Un jugement incompréhensible
Le jugement me condamnant hier pour propos diffamatoire est incompréhensible tant par la lourdeur des sommes mises à ma charge que sur le fond et sur le précédent qu’il crée. Les journaux et agences, informés par les avocats de mon adversaire, ont annoncé que Clearstream venait de gagner un procès en diffamation contre moi et que j’étais condamné à 1500 euros d’amende pour avoir dit à VSD le 24 mai dernier que la multinationale ayant son siège à Luxembourg était « le poumon de la finance parallèle. » Tout est faux dans cette information. D’abord ma condamnation est beaucoup plus lourde… Je dois verser 1500 euros de dommages et intérêts à Clearstream, 2000 euros à Richard Malka, l’avocat de Clearstream et 4000 euros en frais de publication.
Ce jugement est exécutoire. Cela signifie que même si je fais appel, et je ferai appel, je dois payer. Et je paierai.
Par ailleurs, je n’ai pas été condamné pour la raison évoquée plus haut. Il suffit de lire le jugement cité en lien plus haut, ou de comptabiliser les milliers de comptes ouverts par Clearstream dans la quarantaine de paradis fiscaux qui figurent dans les listes de mes livres pour trouver cette décision judiciaire encore plus incompréhensible.
Si j’avais dû me défendre, j’aurais au moins amené ces documents… Mais je ne me suis pas défendu sur le fond. Je n’avais aucune raison de le faire, puisque je n’avais pas accordé cet interview à VSD. Mon avocat a plaidé cela. Le texte publié par VSD est en effet le fruit d’un bidouillage et l’a été sans mon accord. Je ne l’ai découvert que plusieurs semaines après sa publication. Le président du tribunal a jugé que comme je ne m’étais pas opposé à cette publication, je la cautionnais. Ce qui n’est pas le cas.
Pour comprendre, il faut remonter à la période précédant la sortie de mon livre « Clearstream, l’enquête ». J’étais sollicité de toutes parts pour faire des interviews. Parmi ces sollicitations, un reporter de VSD. Ce n’est pas lui qui est en cause ici. Il connaît mon travail, souhaite faire le lien avec la première affaire Clearstream. Il m’interroge d’abord par téléphone, puis par mail. Je lui réponds d’abord très succinctement, puis plus longuement… Il me renvoie un long entretien par mail. Je le corrige et donne mon accord. L’interview passe le 17 mai mais largement coupé. Il est largement consacré aux histoires de corbeau et très peu au fonctionnement de Clearstream.
A mon retour de vacances, je trouve une plainte de Clearstream et découvre que VSD a publié sans mon accord cette fois un second entretien réalisé à partir des coupes du premier et des éléments non validés par moi, avec une titraille accrocheuse et des photos prises « de l’intérieur de Clearstream ». Voyage au cœur de la finance cachée… Etc… Les questions et les réponses, sur la base de mes précédents mails, sont réécrites et coupées.
Même si rien n'est scandaleux dans le contenu du texte, la méthode est quand même limite. C’est pour ce simulacre d’interview que j’ai été condamné hier. Quand je m’exprime sur ce dossier, on me met en examen ou on me poursuit quasi systématiquement. Quand je ne m’exprime pas, on me condamne. Quelle alternative me reste-t-il ?
Clearstream va utiliser jusqu’à la corde ce jugement dans tous les procès qu’ils m’intentent. Des médias, en nombre, peu informés, ont déjà publié la nouvelle de cette condamnation sans chercher à comprendre. Je répète que je ne me suis pas défendu sur le fond.
Nous n’avons pas encore lu ce jugement. Il est donc délicat, ici, d’aller plus loin dans l’analyse. Nous allons cependant faire appel et réfléchissons à une hypothétique action contre VSD. Nous nous défendrons la prochaine fois sur le fond. Le combat continue. Je ferai bientôt sur ce blog un point détaillé des actions intentées et de leur coût. Ceci pour répondre aux internautes qui sont de plus en plus nombreux à participer à mon comité de soutien. Et que je remercie.
Je ne pensais jamais en arriver là. Je n’ai écrit que des livres dénonçant les pratiques troubles d’une multinationale de la finance. Je jugeais que ces livres étaient utiles à l’information du public. Voilà mes seules motivations. Voilà pourquoi je continue à me défendre et à me battre.
