Quand j’étais enfant, on était dans une école où l’instituteur mélangeait les classes. On n’était pas assez nombreux au village. Quand je suis arrivé en CE1, je suis tombé sur André la moustache. Ce gars-là m’a pourri la scolarité. Il était en CM1. C’était une petite frappe dont les parents friqués faisaient tout pour qu’il réussisse. Il était bon en calcul et premier en rédaction. J’avais deux ans de moins que lui mais rapidement, l’instituteur a découvert que, malgré mon jeune âge, je me débrouillai plutôt bien… Le jour où il s’est mis à lire ma rédaction à haute voix, j’étais plutôt fier. Toi tu seras écrivain, me disait l’instituteur. André la moustache en était vert de jalousie. Il avait un souffre douleur plus petit, Hervé la banane qui était dans ma classe… A eux deux, ils m’ont fait les pires vacheries qu’on puisse imaginer… Vol de goûter, bagarre à la récré, livres déchirés… Je me souviens qu’un jour où j’avais eu 10 sur 10 en dictée, Hervé la banane était allé me dénoncer au prof à cause d’une faute d’accent qui m’avait valu un demi point en moins. André la moustache l’avait poussé à le faire. Ces crétins étaient toujours à deux contre un. Je pensais en avoir fini avec eux en quittant le CM2, mais je les ai retrouvés sur ma route au collège, puis au lycée… Pneus de vélos crevés, vol de carte de bus, dénonciation anonyme parce qu’on fumait au foyer : je les soupçonne d’être derrière toutes ces saloperies... C’est difficile de comprendre pourquoi quelqu’un ne vous aime pas… André la moustache s’intéressait à Trotski et aucune fille ne voulait sortir avec lui parce qu’il était trop chiant et qu’il avait une moustache. Pour Hervé la banane, la vie était encore plus dure parce que les filles se moquaient carrément de sa petite taille et de ses boutons. Moi, je passais mon temps dans les boums à rouler des pelles et j’avais toujours vingt sur vingt en philo. C’est peut être ce qui les faisait baver de rage… Les années ont passé et je les ai perdus de vue…
Ce matin, ils ont réapparus tels des sceptres faméliques. L’affaire s’est déroulée en trois temps… Je regardais tranquillement Oui-oui avec mon fils, quand il m’a semblé les voir réincarnés en Finaud et Sournois, les vilains lutins du dessin animé qui passe tous les jours sur France 5. Puis j’ai zappé et suis tombé sur Hervé Gattégno du Monde qui parlait de l’affaire Clearstream où il fait beaucoup d’effort, surtout dans son dernier livre pour atomiser mon travail. Depuis le début, ce gars-là se sert de son journal pour faire ou faire faire des articles assassins sur moi et personne ne lui dit jamais rien. Ensuite ses papiers servent à l’avocat de Clearstream pour bâtir ses plaintes. Et personne ne dit jamais rien. Normal, il est salarié dans un grand journal et fait peur à tout le monde parce qu’il peut rouler ses petits muscles et écrire des papiers fielleux n’importe quand sur n’importe qui. C’est son truc à lui, faire peur aux autres... Rigoler en coin, jouer au type qui sait tout et balancer un pv qui vous plombe. Faut bien vivre et nourrir son ego… Je connais cette maladie. J’ai failli la contracter, mais j’ai su la voir venir.
Donc, après Sournois, Finaud…
En arrivant à mon bureau, j’ai appris que son ancien chef et mentor Edwy Plénel avait fait ce week end une énième chronique sur moi dans le journal belge Le Soir. Plusieurs copains bruxellois qui avaient lu mes livres m’ont appelé pour râler : Je ne comprends pas, il est fou ce mec… Tu ne peux pas laisser faire… Tu devrais porter plainte…
La moustache de Plénel et ses tirades de joueur de flûte ne m’ont jamais impressionné. Pour tout dire, je pense que Plénel est un usurpateur, un opportuniste, une sorte de kapo sans foi ni loi, très doué pour le baratin et pour monter des coups. En lisant sa prose haineuse dans le Soir, disons que tout m’est revenu… Le lycée, mon instituteur, le vélo crevé, les papiers du Monde sur Clearstream, mes procès … Si l’on ajoute une moustache à Finaud, le méchant lutin roublard du dessin animé Oui-oui, on tombe pile poil sur Edwy… Ce type me hait et me calomnie depuis une dizaines d’années sans que je comprenne bien pourquoi.
Jusqu’à présent, j’avais choisi de me taire.
Mais en ce moment, nos itinéraires se croisent un peu trop souvent. Je ne vais pas développer ici le problème posé par son arrivée à Libération. Je le ferai plus tard et en d’autres lieux si on nous en donne l’occasion. Mais disons pour faire court et puisque les Inrocks en ont parlé qu’avec quelques amis, nous travaillons sur un projet concurrent du sien. Un journal de culture et d’enquête, premier quotidien de l’infosphère... Nous sommes à la recherche de financement… Pour moi qui connaît l’histoire du journal pour y avoir vécu avec bonheur une douzaine d’années, l’arrivée de l’ex directeur du Monde à Libé est la pire chose qui puisse arriver au titre qui va déjà mal. Ce n’est pas seulement sa personnalité qui pose problème (rigide, dictatorial, très politique, ayant fait plonger le Monde) c’est ce qu’il propose : conservation de l’équipe, vieille recette, journal politique anti-Sarkozy, fondé sur la rivalité avec ses anciens collègues Minc et Colombani (qu’il honnit presque autant que moi aujourd’hui)… Avec Plénel, c’est (entre autres) tout ce qui fait encore un peu le charme de Libé qui disparaît : l’humour, la fantaisie, la surprise… Je pense que sa chronique belge truffée de contre-vérités n’est pas étrangère à mon opposition publique à sa reprise de Libé.
Je sais qu’on va dire que je cherche à régler des comptes mais avec quelques amis, nous avons réfléchi à la reprise de Libé bien avant que Plénel ne fasse son show.
