42 rue Volta à Paris. Il y avait beaucoup de monde. Vraiment beaucoup. J’ai du parler à cent personnes et évidemment je n’ai parlé à personne. Il y avait beaucoup de visiteurs de ce site parmi les buveurs de Campari pamplemousse. Je me suis rendu compte, après coup, que notre exposition-installation méritait une petite explication que voici…


1) Nous sommes ici dans une galerie d’art
2) L’art que nous pratiquons est hyper-contemporain. L’actualité du monde qui nous entoure est notre matière
3) Quand nous avons commencé à réfléchir à ce sujet, disons la finance et sa domination, je n’avais aucune idée de ce qui se tramait derrière mon dos. Les juges, les services secrets, les vendeurs d’armes, les écoutes, les manipulations, les banquiers…
4) J’ai été mis en examen pour recel de vol et d’abus de confiance, le premier ministre me poursuit en diffamation, une multinationale de la finance et plusieurs banques multiplient les plaintes contre moi pour injures ou diffamations, mais ces événements n’ont qu’un lointain rapport avec cette exposition
5) Je veux solder les comptes
6) Ce que vous voyez là c’est de l’art hyper-contemporain
7) Je sais que je me répète, je ne suis pas encore gâteux
8) Nous avons utilisé des listings bancaires, plus précisément la liste confidentielle des clients d’une banque des banques basée à Luxembourg pour les détourner. Ces listing disent la domination de la finance
9) Que ces listings soient ceux de Clearstream n’a aucun intérêt
10) En même temps, l’absurdité de la situation fait que si vous achetez une toile, ou même si vous la photographiez, vous pouvez être passibles de poursuites judiciaires
11) Si vous achetez les cdrom placés à l’entrée de la bank, pareil. Et si vous vous faites photographier sur le mur noir, encore plus.
12) C’est n’importe quoi mais c’est ainsi
13) C’est plutôt inquiétant
14) Quand ce matin, nous sommes arrivés à la Bank avec nos gros sacs pleins de documents, d’objets divers et parfois très personnels, de dvd, de livres, d’articles de presse, de copies de mails, de procès verbaux, etc, nous ne savions pas très bien ce que nous allions en faire. Nous savions simplement qu’ils devaient être là
15) Dans le petit présentoir transparent, j’ai en quelque sorte vidé mes poches
16) J’ai de très grandes poches. C’est pour ça que cette installation s’appelle «le big vide-poche du grand manteau»
17) Sur un des murs, il y a une petite toile qui s’appelle «peinture zapping 1». J’y parle de Milton Friedman qui n’était pas encore mort. Cette toile fait partie d’une série qui a servi de base à notre livre Dominations et qui raconte les coulisses de mon travail sur la Domination du monde. Pour de plus amples détails, il y a le roman (20 euros, négociez une remise) et les autres toiles qui se trouvent dans la réserve en bas parce que Marie Céline et Céline, les deux bankières, trouvent que ça ressemble trop à Basquiat. Moi pas mais jugez par vous même et demandez lui la clé. Avec un sourire, elle dira oui…
18) En bas, on projette aussi en boucle certains de mes films
19) En haut, sur un des murs, il y a une petite toile avec un oiseau où est écrit le mot «Ulmeida». C’est une société fictive que nous avons créée. Son objet est artistique. Son capital illimité. C’est un méga trust qui compte parmi ses filiales la Shark Company. Nous travaillions sur ce concept depuis un moment…
20) Cette aventure est excitante
21) Dans la pièce du fond sur le mur, c’est une autre paire de manches. Cette installation s’appelle «le wall», comme l’album des Pink Floyd. Mon mur à moi, ce sont des avis d’huissiers, des sommations judiciaires, des lettres recommandées de juges d’instructions, un peu de ma vie… En bas, dans les porte-documents plastifiés, j’ai mis dans un ordre très aléatoires des articles, documents, copies de mails, lettres, notes qui ont ponctué mon quotidien pendant mon enquête. Je n’ai pas vraiment sélectionné et je n’ai pas tout mis. Ça donne une idée de l’ambiance générale
22) Encore en bas, au sol, j’ai posé des milliers de listing en format A4 que j’ai classés par pays, le making off de notre livre Dominations (en vente ici, 30 euros), un paquet avec des plaintes et des assignations que j’ai reçues depuis cinq ans (en vente ici, 30 millions d’euros), un paquet avec des lettres ou des attestations de gens qui m’ont soutenus, des gens qui m’ont aussi attaqués, divers trucs que je n’avais plus la force de classer. Même un cadre doré avec le blason du Luxembourg
23) Ce sont de vrais documents non trafiqués. J’ai simplement viré ceux qui livraient des intimités trop flagrantes sur des personnes
24) L’ensemble s’appelle «le Wall» parce que cette énergie dépensée pour trouver et surtout pour dire la vérité se heurte à un mur.
25) Lao Tseu dit que le seul moyen de lutter contre ce qui est dur et fort est de devenir souple. Voire insaisissable.
26) J’essaie. Je ne dépose pas les armes, mais une partie des munitions. Elles étaient devenues trop lourdes à porter
27) Maintenant je me sens plus léger
28) Disons que je solde les comptes (bis, je sais)
29) Nous avons inventé une discipline qui s’appelle le Kombart. Nous devons convaincre le type ou la fille qui veut jouer avec nous que quoiqu’il advienne, nous gagnerons
30) C’est de l’art. No stress.