Le jugement me condamnant hier pour propos diffamatoire est incompréhensible tant par la lourdeur des sommes mises à ma charge que sur le fond et sur le précédent qu’il crée. Les journaux et agences, informés par les avocats de mon adversaire, ont annoncé que Clearstream venait de gagner un procès en diffamation contre moi et que j’étais condamné à 1500 euros d’amende pour avoir dit à VSD le 24 mai dernier que la multinationale ayant son siège à Luxembourg était « le poumon de la finance parallèle. » Tout est faux dans cette information. D’abord ma condamnation est beaucoup plus lourde… Je dois verser 1500 euros de dommages et intérêts à Clearstream, 2000 euros à Richard Malka, l’avocat de Clearstream et 4000 euros en frais de publication.
Ce jugement est exécutoire. Cela signifie que même si je fais appel, et je ferai appel, je dois payer. Et je paierai.
Par ailleurs, je n’ai pas été condamné pour la raison évoquée plus haut. Il suffit de lire le jugement cité en lien plus haut, ou de comptabiliser les milliers de comptes ouverts par Clearstream dans la quarantaine de paradis fiscaux qui figurent dans les listes de mes livres pour trouver cette décision judiciaire encore plus incompréhensible.
Si j’avais dû me défendre, j’aurais au moins amené ces documents… Mais je ne me suis pas défendu sur le fond. Je n’avais aucune raison de le faire, puisque je n’avais pas accordé cet interview à VSD. Mon avocat a plaidé cela. Le texte publié par VSD est en effet le fruit d’un bidouillage et l’a été sans mon accord. Je ne l’ai découvert que plusieurs semaines après sa publication. Le président du tribunal a jugé que comme je ne m’étais pas opposé à cette publication, je la cautionnais. Ce qui n’est pas le cas.
Pour comprendre, il faut remonter à la période précédant la sortie de mon livre « Clearstream, l’enquête ». J’étais sollicité de toutes parts pour faire des interviews. Parmi ces sollicitations, un reporter de VSD. Ce n’est pas lui qui est en cause ici. Il connaît mon travail, souhaite faire le lien avec la première affaire Clearstream. Il m’interroge d’abord par téléphone, puis par mail. Je lui réponds d’abord très succinctement, puis plus longuement… Il me renvoie un long entretien par mail. Je le corrige et donne mon accord. L’interview passe le 17 mai mais largement coupé. Il est largement consacré aux histoires de corbeau et très peu au fonctionnement de Clearstream.
A mon retour de vacances, je trouve une plainte de Clearstream et découvre que VSD a publié sans mon accord cette fois un second entretien réalisé à partir des coupes du premier et des éléments non validés par moi, avec une titraille accrocheuse et des photos prises « de l’intérieur de Clearstream ». Voyage au cœur de la finance cachée… Etc… Les questions et les réponses, sur la base de mes précédents mails, sont réécrites et coupées.
Même si rien n'est scandaleux dans le contenu du texte, la méthode est quand même limite. C’est pour ce simulacre d’interview que j’ai été condamné hier. Quand je m’exprime sur ce dossier, on me met en examen ou on me poursuit quasi systématiquement. Quand je ne m’exprime pas, on me condamne. Quelle alternative me reste-t-il ?
Clearstream va utiliser jusqu’à la corde ce jugement dans tous les procès qu’ils m’intentent. Des médias, en nombre, peu informés, ont déjà publié la nouvelle de cette condamnation sans chercher à comprendre. Je répète que je ne me suis pas défendu sur le fond.
Nous n’avons pas encore lu ce jugement. Il est donc délicat, ici, d’aller plus loin dans l’analyse. Nous allons cependant faire appel et réfléchissons à une hypothétique action contre VSD. Nous nous défendrons la prochaine fois sur le fond. Le combat continue. Je ferai bientôt sur ce blog un point détaillé des actions intentées et de leur coût. Ceci pour répondre aux internautes qui sont de plus en plus nombreux à participer à mon comité de soutien. Et que je remercie.
Je ne pensais jamais en arriver là. Je n’ai écrit que des livres dénonçant les pratiques troubles d’une multinationale de la finance. Je jugeais que ces livres étaient utiles à l’information du public. Voilà mes seules motivations. Voilà pourquoi je continue à me défendre et à me battre.
20 Comments:
C'est dans l'ordre des choses... bon, je retourne a la poste pour une nouvelle contribution au comité de soutien. Courage Monsier Robert, pensez de temps en temps a autre choses... Voyons ca comme un hobby, la force tranquille des passionnés capables de fabriquer des portes-avions de douze metres avec des bois d'allumettes.
Merci de ce que vous faites pour l'humanité.