Je voudrais ici, tranquillement, mettre les choses au point. Je ne vais pas énumérer toutes les crasses que m’a faites Plénel ces dernières années. Simplement en aligner quelques unes pour montrer aux lecteurs du Soir, et aux autres ce que, sûrement, ils ne savent pas.
En juin dernier, sans que personne ne lui demande rien, l’ancien directeur de la rédaction du Monde s’est constitué partie civile dans le dossier Clearstream. Ce qui est son droit puisqu’il fait partie des noms couchés par le corbeau dans les bénéficiaires de comptes bidons. Je rappelle que c’est mon dernier livre Clearstream, l’enquête qui l’a révélé. Plénel est donc allé me dénoncer aux juges d’Huy et Pons en livrant « ses impressions ». Selon lui, j’aurais poussé Imad Lahoud à mettre son illustre patronyme dans les listes. Extrait : « Je ne sais pas qui a mis mon nom et je n’accuse personne. Je rappelle simplement ce contentieux avec Denis Robert, qui me semble lui aussi être passé du réel à la fiction. A chaque étape du scénario du corbeau, l’enquête initiale sur Clearstream est présente. Imad Lahoud rentre en contact avec Denis Robert, Denis Robert met en contact Florian Bourges avec Imad Lahoud et le juge Van Rumbeke tente de comprendre Clearstream en s’adressant à Denis Robert »… Deux pages de pv de pure calomnie (consultable sur le site de l’Obs) qu’il reprend en partie dans sa chronique. Heureusement que nous ne sommes pas en période de guerre, sinon j’étais bon pour l’échafaud… Plénel le sait bien : il n’y a pas plus dévastateur que la rumeur. Et lui ne fait que ça avec moi : colporter des rumeurs. Jamais, même avec mon pire ennemi, je ne me serai permis de faire cette saloperie dans un cabinet d’instruction. Et personne ne dit rien. Une icône (certes fatigué et à la retraite) du journalisme va me dénoncer chez les juges et tout le monde trouve ça normal… Où est la morale là dedans ? Où est le journaliste ? La déontologie ? Ce n’est que délation et puanteur.
Juste avant, Edwy la moustache s’était déjà répandu dans tous les médias pour dire que mon enquête sur Clearstream était un fantasme, que j’étais gentil mais un peu naïf. J’en passe et des pires. Je l’ai entendu me cracher dessus avec ce ton insupportable de vieux prof sur les ondes de France Culture ou d’Inter. Pourtant, juré, craché, je ne lui ai jamais rien fait. Je ne lui ai jamais rien demandé. Je ne me suis jamais moqué de lui.
Là ce matin, en lisant sa chronique dans le Soir –, style ampoulé, tirage à la ligne, formule creuse, référence biblique, autosuffisance- je constate que sa morgue et sa méconnaissance du dossier Clearstream sont intactes. Plénel est un radoteur paresseux. Il rabâche toujours les mêmes insanités même si cette fois, il est monté d’un cran. Il le fait de Belgique et joue à l’exilé. Titre de l’œuvre sous sa photo « Ce que cache l’affaire Clearstream ».
«Nul n’est prophète en son pays. Biblique l’expression convient à cette chronique déplacée, heureuse bénéficiaire du droit d’asile belge » démarre Edwy qui se la joue sans papier avant de décréter l’absence d’affaire Clearstream… «Elle commence autour d’un livre prétendant apporté des révélations définitives –c’était son titre Révélation$- sur cet établissement financier luxembourgeois. Je professe qu’il n’y a jamais eu d’affaire »
Qui est-il pour ainsi professer ?
«Sans l’invention probablement de bonne foi d’une fausse affaire Clearstream, il n’y aurait pas eu de faux listings bancaires » tranche Plénel. Autrement dit, tout se monte sur du vide… Des centaines de gens –des ministres, des agents secrets, des marchands d’armes, des magistrats- se seraient lancés dans une course folle et délirante. Seul lui, Edwy aurait vu juste. Il se réfugie en Belgique pour le dire.
On serait franchement mort de rire si le futur ex patron de Libé (ça me fait de la peine d’écrire cette ligne ) ne persévérait plus perfide que jamais : « On trouve au départ un journaliste (il parle de moi et cite mon nom entre parenthèse, on sent que ça lui fait mal) et un éditeur (les arènes) qui croient avoir un scandale… Leur démonstration ne tient pas la route. Des vérifications élémentaires –je peux en témoigner- suffisent à l’infirmer» jure Edwy avant de monter sur ses talonnettes : « Mais ce qui ne se prouve pas n’existe pas, du moins du point de vue journalistique. Et ce qui ne se source pas, honnêtement, rigoureusement et contradictoirement n’existe pas non plus »
Après, sa diatribe devient carrément insupportable quand on connaît le passé du gaillard : « C’est un avertissement qu’il faut toujours avoir en tête dans une enquête : on peut avoir politiquement raison et journalistiquement tort. Sinon la conviction idéologique suffirait à dire le réel et le vrai ». Plénel ressort ensuite, après avoir confié toute l’estime qu’il portait à Villepin ou à Giesbert (grand premier ministre, grand patron de presse), son numéro éculé nous accusant de faire dans la théorie du complot, trichant sur chaque mot, inventant une légende mêlant les délires du corbeau avec notre travail, faisant mine de confondre mes romans et mes enquêtes.
Est-il utile de me justifier ? Il suffit de faire ce que Plénel n’a jamais fait : ouvrir mes livres, regarder mes films, lire les jugements qui me sont favorables. Ne pas déformer ce que j’écris.
