31.7.07


Avec des pincettes...

Je viens de tomber dans un récapitulatif de l'affaire Clearstream sur ce début d'article qui ressemble à beaucoup d'autres :

"Février 2001: Le journaliste Denis Robert publie un livre, Révélations, qui prétend que la société financière luxembourgeoise Clearstream a des activités suspectes."

Six ans après la sortie de révélation$ que dire sinon que l'auteur de ces lignes est un gros fainéant? S'il avait ouvert le livre en question, il aurait vu que je en prétends rien mais je prouve que les activités de Clearstream sont plus que suspectes...

Ces milliers de comptes ouverts dans des paradis fiscaux, ces traces de transactions effacées , ces jugements qui l'attestent...

http://www.arenes.fr/livres/page-livre2.php?numero_livre=4&num_page=374...
Et
http://www.arenes.fr/livres/page-livre2.php?numero_livre=4&num_page=375

En ces temps mouvementés où un ex premier ministre est mis en examen avec caution de deux cent mille euros, pourquoi accepter que des journalistes continuent à oublier l'essentiel?

DR

16.7.07

Pour Patrick

Je réponds assez peu aux personnes qui réagissent à ce blog même si je lis tout (laisez votre adresse mail si vous jugez que c’est important). Un merci particulier à la demoiselle compatissante qui nous a fait part de pertinentes analyses sur les affaires du corbeau dans le message précédent… J’attends la suite… Je voudrais profiter de ce moment pour répondre à une question auquel j’ai droit régulièrement droit et que résume assez bien Patrick qui me dit que lors d’une discussion avec son père "je lui affirmais ma confiance en la sincérité et la justesse de ton combat tandis que lui m'invitait à écouter d'autres sons de cloche qui montreraient que tes dénonciations pourraient être ton fond de commerce… Ton expérience t'a-t-elle enseigné un moyen d'amener quelqu'un a priori sceptique à désirer examiner tes thèses et à éprouver leur plausibilité ?" En dehors des gens qui ont lu mes livres ou mes film, je ne rencontre que du scepticisme… J’ai demandé à quelques copains du comité de soutien de répondre pour moi…

D’abord Rémi qui conseille au père de lire mes bouquins, même si ça devient dur puisque Révélation$ n’est plus réimprimé. "En tant que comité de soutien on se contente d’exister pour fédérer. On garde une lumière allumée pour que ceux qui se sentiraient seuls puissent nous rejoindre. Il y est surtout question de liberté d’expression. Quand au fond de commerce explique lui que c’est nous qui le gérons, non pas en encaissant tes bénéfices, mais en encaissant les sales coups qu’on te (me) fait devant les tribunaux et en réglant les factures pour toi (moi). Après on n’est pas des boeufs et chacun croit ce qui l’arrange."

Suit Jean François : « Dis lui de parler avec ses mots et par en empruntant ceux des autres (cf Bourdieu, in question de sociologie) » qui ajoute : Ça tombe sous le sens si tu as des convictions fortes (liberté d'opinion, indépendance du journaliste, respect de la condition humaine, intérêt pour l'intérêt collectif), tu trouves les arguments. À mon, niveau, je me sers de mes cours pour évoquer ces thèmes sans forcément parler de toi, ensuite les étudiants se prennent en charge… As-tu vu "la règle du jeu" de Renoir ? Dans le film, une scène le montre a un bal costumé avec une peau d'ours qu'il n'arrive plus à enlever, la fermeture-éclair est coincée. Ben voilà, c'est ça. Le gars pense que tu as une toge au sommet du mont sacré, alors que je te préfères en jogging… La discussion avec son père est une confrontations de représentations convenues : "je suis jeune, j'emmerde mon père et je trouve une icône qui a les couilles de se battre contre lui à ma place" Vs "je suis vieux, ce fouille-merde cherche les emmerdes, il les trouve, normal, et puis tout cela n'est pas tout net".

Lefred est plus lapidaire : « Je lui dirais: Ami, si tu crois en moi, relis mes écrits encore et encore comme les fidèles lisent la bible. Convertis ton prochain et ne me casse pas les burnes à tout propos. »
Et Yves beaucoup plus long : « Encore un trentenaire qui ne s'en sort pas avec un père babyboomer... Je lui dirais qu'il dise à son père : -"Ecoutes 'pa, je t'aime bien moi, mais là, ca fait trente cinq ans que ta génération nous explique de rester calme et d'attendre notre tour, mais sur ce coup ci, t'es vraiment devenu trop con. Je dois pas être ton fils, y a dû avoir maldonne. Ah oui, et je suis homosexuel, je t'emmerde. Bises à maman, la pauvre."

ou version informative, citoyenne

"Père, de fortes présomptions pèsent depuis près de 50 ans sur les paradis fiscaux. J'ai bien pris note de l'intérêt que tu portes a l'affaire dont nous nous sommes entretenus et ai pris sur moi l'analyse des autres sons de cloches dont tu m'as fait part. Je ne peux que t'inviter à t'y intéresser encore un peu plus et principalement au fond de l'affaire (cesse de lire "Le monde"). Ton fils qui n'en peut plus de tes remarques"

ou version droite décomplexée.

"Père, Denis Robert roule en Jaguar (le xj16, celle que tu n'auras JAMAIS). Avant ses enquêtes, il a publié une pléthore de livres x qui se sont vendus par palettes entières, sous le manteau. Ensuite, pour se faire encore plus d'argent, il a enquêté sur la criminalité financière internationale. C'est vraiment un salopard dont notre famille devrait se méfier… Par l'absurde, même si l'intérêt de faire ces enquêtes n'était que vénale, où serait le problème ? Les enquêtes dénoncent-elles moins un pan méconnu de l'économie mondiale ? nan."

Rien à ajouter.
La bise
Denis

11.7.07

Je vous écris de ma chaise longue, toujours pour les mêmes raisons.
La semaine passée a fait couler à nouveau cette encre qui mélange rancœur, dénonciation calomnieuse et mauvaise justice. Au delà de l’épiphénomène Villepin – la thèse selon laquelle Matignon a supervisé la manip du corbeau, était celle de mon livre ‘Clearstream, l’enquête’ sorti le 9 juin 2006 et retiré de la vente le 10 sur décision de l’appareil judiciaire dirigé par le même DDV-, j’ai relevé tellement d’inexactitudes dans les news cette semaine que faire le tri prendrait cent pages.
Que ceux qui m’ont appelé furieux après avoir entendu tel ou tel journaliste ou magistrat colporter ces rumeurs qu'ils sont censés combattre ne se fassent pas trop de mouron. Rien n’est sourcé ni sérieux. Il est inutile de se battre contre le bruit médiatique. C’est un ventilateur de merde. Vraiment. Une bonne douche, une clope et on se sent mieux après.
Mon copain Thomas Clément est mort le week-end dernier. Voilà la nouvelle la plus importante de ces derniers temps. Ensemble, on faisait de jolies images.
Le reste est sans intérêt.

DR