Je vous admire, Mr Robert, pour votre volonté de vous opposer à ces types, à ce système. Pour autant, prenez garde, vous les connaissez mieux que moi, ce sont de dangereux personnages, capables de vous broyer, et surement désireux de le faire. Peut être vaudrait-il mieux, si cela est possible, renoncer à tout ou partie de la lutte, ne serait-ce que pour vous garantir de vivre et continuer à lutter sur un autre terrain. ce ne serait pas une défaite, seulement l'application d'un principe bien connu de la guerre révolutionnaire et asymétrique: "quand l'ennemi avance, je recule"...
Bon courage.
J' crois surtout que ce procès montre que vous avez appuyez là où ça fait mal… vous avez mis dans le mille ! Il n'y a que la vérité qui blesse. Sinon ils n'auraient pas fait de procès.
Je me rends compte que de plus en plus de personnes réalisent ce qu'est Clearstream et les enjeux de l'affaire, votre acharnement paie même si c'est long, et les efforts pédagogiques déployés dans vos livres portent leurs fruits.
Nous sommes nombreux, j'en suis sûr, à nous exaspérer devant la tournure que prend cette histoire et le silence totale sur votre sort.
Je vais régilièrement sur le blog de soutien, j'espère qu'une initiative viendra de là, elle devra être pensée et adaptée, vu la complexité des enjeux et les récupérations possibles, mais elle est indispensable.
Encore une fois, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir que cette affaire desserve tous ceux qui veulent la récupérer. A quand des actions de soutien et pour la manifestation de la vérité. Nous sommes à l'écoute de ce blog et de celui du réseau de soutien ...
Courage, à bientôt
Une petite pensée en forme de soutien pour votre travail... nous allons essayer avec nos maigres moyens personnels de relayer vos explications, votre point de vue...
Pour commencer, nous mettrons très prochainement un lien vers ce texte sur notre site...
courage.
salut Denis. Je flippe pour toi. Tu es sur mon pense bête. Avec six-cent Euros par mois, quel casse tête de financer la station d'épuration, d' Opaquestream, Obscurstream, Black stream, Darkstream, Brownstream, Shitstream, Disorderstream, Biiiiiiipstream, Censurestream. Mais bon, quitte à amputer le Noël de ma fille, comme elle veux devenir journaliste, c'est peut-être un beau cadeau à lui faire, contribuer à nettoyer le chemin de son avenir. Tiens bon. René
Courage Denis,
Ils finiront par te lâcher.
Je ne vois pas comment faire sortir la vérité aujourd'hui.
Les médias, très forts, nous parlent de l'affaire Clearstream 2 comme si c'était l'affaire clearstream. Ils l'étouffent. Et pas de la plus belle manière.
Mais tout le monde s'en tape de C2? Sauf les médias à qui ca donne des frissons.
Pendant ce temps là Angela Merkel a reçu le prix clearstream le 17 novembre.
On est pas prêt de gagner.
Allez, Courage!
Arthur Sauzay
arthur.sauzay@sciences-po.org
Tiens bon. Y'a plein de gens qui te soutiennent. Et puis Clearstream, l'affaire, la vraie, ça commence à être connu malgré tout ; ça diffuse, ça se répand. Et c'est quelque part le plus important !
Ce qui conforte dans l'impression générale qu'il y a une justice à deux vitesses (une pour les riches qui sont toujours exonérés et une pour les pauvres qui sont toujours condamnés) et que les médias sont (presque) tous aux bottes des financiers.
Merci Mr Denis Robert, pour votre travail et votre courage.Peut être suis-je naîf mais ne vous serait-il pas possible de contre-attaquer devant la cour de justice européenne ?
Il n'y a pas de nom pour qualifier cette justice dans ce pays. C'est une honte. Je suis écoeurée...
Courage.
Bonjour Denis.
Après de multiples essais, j'espère parvenir enfin à t'écrire à partir de ma nouvelle adresse électronique (je ne suis pas très calé en informatique).
Je vois que ta situation devient délicate mais il est possible qu'un mouvement populaire bien organisé puisse permettre de rétablir la justice. Bonne chance, continue à nous informer s'il te plaît via ton blog,
Clarence
Bonjour Denis,
Je ne parviens décidément pas à t'envoyer de commentaires. Bonne chance, j'espère pouvoir t'aider à gagner ton combat,
Clarence
Denis, j'essaie de t'envoyer des messages mais c'est bien difficile. Peux-tu expliquer sur ce site la procédure pour t'écrire ?
Merci, Clarence
Tenez bon Denis, nous sommes avec vous.
Je retourne à la poste pour une nouvelle contribution, aussi modeste soit elle, elle veut dire que vous nous êtes important.