La spécialité de Plénel c’est de donner des leçons de journalisme. Il est super mal placé pour le faire. Sa légion d’honneur, c’est l’affaire Rainbow Warior où une fois que vous savez que François de Grossouvre l’a cornaqué, vous avez tout compris… Il s’est contenté de recracher et d’enrober ce que lui glissait l’âme damnée de Mitterrand. Il l’a fait plutôt bien d’ailleurs. A sa place j’aurais été plus rapide et plus précis mais bon… A part ça ?… Quand j’étais à Libé et que son journal et le mien étaient concurrents sur le terrain des affaires mettant en cause les balladuriens ou les socialistes, nous lui avons mis des dizaines de unes dans la vue. J’étais en concurrence directe avec lui et Gattégno. Neuf fois sur dix, Libé sortait des scoops avant le Monde. Leur animosité à mon égard vient peut être de là… Franchement, je cherche…
À part ça ? Rien…
Ah si, Plénel joue à la star dans les journaux télévisés et sur les plateaux télé parce que Mitterrand l’a placé sur écoute. Il en a fait des livres et des conférences. On m’a largement autant écouté que lui et on m’a même perquisitionné sans que j’en fasse des tonnes. Plénel en fait des tonnes. Il est sans arrêt dans la posture du journaliste professeur. Il vient d’ailleurs par décret ministériel et donc appui forcément politique et forcément à droite et vraisemblablement chiraquien d’être nommé professeur d’université à Montpellier. Une dépêche l’a annoncé la semaine passée. Plénel est ami avec Villepin, pote avec Hollande. Plénel est-il encore journaliste ? On peut vraiment en douter. Il peut faire illusion à Libé devant une minorité (j’espère) de salariés prêts à tout pour sauver les meubles, des hiérarques du PS inquiet de sa capacité de nuisance, ou à l’université de Montpellier devant des cancres sans mémoire. Ailleurs, j’en doute… Même en Belgique…
Plénel est un donneur de leçon. Si j’avais bidonné ne serait qu’un dixième de ce que lui a bidonné quand il s’occupait d’enquêtes au Monde, je pourrais admettre la critique. Là, non. Que me reproche Plénel depuis cinq ou six ans qu’il distille sa bile sur mon compte et qu’il nourrit les attaques de Clearstream contre moi ? Une erreur dans l’interprétation d’un sigle… J’ai cru que le compte DGSE ouvert par la banque de France à Clearstream était un compte des services secrets. 5 lignes sur 400 pages. Je me suis peut être trompé. Mais venant de lui qui avait dénoncé, le financement du PS par Panama, c’est dramatique. Je sais que les journalistes sont sans mémoire mais il suffit de taper sur Google, Panama et Plénel.
Le 27 août 1991, le Monde annonce en une un scoop " Scandale à Panama ". Plenel raconte comment le général Noriega aurait financé le Parti socialiste français, en particulier pour amener Mitterrand au pouvoir en 1988. Des lettres sont produites, à en-tête de l’ambassade de France à Panama. Le PS démentira très vite. Le Monde patine alors dans la semoule. Plenel se terre. On lui retirera l’enquête. Les lettres s’avèreront être des faux grossiers. Le rectificatif tombera dix jours plus tard. Le Monde exprime son " regret " d’avoir publié des " informations non vérifiées ". Dans son livre dans Le Pouvoir du Monde, paru en 2003, Bernard Poulet note que Plénel fera publier plus tard ses articles dans un livre sans reconnaître son erreur : "Il y reproduit notamment l’article malheureux, amendé, sans dire qu’il s’est trompé, mais tout en expliquant qu’il s’agit d’un "supposé scandale ». Tout Plénel est ainsi résumé. Têtu. Obsessionnel. Ne supportant pas qu’on lui fasse de l’ombre. Ce personnage vient aujourd’hui me donner des leçons et veut faire de Libé son instrument de reconquête de notoriété…
C’est incroyable que je sois le seul à le dénoncer et à trouver la ficelle énorme !
Sur ses accusations à mon encontre répétés des dizaines de fois dans tout Paris, et maintenant tout Bruxelles, que dire ? Je n’ai jamais prétendu apporter des révélations définitives. Au contraire, je cherche, je tâtonne, j’invente et parfois je trouve. Avec Clearstream, j’ai trouvé. Pas du tout la plus grande lessiveuse d’argent sale du monde comme l’écrit bêtement Plénel mais un outil de dissimulation qui sert à des milliers de clients sur la planète. Je fournis des preuves, des centaines de comptes ouverts dans des paradis fiscaux (je donne leurs numéros, leurs dates d’ouvertures), des microfiches. J’apporte des dizaines de témoignages que je filme et que j’enregistre. Tout l’état-major de Clearstream a été viré après mon premier livre. Bien sûr, la boîte noire de la finance a obtenu un non lieu à Luxembourg mais en raison de prescriptions. Il suffit de lire les jugements luxembourgeois. Et depuis quand un paradis bancaire est-il un modèle de vertu ?
Mon enquête était honnête, rigoureuse, contradictoire. Et sourcée. La mission parlementaire sur le blanchiment est repassée derrière moi et a entendu des dizaines de témoins supplémentaires. Jamais, je n’ai été pris à défaut. J’ai passé, avec Pascal Lorent, trois années à travailler sur ce dossier. Que fait Plénel du témoignage de Régis Hempel, l’informaticien, qui assure avoir effacé les traces de transactions et qui a gagné tous ses procès contre Clearstream ? Que fait Plénel des dizaines de jugements qui me sont favorables comme celui du TGI de Paris qui juge mon enquête «sérieuse, utile, contradictoire, étayée » et qui a condamné Clearstream à me verser des indemnités. Je suis fatigué de devoir chaque fois me justifier. Je suis fatigué de la mauvaise foi et de l’aveuglement de Plénel, de Gattégno et de quelques autres. J’en ai ras le bol de leurs attaques incessantes. Jamais aucun d’eux n’a été capable de sortir un centième de ce que nous avons sorti avec l’affaire Clearstream. La vraie. Jamais. C’est sûrement ce qui les rend si mauvais et teigneux.
Souvent, les gens un peu informés me demandent ce que je leur ai fait pour qu’ils me poursuivent avec autant de constance et d’agressivité les années passant, je suis bien ennuyé pour répondre. Je ne sais pas. Ils pourraient me laisser en paix. Ce n’est jamais moi qui tire le premier. Ils doivent être jaloux. Je ne vois pas d’autres explications à tant de hargne. Ils sont comme dans une cours de récré. Ils sont André la moustache et Hervé la banane. Ils savent que je suis meilleur qu’eux en enquête, en rédaction, en philosophie, en journalisme. Mes livres se vendent avec un centième des papiers et des invitations de complaisance qu’ils ont dans tous les médias. Mes films sur Clearstream sont depuis une semaine en tête de gondole dans les FNAC. Ça les rend verts de rage. Plénel est dans l’incantation, la fiction, sa fiction. Rien de ce qu’il dit n’est étayé par un début de preuves. Tout ce que j’écris est vérifiable, visible. Lui, pas. Il est dans le complot, la parano et le fantasme. Je suis dans le réel.