Denis Robert
Le 9 janvier 2006
>voir la galerie


The Big Birds - Finissez-les !
Vidéo envoyée par erwinact

6.1.07




Cher François Hollande,

J’ai lu dans le dernier numéro de l’année des Inrocks, que pour vous l’affaire Clearstream se résumait à un informaticien « sans scrupules » qui aurait abusé de la confiance d’un journaliste « sans méfiance » lequel aurait fait tomber dans un piège un juge « sans défense »… Je vous réponds aujourd’hui pour compléter cette réflexion. Point de polémique dans ce courrier simplement la volonté de mieux vous informer. Afin que plus tard, surtout au sein de votre parti, vous ne véhiculiez plus une vision si réductrice de ce qu’est cette affaire. Je la vis de l’intérieur et la simple analyse des faits vous montrera que j’en suis une des victimes. Bien plus que les hommes politiques ou champions de l’armement dont les noms sont souvent cités. Ce qui ne veut pas dire que je ne sois pas combatif, ni soutenu et encore moins « sans méfiance ».
En quelques semaines, plus de 4000 personnes se sont manifestées auprès du comité de défense qui s’est constitué, sans compter l’appui de Reporter sans frontières, du Syndicat National des Journalistes et du conseil d’administration de l’association Attac qui, à l’unanimité de ses membres, vient de voter une motion de « soutien total ». Près de 400 personnes nous ont écrit et ont envoyé des dons qui servent à lutter contre le harcèlement judiciaire dont je suis l’objet. Ce n’est qu’un début. Ce sont généralement des gens qui ont lu mes livres, connaissent mon parcours et sont très informés de la première affaire Clearstream, celle qui compte et qui dénonce le fonctionnement de la multinationale luxembourgeoise. Ils savent aussi mon rôle dans la seconde affaire, celle du corbeau, où les résultats de mon enquête et mes document ont été détournés à des fins au minimum politiciennes.
Je ne suis pas un « journaliste sans méfiance » comme vous l’écrivez, et comme s’évertue à le raconter avec une constance touchante le journal « le Monde ». J’étais tellement méfiant à l’égard de l’informaticien Imad Lahoud que je n’ai jamais divulgué ses allégations, cherchant toujours à vérifier le vrai et le faux dans ces courriers anonymes qui ont secoué la tête de l’Etat, des services secrets et des milieux de l’armement pendant de si longs mois. On l’oublie trop souvent aujourd’hui mais il y avait beaucoup de vrai dans la première lettre. J’ai toujours cherché à savoir ce qui se cachait derrière la manipulation. J’y suis presque parvenu. Je suis sans doute un des premiers à l’avoir perçue. Et publiquement déjoué.
Si vous aviez lu mon dernier livre (Clearstream, l’enquête), vous sauriez que c’est grâce à cet ouvrage et au témoignage de Florian Bourges, l’auditeur d’Arthur Andersen que l’instruction des juges est sortie de l’enlisement et que Clearstream a été en partie disculpée. Ça peut sembler paradoxal. Si je m’étais tu, je m’en porterais mieux aujourd’hui. Mais je crois encore à des fadaises comme la vérité, la justice, l’intelligence des lecteurs… Vous auriez également relevé que ce livre, pour d’obscures raisons de censure, a été retiré des librairies pendant près d’un mois en juin dernier. Aucun politique, si rapide à dégainer quand la liberté est menacée ailleurs, n’est intervenu pour trouver cela scandaleux ici. Ça l’était pourtant. Des chefs de rayon sont quand même entrés dans des librairies pour retirer des piles de livres qui venaient d’y entrer.
Je suis également un de ceux qui a le plus protégé le juge Van Ruymbeke, ainsi que mon principal témoin, ma source au sein de Clearstream, Florian Bourges, car je ne souhaitais pas les voir mis en cause dans un règlement de comptes au sommet de l’État. Il n’y avait que des coups à prendre dans cette instrumentalisation de la justice. Et des coups, nous en prenons un peu trop depuis quelques semaines. Nous et personne d’autres.
Cette affaire gigogne est l’accumulation de plusieurs scandales dont ma mise en examen récente n’est pas le plus anodin. Vous auriez écrit un juge « sans méfiance », un journaliste « sans défense », j’aurais à la limite mieux compris. Là, votre jugement lapidaire me laisse perplexe.