Tenez bon Denis, nous sommes avec vous.
Je retourne à la poste pour une nouvelle contribution, aussi modeste soit elle, elle veut dire que vous nous êtes important.
Bonjour Denis,
à propos d'"un jugement incompréhensible", ce qui vous arrive est une illustration très claire, un cas d'école de la supercherie qui consiste à qualifier nos sociétés modernes d'états de droit sous prétexte qu'elles seraient "démocratiques".
C'est un masque qu'il faut faire tomber. En vérité, plus que jamais,
chez nous la force et la puissance
priment le droit; nous y sommes tellement habitués que nous avons fini par le trouver normal, et penser que se révolter contre cet
état des choses serait naïf. C'est
vrai aussi bien dans les rapports internes à l'intérieur de nos états, entre personnes civiles et morales, que dans les rapports externes avec d'autres pays, ceux du tiers monde notamment.
Il me revient cette parole d'un Africain dans un livre (l'Aventure ambigüe, du sheikh Hamidou Kane):
c'est une femme disant à son neveu qui part faire ses études en occident: "va, mon fils, et rapporte-nous la science de gagner sans avoir raison!"Sous son aspect de réussite technique et économique, la société moderne est la chose la plus immorale et la plus inhumaine qui soit, et de fait, elle ne se justifie que par la force et la puissance.
Et ses "citoyens"(comment le prononcer sans ironie!)se trouvent dans une situation d'impuissance complète à y changer quoi que ce soit...
Parfois je me dit que seule une alliance avec le tiers monde souffrant, contre nos dirigeants et
criminels respectifs, pourrait nous sortir de cette ornière; mais
la situation de concurrence où nous nous trouvons, et la méfiance que cela génère rendent la choses bien utopique!
On voudrait tellement pouvoir vous aider... Bon courage! Amitiés
Thierry - ken.thierry@yahoo.fr
(et si) l'envoi d'un mail par personne demandant a un maximum de médias de la presse écrite et télévisée une véritable information sur l'affaire...
Il y a aussi tous ces sites web nationaux et européens qui nous invitent, sous la très ambitieuse "Citoyenne Touch" à poser nos questions, faire part de nos commentaires, de nos suggestions.
Il y aurait vite des embouteillages dans les boites à lettres puis ca rappelerait les rédactions que nous ne sommes pas sur terre juste pour faire vivre confortablement quelques malades du pouvoir caché la-bas dans les montagnes ou les plaines des plateaux ardennais, a l'abris des regards, de la pauvreté et de l'augmentation du niveau des mers.
YL
Evidement que cette affaire rend malade la plupart des gens ! Qui parmi les lecteurs de ce site n'attend pas, un peu en désespoir de cause(s), que les médias se mettent à table plutôt que de nous montrer des vedettes déjà millionnaires venir nous vendre leur soupe.
Les médias, c'est devenu un peu çà... une nouvelle noblesse qui s'invite, qui se congratule, qui s'offre du bon temps et nous, on est là, on les observe, comme des flancs à l'orée du bois, à attendre des réponses. Mais je m'égare...je me décentralise jusqu'à ce soir, où je zapperais de chaînes en chaînes, euh...de familles en familles en attendant qu'on nous explique pourquoi les juges de Denis Robert le condamne pour avoir dit que la terre était ronde.
Oui il faudrait leur opposer le nombre - à leur puissance financière... En tant que Suisse, je peux aussi témoigner de l'état larvaire des médias quand il s'agit de s'en prendre à la place financière...
En tous les cas merci M. Robert pour ce que vous avez le courage de faire - je relayerai vos infos avec mes modestes moyens.
Mathématiques Souterraines
http://meme-pas-mal.over-blog.net
Voilà comment je vois les choses pour les mois à venir :
- Villepin craque devant les juges Huy et Pons le 21 décembre, il dénonce le véritable corbeau de C2 : c'est Jacques Chirac (sa salive sur les timbres permet de le confondre)
- Sarkozy laisse exploser son bonheur en direct au 20h et la France entière voit son véritable visage ignoble, il ne passe pas le 1er tour des présidentielles (alors que s'il avait réelement eu des comptes non publiés personne n'aurait rien compris et il aurait été élu !)
- le second tour de la présidentielle oppose Ségolène Royal à Denis Robert. Ségolène est catégorique : elle fera fermer les chambres de compensation et les maisons closes, au nom du droit à la dignité des femmes.
- les français, devenus experts en clearing, votent Robert en masse. Le lendemain, le Luxembourg déclare la guerre à la France.
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