DR
Ce matin, ils ont réapparus tels des sceptres faméliques. L’affaire s’est déroulée en trois temps… Je regardais tranquillement Oui-oui avec mon fils, quand il m’a semblé les voir réincarnés en Finaud et Sournois, les vilains lutins du dessin animé qui passe tous les jours sur France 5. Puis j’ai zappé et suis tombé sur Hervé Gattégno du Monde qui parlait de l’affaire Clearstream où il fait beaucoup d’effort, surtout dans son dernier livre pour atomiser mon travail. Depuis le début, ce gars-là se sert de son journal pour faire ou faire faire des articles assassins sur moi et personne ne lui dit jamais rien. Ensuite ses papiers servent à l’avocat de Clearstream pour bâtir ses plaintes. Et personne ne dit jamais rien. Normal, il est salarié dans un grand journal et fait peur à tout le monde parce qu’il peut rouler ses petits muscles et écrire des papiers fielleux n’importe quand sur n’importe qui. C’est son truc à lui, faire peur aux autres... Rigoler en coin, jouer au type qui sait tout et balancer un pv qui vous plombe. Faut bien vivre et nourrir son ego… Je connais cette maladie. J’ai failli la contracter, mais j’ai su la voir venir.
Donc, après Sournois, Finaud…
En arrivant à mon bureau, j’ai appris que son ancien chef et mentor Edwy Plénel avait fait ce week end une énième chronique sur moi dans le journal belge Le Soir. Plusieurs copains bruxellois qui avaient lu mes livres m’ont appelé pour râler : Je ne comprends pas, il est fou ce mec… Tu ne peux pas laisser faire… Tu devrais porter plainte…
La moustache de Plénel et ses tirades de joueur de flûte ne m’ont jamais impressionné. Pour tout dire, je pense que Plénel est un usurpateur, un opportuniste, une sorte de kapo sans foi ni loi, très doué pour le baratin et pour monter des coups. En lisant sa prose haineuse dans le Soir, disons que tout m’est revenu… Le lycée, mon instituteur, le vélo crevé, les papiers du Monde sur Clearstream, mes procès … Si l’on ajoute une moustache à Finaud, le méchant lutin roublard du dessin animé Oui-oui, on tombe pile poil sur Edwy… Ce type me hait et me calomnie depuis une dizaines d’années sans que je comprenne bien pourquoi.
Jusqu’à présent, j’avais choisi de me taire.
Mais en ce moment, nos itinéraires se croisent un peu trop souvent. Je ne vais pas développer ici le problème posé par son arrivée à Libération. Je le ferai plus tard et en d’autres lieux si on nous en donne l’occasion. Mais disons pour faire court et puisque les Inrocks en ont parlé qu’avec quelques amis, nous travaillons sur un projet concurrent du sien. Un journal de culture et d’enquête, premier quotidien de l’infosphère... Nous sommes à la recherche de financement… Pour moi qui connaît l’histoire du journal pour y avoir vécu avec bonheur une douzaine d’années, l’arrivée de l’ex directeur du Monde à Libé est la pire chose qui puisse arriver au titre qui va déjà mal. Ce n’est pas seulement sa personnalité qui pose problème (rigide, dictatorial, très politique, ayant fait plonger le Monde) c’est ce qu’il propose : conservation de l’équipe, vieille recette, journal politique anti-Sarkozy, fondé sur la rivalité avec ses anciens collègues Minc et Colombani (qu’il honnit presque autant que moi aujourd’hui)… Avec Plénel, c’est (entre autres) tout ce qui fait encore un peu le charme de Libé qui disparaît : l’humour, la fantaisie, la surprise… Je pense que sa chronique belge truffée de contre-vérités n’est pas étrangère à mon opposition publique à sa reprise de Libé.
Je sais qu’on va dire que je cherche à régler des comptes mais avec quelques amis, nous avons réfléchi à la reprise de Libé bien avant que Plénel ne fasse son show.
Je voudrais ici, tranquillement, mettre les choses au point. Je ne vais pas énumérer toutes les crasses que m’a faites Plénel ces dernières années. Simplement en aligner quelques unes pour montrer aux lecteurs du Soir, et aux autres ce que, sûrement, ils ne savent pas.
En juin dernier, sans que personne ne lui demande rien, l’ancien directeur de la rédaction du Monde s’est constitué partie civile dans le dossier Clearstream. Ce qui est son droit puisqu’il fait partie des noms couchés par le corbeau dans les bénéficiaires de comptes bidons. Je rappelle que c’est mon dernier livre Clearstream, l’enquête qui l’a révélé. Plénel est donc allé me dénoncer aux juges d’Huy et Pons en livrant « ses impressions ». Selon lui, j’aurais poussé Imad Lahoud à mettre son illustre patronyme dans les listes. Extrait : « Je ne sais pas qui a mis mon nom et je n’accuse personne. Je rappelle simplement ce contentieux avec Denis Robert, qui me semble lui aussi être passé du réel à la fiction. A chaque étape du scénario du corbeau, l’enquête initiale sur Clearstream est présente. Imad Lahoud rentre en contact avec Denis Robert, Denis Robert met en contact Florian Bourges avec Imad Lahoud et le juge Van Rumbeke tente de comprendre Clearstream en s’adressant à Denis Robert »… Deux pages de pv de pure calomnie (consultable sur le site de l’Obs) qu’il reprend en partie dans sa chronique. Heureusement que nous ne sommes pas en période de guerre, sinon j’étais bon pour l’échafaud… Plénel le sait bien : il n’y a pas plus dévastateur que la rumeur. Et lui ne fait que ça avec moi : colporter des rumeurs. Jamais, même avec mon pire ennemi, je ne me serai permis de faire cette saloperie dans un cabinet d’instruction. Et personne ne dit rien. Une icône (certes fatigué et à la retraite) du journalisme va me dénoncer chez les juges et tout le monde trouve ça normal… Où est la morale là dedans ? Où est le journaliste ? La déontologie ? Ce n’est que délation et puanteur.