Je suis mis en examen à la demande pressante de Clearstream. La plainte pour vol et recel déposée par la multinationale a été encouragée par le Parquet Général de Paris. Vous n’êtes pas sans savoir que son représentant est l’ancien conseiller Justice du Président de la République. Le Garde des Sceaux l’a soutenue, comme le Premier Ministre. Vous savez, celui qui fait des pompes quand on l’interroge…
Cette mise en examen permet d’étouffer la première affaire. Celle de la « boîte noire » de la finance qu’est Clearstream, protégée par l’Etat luxembourgeois, dont les clients peuvent dissimuler leurs transactions vers les paradis fiscaux.
La dilapidation de nos investissements par les prédateurs de la finance, les évasions de capitaux au profit des tycoons et des champions de la défiscalisation : Voilà un vrai problème ! Un sujet sur lequel j’aimerais vous entendre... Pour plus de détails, demandez à vos collègues Vincent Peillon et Arnaud Montebourg qui ont mené une mission d’information sur ce sujet et ont pu vérifier en tous points que ce que je dénonçais était exact, fondé, étayé… A l’époque, c’était en 2002, leurs pires ennemis étaient au sein de votre parti Messieurs Védrine et Fabius qui, pour des raisons de real politique, étaient venus en aide au Luxembourg, à son premier ministre et à ses banquiers. J’avais alors écrit qu’il existait des socialistes de droite et des socialistes de gauche. Les lignes semblent avoir bougé, le problème reste cruellement posé.

Vous êtes le premier secrétaire d’un parti aux portes du pouvoir qui devrait se soucier davantage de ces questions et de la liberté d’informer. Elle est aujourd’hui, par ma mise en cause, gravement piétinée.Vous devriez réfléchir et faire des propositions pour mieux nous protéger –moi et tous ceux qui cherchons à éclairer le public sur ces affaires… Il est anormal qu’aujourd’hui je sois mis en examen et poursuivi en diffamation dès que je m’exprime. Il est anormal que j’ai à supporter tous ces frais de justice simplement parce que mes adversaires sont riches et l’Etat déliquescent. Il est anormal que j’ai à vous le dire.

Vous devriez, en vue des élections qui profilent, penser à des lois qui pourraient aider au contrôle de ces outils apatrides comme Clearstream. Ce n’est pas une obsession, c’est une évidence. C’est techniquement possible. J’aimerais vous entendre vous exprimer sur l’assèchement de nos économies grâce à ces autoroutes de la finance où seules les grosses cylindrées peuvent rouler. Le pouvoir et l’influence des banquiers d’affaires est de plus en plus voyant. Ce sont eux, en premier chef, qui ont mis en place et utilisent Clearstream. Qui les contrôle ? Qui va dire « stop » ? Le chantier est vaste. L’invective facile, j'en conviens. C’est aussi mon rôle de vous écrire cela aujourd’hui. Je crois encore aux vertus démocratiques et au pouvoir des politiques.

J’avais espéré plus de soutien de votre part. Ma mise en examen pour des motifs aussi futiles visent à faire de moi un paria. Après m’avoir isolé, on cherche à m’abattre comme un lapin. Mais je cours vite, j’ai développé de bonnes capacités de résistance et j’ai de plus en plus d’amis. Il est politiquement invraisemblable que seule l’extrême gauche et des associations citoyennes me soutiennent aujourd’hui.

Si être socialiste c’est être de gauche, et si être de gauche c’est lutter contre les outrances du capitalisme financier, l’affaire Clearstream, la vraie, devrait être pour vous un formidable moyen de toucher ce « peuple » de gauche qui semble vous fuir depuis tant d’années.

Je me tiens à votre disposition pour vous en parler et vous expliquer. Cette affaire est loin d’être finie et j’aimerais vraiment vous aider à mieux la comprendre. Ne voyez aucune malice, ni aucun piège à ce courrier. Je vous souhaite une très heureuse année 2007. Si elle est bonne pour vous, elle le sera sans doute aussi un peu pour moi.

Bien à vous

Denis Robert
le 6 janvier 2007





3.1.07


Dominations exposition de Denis Robert & Philippe Pasquet, du 10 au 27 janvier 2007

Vernissage mardi 9 janvier de 18h à 21h
Galerie la B.A.N.K 42, rue Volta PARIS 3

Qui nous domine et pourquoi l’accepte-t-on? Comment fonctionne la finance internationale ? Comment se déterminent les processus de décision ? À quel type d’information a-t-on accès ?
A l’occasion de la sortie de l’ouvrage Dominations, La B.A.N.K invite le très polémique écrivain Denis Robert (découvreur de l’affaire Clearstream et récemment mis en examen pour recel de vol) pour une expo-événement sur l’idée de la domination du monde et des différentes formes qu’elle revêt : économique, politique, financière, idéologique, médiatique, sportive… En collaboration avec le peintre Philippe Pasquet, ce questionnement a donné lieu à une série de peintures pop dont la forme utilise et reproduit plusieurs sources d’informations qui déterminent divers niveaux de lecture : listes de comptes numérotés, notes, extraits de journal intime, reproduction de microfilms ou de documents liés aux enquêtes…

Livre Dominations disponible 30 euros (édition Hugo)