Juste avant, Edwy la moustache s’était déjà répandu dans tous les médias pour dire que mon enquête sur Clearstream était un fantasme, que j’étais gentil mais un peu naïf. J’en passe et des pires. Je l’ai entendu me cracher dessus avec ce ton insupportable de vieux prof sur les ondes de France Culture ou d’Inter. Pourtant, juré, craché, je ne lui ai jamais rien fait. Je ne lui ai jamais rien demandé. Je ne me suis jamais moqué de lui.
Là ce matin, en lisant sa chronique dans le Soir –, style ampoulé, tirage à la ligne, formule creuse, référence biblique, autosuffisance- je constate que sa morgue et sa méconnaissance du dossier Clearstream sont intactes. Plénel est un radoteur paresseux. Il rabâche toujours les mêmes insanités même si cette fois, il est monté d’un cran. Il le fait de Belgique et joue à l’exilé. Titre de l’œuvre sous sa photo « Ce que cache l’affaire Clearstream ».
«Nul n’est prophète en son pays. Biblique l’expression convient à cette chronique déplacée, heureuse bénéficiaire du droit d’asile belge » démarre Edwy qui se la joue sans papier avant de décréter l’absence d’affaire Clearstream… «Elle commence autour d’un livre prétendant apporté des révélations définitives –c’était son titre Révélation$- sur cet établissement financier luxembourgeois. Je professe qu’il n’y a jamais eu d’affaire »
Qui est-il pour ainsi professer ?
«Sans l’invention probablement de bonne foi d’une fausse affaire Clearstream, il n’y aurait pas eu de faux listings bancaires » tranche Plénel. Autrement dit, tout se monte sur du vide… Des centaines de gens –des ministres, des agents secrets, des marchands d’armes, des magistrats- se seraient lancés dans une course folle et délirante. Seul lui, Edwy aurait vu juste. Il se réfugie en Belgique pour le dire.
On serait franchement mort de rire si le futur ex patron de Libé (ça me fait de la peine d’écrire cette ligne ) ne persévérait plus perfide que jamais : « On trouve au départ un journaliste (il parle de moi et cite mon nom entre parenthèse, on sent que ça lui fait mal) et un éditeur (les arènes) qui croient avoir un scandale… Leur démonstration ne tient pas la route. Des vérifications élémentaires –je peux en témoigner- suffisent à l’infirmer» jure Edwy avant de monter sur ses talonnettes : « Mais ce qui ne se prouve pas n’existe pas, du moins du point de vue journalistique. Et ce qui ne se source pas, honnêtement, rigoureusement et contradictoirement n’existe pas non plus »
Après, sa diatribe devient carrément insupportable quand on connaît le passé du gaillard : « C’est un avertissement qu’il faut toujours avoir en tête dans une enquête : on peut avoir politiquement raison et journalistiquement tort. Sinon la conviction idéologique suffirait à dire le réel et le vrai ». Plénel ressort ensuite, après avoir confié toute l’estime qu’il portait à Villepin ou à Giesbert (grand premier ministre, grand patron de presse), son numéro éculé nous accusant de faire dans la théorie du complot, trichant sur chaque mot, inventant une légende mêlant les délires du corbeau avec notre travail, faisant mine de confondre mes romans et mes enquêtes.
Est-il utile de me justifier ? Il suffit de faire ce que Plénel n’a jamais fait : ouvrir mes livres, regarder mes films, lire les jugements qui me sont favorables. Ne pas déformer ce que j’écris.
La spécialité de Plénel c’est de donner des leçons de journalisme. Il est super mal placé pour le faire. Sa légion d’honneur, c’est l’affaire Rainbow Warior où une fois que vous savez que François de Grossouvre l’a cornaqué, vous avez tout compris… Il s’est contenté de recracher et d’enrober ce que lui glissait l’âme damnée de Mitterrand. Il l’a fait plutôt bien d’ailleurs. A sa place j’aurais été plus rapide et plus précis mais bon… A part ça ?… Quand j’étais à Libé et que son journal et le mien étaient concurrents sur le terrain des affaires mettant en cause les balladuriens ou les socialistes, nous lui avons mis des dizaines de unes dans la vue. J’étais en concurrence directe avec lui et Gattégno. Neuf fois sur dix, Libé sortait des scoops avant le Monde. Leur animosité à mon égard vient peut être de là… Franchement, je cherche…
À part ça ? Rien…
Ah si, Plénel joue à la star dans les journaux télévisés et sur les plateaux télé parce que Mitterrand l’a placé sur écoute. Il en a fait des livres et des conférences. On m’a largement autant écouté que lui et on m’a même perquisitionné sans que j’en fasse des tonnes. Plénel en fait des tonnes. Il est sans arrêt dans la posture du journaliste professeur. Il vient d’ailleurs par décret ministériel et donc appui forcément politique et forcément à droite et vraisemblablement chiraquien d’être nommé professeur d’université à Montpellier. Une dépêche l’a annoncé la semaine passée. Plénel est ami avec Villepin, pote avec Hollande. Plénel est-il encore journaliste ? On peut vraiment en douter. Il peut faire illusion à Libé devant une minorité (j’espère) de salariés prêts à tout pour sauver les meubles, des hiérarques du PS inquiet de sa capacité de nuisance, ou à l’université de Montpellier devant des cancres sans mémoire. Ailleurs, j’en doute… Même en Belgique…
Plénel est un donneur de leçon. Si j’avais bidonné ne serait qu’un dixième de ce que lui a bidonné quand il s’occupait d’enquêtes au Monde, je pourrais admettre la critique. Là, non. Que me reproche Plénel depuis cinq ou six ans qu’il distille sa bile sur mon compte et qu’il nourrit les attaques de Clearstream contre moi ? Une erreur dans l’interprétation d’un sigle… J’ai cru que le compte DGSE ouvert par la banque de France à Clearstream était un compte des services secrets. 5 lignes sur 400 pages. Je me suis peut être trompé. Mais venant de lui qui avait dénoncé, le financement du PS par Panama, c’est dramatique. Je sais que les journalistes sont sans mémoire mais il suffit de taper sur Google, Panama et Plénel.
Le 27 août 1991, le Monde annonce en une un scoop " Scandale à Panama ". Plenel raconte comment le général Noriega aurait financé le Parti socialiste français, en particulier pour amener Mitterrand au pouvoir en 1988. Des lettres sont produites, à en-tête de l’ambassade de France à Panama. Le PS démentira très vite. Le Monde patine alors dans la semoule. Plenel se terre. On lui retirera l’enquête. Les lettres s’avèreront être des faux grossiers. Le rectificatif tombera dix jours plus tard. Le Monde exprime son " regret " d’avoir publié des " informations non vérifiées ". Dans son livre dans Le Pouvoir du Monde, paru en 2003, Bernard Poulet note que Plénel fera publier plus tard ses articles dans un livre sans reconnaître son erreur : "Il y reproduit notamment l’article malheureux, amendé, sans dire qu’il s’est trompé, mais tout en expliquant qu’il s’agit d’un "supposé scandale ». Tout Plénel est ainsi résumé. Têtu. Obsessionnel. Ne supportant pas qu’on lui fasse de l’ombre. Ce personnage vient aujourd’hui me donner des leçons et veut faire de Libé son instrument de reconquête de notoriété…
C’est incroyable que je sois le seul à le dénoncer et à trouver la ficelle énorme !
Sur ses accusations à mon encontre répétés des dizaines de fois dans tout Paris, et maintenant tout Bruxelles, que dire ? Je n’ai jamais prétendu apporter des révélations définitives. Au contraire, je cherche, je tâtonne, j’invente et parfois je trouve. Avec Clearstream, j’ai trouvé. Pas du tout la plus grande lessiveuse d’argent sale du monde comme l’écrit bêtement Plénel mais un outil de dissimulation qui sert à des milliers de clients sur la planète. Je fournis des preuves, des centaines de comptes ouverts dans des paradis fiscaux (je donne leurs numéros, leurs dates d’ouvertures), des microfiches. J’apporte des dizaines de témoignages que je filme et que j’enregistre. Tout l’état-major de Clearstream a été viré après mon premier livre. Bien sûr, la boîte noire de la finance a obtenu un non lieu à Luxembourg mais en raison de prescriptions. Il suffit de lire les jugements luxembourgeois. Et depuis quand un paradis bancaire est-il un modèle de vertu ?
Mon enquête était honnête, rigoureuse, contradictoire. Et sourcée. La mission parlementaire sur le blanchiment est repassée derrière moi et a entendu des dizaines de témoins supplémentaires. Jamais, je n’ai été pris à défaut. J’ai passé, avec Pascal Lorent, trois années à travailler sur ce dossier. Que fait Plénel du témoignage de Régis Hempel, l’informaticien, qui assure avoir effacé les traces de transactions et qui a gagné tous ses procès contre Clearstream ? Que fait Plénel des dizaines de jugements qui me sont favorables comme celui du TGI de Paris qui juge mon enquête «sérieuse, utile, contradictoire, étayée » et qui a condamné Clearstream à me verser des indemnités. Je suis fatigué de devoir chaque fois me justifier. Je suis fatigué de la mauvaise foi et de l’aveuglement de Plénel, de Gattégno et de quelques autres. J’en ai ras le bol de leurs attaques incessantes. Jamais aucun d’eux n’a été capable de sortir un centième de ce que nous avons sorti avec l’affaire Clearstream. La vraie. Jamais. C’est sûrement ce qui les rend si mauvais et teigneux.
Souvent, les gens un peu informés me demandent ce que je leur ai fait pour qu’ils me poursuivent avec autant de constance et d’agressivité les années passant, je suis bien ennuyé pour répondre. Je ne sais pas. Ils pourraient me laisser en paix. Ce n’est jamais moi qui tire le premier. Ils doivent être jaloux. Je ne vois pas d’autres explications à tant de hargne. Ils sont comme dans une cours de récré. Ils sont André la moustache et Hervé la banane. Ils savent que je suis meilleur qu’eux en enquête, en rédaction, en philosophie, en journalisme. Mes livres se vendent avec un centième des papiers et des invitations de complaisance qu’ils ont dans tous les médias. Mes films sur Clearstream sont depuis une semaine en tête de gondole dans les FNAC. Ça les rend verts de rage. Plénel est dans l’incantation, la fiction, sa fiction. Rien de ce qu’il dit n’est étayé par un début de preuves. Tout ce que j’écris est vérifiable, visible. Lui, pas. Il est dans le complot, la parano et le fantasme. Je suis dans le réel.
DR
26 Comments:
La Fontaine st toujours d'actualité, vous savez, l'histoire du loup et du chien...
ce monsieur Plenel fait son boulot de sabrer ceux qui crachent dans la soupe, lui même s'il n'est pas encore directeur de Libé n'a pas de soucis de fin de mois
l'aide à Politis marche bien, alors si vous vous sentez il reste peut-être encore quelques sous dans la cagnote des urgences
toute ma sympathie
jfb
Bonsoir,
Ne vous laissez pas intimider/influencer par les apparatchiks et autres petits bourgeois comme E. Plenel: cela revient à se battre contre des moulins et consume au final inutilement votre énergie. J'aurais préféré, à la place, que vous réagissiez aux derniers scandales et/ou aux messages que les internautes vous adressent sur votre blog afin qu'un véritable dialogue s'instaure entre vous et nous!
A bientôt j'espère
Tu ne sais pas pourquoi il t'en veut ?
Mais je crois que tu te donnes toi-même la réponse. Vous êtes en concurrence, de son point de vue semble-t-il, pour savoir qui c'est le-meilleur-des-journalistes-avec-des-affaires-qui-tuent. Je carricature pour faire plus vite. Mais il y a plus parce que si ce que tu as fait a été possible dans tes enquêtes, comment se fait-il qu'il ne soit pas possible que d'autres journalistes fassent de même et de surcroît ceux qui travaillent dans les journaux de référence ? Comment se fait-il qu'aujourd'hui personne ne se bouge les fesses pour aller gratter du côté des paradis fiscaux ? Tu as ouvert une brèche, la béance est là, les attaques répétées contre ta personne pour te discréditer vise à boucher cette brèche. Or c'est une chose impossible, voilà pourquoi il n'y a malheureusement pas de quetsion à se poser : je crainds que tu doives subir ce genre de papiers encore longtemps. Mais c'est un contre-coup, après tout moi j'y vois plutôt une bonne chose, cela prouve que tu touches sur une proscriptions journalistiques.
Tu sais très bien pourquoi il te hait de la même manière que tu n'as jamais eu de doute sur les motivations de tes agresseurs de jeunesse.
Tu représentes précisément ce qu'il rêvait d'être quand il était un jeune con ambitieux et ce qu'il a définitivement renoncé à devenir en devenant un valet des puissants et en allant à la soupe.
Il ne te pardonnera jamais de lui avoir prouvé qu'il était aussi possible de ne pas se coucher.
Bon courage à toi.
Bonjour Denis,
C'est ironique votre plan B avec les Inrocks? Je dis ca en reference a une interview hallucinante de Plenel dans les Inrocks (pas de reference, dsl) qui brossait un max la moustache de Plenel et ou le journaliste attaquait le livre "immonde" (ou avec un adjectif similaire) de Pean. C'etait d'une reverence dingue.
Bien a vous,
Citrouille
Moi je ne vous connais pas, n'ai jamais rien lu ni vu de vous, j'ignorais jusqu'à votre nom, même si je connais très bien (ente autes) la philosophie et la sociologie, mais ce que je sais, c'est que Plenel n'est qu'une petite merde parisienne, parisianiste plutôt, qui ne mérite rien d'autre qu'un fion de clébard. Qu'il soit nommé universitaire devrait mettre en grève tous les véritables universitaires (en reste-t-il dans ce pays ?) et tous les étudiants montpelliérains.
Son PlanB n'a rien à voir avec Les Inrocks, mais ces derniers en ont parlé... il manque une ou deux virgules dans la phrase ;)
En tout cas, c'est encore un article très bien écrit, explicatif et argumenté.
Merci de ne pas laisser tomber votre job, à l'image d'un Pierre Carles, vous aurez toujours des ennemis naturels qui n'auront mieux à faire que de vous taper dessus.
Alain
tous ces mots pour dénoncer le caniche moustachu ! C'est lui faire bien de l'honneur ou alors l'insulte est la hauteur de ton dépit, camarade.
Il te reste quand même de l'espace médiatique, non ?
Le type là, avec la moustache, il doit être très très malheureux. Il s'est pris une vilaine tatane médiatique. C'est triste de voir un grand professionel se répendre dans les médias avec pour seule ambition de démolir le travail d'un homme qui à pris la peine d'expliquer le monde tel qu'il est. Tous ces journalistes qui hurlent à l'orée du bois sans oser s'y engoufrer... Ils ont eu suffisement de temps pour dénoncer le systême des paradis fiscaux. 60 ans pour être précis. Ils auraient dû réfléchir avant. Les "star", ce n'est plus eux, c'est Denis Robert... L'auditoire, n'est plus confiné dans les salons des grands hôtels. L'auditoire maintenant, c'est le peuple. Merci pour votre boulot Denis, la plupart des autres journalistes sont passés de l'autre côté de la barrière sans trop s'en apercevoir.
Bonjour Monsieur Robert,
Juste un petit mot de sympathie, en passant, et de reconnaissance pour votre action versus Clearstream.
Moi aussi j'ai été outré de l'attitude de Schneidermann à a.s.i.
La surprise (pour vous) de ce mail, c'est mon identité: je suis l'ami de "l'adjudant à la main leste".
Vous vous souvenez, à Strasbourg, chez Maître Houver ?
L'adjudant va bien, mais sa fille n'a pas changé, ce qui confirme tout ce qui s'était passé alors.
Si vous aviez l'occasion de passer à Grenoble, vous seriez le bienvenu chez nous.
Très amicalement.
Alfred Kaufmann
alphakappa@free.fr
J'apprends ce dimanche 29 octobre que tu es (pardon pour ce tutoiement marque de sympathie que je n'emploierais pas à l'endroit d'Edwy la Moustache) mis en examen par le Parquet de Paris pour recel d'abus de confiance. Je suis un peu choqué même si cette procédure est peut-être normale dans le cadre de cette affaire embouillée.
J'ai quand même l'impression qu'alors que tu dénonces les pratiques de Clearstream depuis plusieurs années par des enquêtes documentées, des gens certainement d'influence tentent par tous les moyens de faire croire que tu fais partie intégrante de cette affaire, voire que tu en serais l'instigateur et même l'inventeur pour satisfaire tes ambitions personnelles.
Tout ceci arrive à faire douter de notre démocratie, néanmoins j'espère que notre société finira par tirer toutes les conséquences de l'affaire Clearstream, la vraie, la financière, pas cette histoire ridicule de listings bidons apparemment destinée à te nuire, finalement.
Dernière chose, quand tu dis : "Ils savent que je suis meilleur qu’eux en enquête, en rédaction, en philosophie, en journalisme." J'ai bien peur qu'ils n'utilisent ce genre de citation tronquée pour démontrer tes supposées mégalomanie et arrogance galopantes. Fais gaffe !
Soutien et vive sympathie,
BC
J'apprends ce dimanche 29 octobre que tu es (pardon pour ce tutoiement marque de sympathie que je n'emploierais pas à l'endroit d'Edwy la Moustache) mis en examen par le Parquet de Paris pour recel d'abus de confiance. Je suis un peu choqué même si cette procédure est peut-être normale dans le cadre de cette affaire embouillée.
J'ai quand même l'impression qu'alors que tu dénonces les pratiques de Clearstream depuis plusieurs années par des enquêtes documentées, des gens certainement d'influence tentent par tous les moyens de faire croire que tu fais partie intégrante de cette affaire, voire que tu en serais l'instigateur et même l'inventeur pour satisfaire tes ambitions personnelles.
Tout ceci arrive à faire douter de notre démocratie, néanmoins j'espère que notre société finira par tirer toutes les conséquences de l'affaire Clearstream, la vraie, la financière, pas cette histoire ridicule de listings bidons apparemment destinée à te nuire, finalement.
Dernière chose, quand tu dis : "Ils savent que je suis meilleur qu’eux en enquête, en rédaction, en philosophie, en journalisme." J'ai bien peur qu'ils n'utilisent ce genre de citation tronquée pour démontrer tes supposées mégalomanie et arrogance galopantes. Fais gaffe !
Soutien et vive sympathie,
BC
Sans rire, Clearstream va bien à l'image d'Edwy Plenel, le petit reporter qui part en guerre tout seul contre les méchants. Votre analyse au sujet de l'influence du Monde sur les réquisitions me paraît bienvenue : votre implication dans l'affaire était établie depuis longtemps, comme je l'avais signalé au mois de juin ( http://poactu.canalblog.com/archives/2006/06/10/2061065.html ). Mais qu'on s'entende bien, quand je parle d'"implication" je ne veux pas dire "culpabilité".
Ben voilà, il te mette en examen, le jour des un an de la mort des gamins de clichy, juste avant que Villepin ne décide que, en gros, si t'es dans le coin quand on embête un flic, t'es coupable, au moment où arrivent ces "invraisemblables" histoires d'attaque de bus, le jour où...Bref, ils en sont là, à designer des coupables parmi tous ceux qui ne supporte pas, dans leur vie quotidienne ou intellectuellement leur logique de voyous de l'argent.
bon courage et grosses bises, on gagne toujours un peu
françoise davisse
Ben voilà, il te mette en examen, le jour des un an de la mort des gamins de clichy, juste avant que Villepin ne décide que, en gros, si t'es dans le coin quand on embête un flic, t'es coupable, au moment où arrivent ces "invraisemblables" histoires d'attaque de bus, le jour où...Bref, ils en sont là, à designer des coupables parmi tous ceux qui ne supporte pas, dans leur vie quotidienne ou intellectuellement leur logique de voyous de l'argent.
bon courage et grosses bises, on gagne toujours un peu
françoise davisse
Ben voilà, il te mette en examen, le jour des un an de la mort des gamins de clichy, juste avant que Villepin ne décide que, en gros, si t'es dans le coin quand on embête un flic, t'es coupable, au moment où arrivent ces "invraisemblables" histoires d'attaque de bus, le jour où...Bref, ils en sont là, à designer des coupables parmi tous ceux qui ne supporte pas, dans leur vie quotidienne ou intellectuellement leur logique de voyous de l'argent.
bon courage et grosses bises, on gagne toujours un peu
françoise davisse
Ben voilà, il te mette en examen, le jour des un an de la mort des gamins de clichy, juste avant que Villepin ne décide que, en gros, si t'es dans le coin quand on embête un flic, t'es coupable, au moment où arrivent ces "invraisemblables" histoires d'attaque de bus, le jour où...Bref, ils en sont là, à designer des coupables parmi tous ceux qui ne supporte pas, dans leur vie quotidienne ou intellectuellement leur logique de voyous de l'argent.
bon courage et grosses bises, on gagne toujours un peu
françoise davisse
Continuez Denis. En tous cas merci de nous rafraîchir la mémoire sur la véritable nature de Plenel et Gattegno. Les inrocks qui vous apprécient en principe sont de grands laudateurs de Plenel (surtout Bourmeau). Je leur ai envoyé un mail pour relever cette contradiction, aucune réponse... Concernant Libé ou en est votre projet ? A trés bientôt.
Patrice.
ô pour moi qui suis une française de base sans aucune connaissance du "milieu" des journalistes, Plenel m'insuporte. De toute façon toute personne qui n'est pas en admiration devant le courage de ses enquètes, leur influence sur la politique et les ennuis considérables qu'elles lui ont attiré, toute personne tout bêtement qui s'intéresse à quoi que ce soit sans penser en même temps à lui est condamnable.
C'est vraiment l'ego le plus ridiculement démesuré qui soit
"Cancres sans mémoire"
Nous constatons avec honneur la mention de notre master de journalisme dans votre blog. Bien plus que le mépris, l'ignorance est le pire des maux.
Mais qui sont ces "cancres sans mémoire"? Pour le découvrir, vous pouvez nous rencontrer à Montpellier, au 39, rue de l'Université, dans la salle 10. Nous serions ravis de vous recevoir.
Arnauld BERNARD
Servane PHILIPPE
Julia TISSIER
Bonjour Denis,
Plenel à répondu à votre droit de réponse paru dans Le Soir de ce vendredi 3 novembre. Voici son fiel:
En comparant ma chronique
mesurée à la réaction passionnée
qu’elle suscite, les lecteurs du
Soir constateront aisément que
l’animosité n’est pas de mon côté.
Denis Robert transforme en
querelle personnelle un désaccord
professionnel qui renvoie à
un débat de fond sur la responsabilité
journalistique. Je maintiens
qu’il n’y a pas de « vraie affaire
Clearstream » au sens où il
le prétend depuis 2001 et que la
fausse affaire, celle du corbeau,
des faux listings et des personnalités
calomniées, n’aurait jamais
pu prendre corps sans l’erreur
journalistique qui est au point de
départ de ce mauvais feuilleton.
D’ailleurs, Denis Robert assumait
lui-même ce lien en 2004, quand
certains médias donnèrent crédit
et publicité aux prétendues révélations
des faussaires. À l’époque,
il se portait caution de ces
dernières tant elles illustraient ce
qu’en vain, il avait tenté de prouver.
Dans Le Point, le 8 juillet, il écrivait
ceci : « Même si la méthode,
un corbeau dans la finance, est limite,
je crois qu’il n’y en avait pas
d’autres pour qu’éclate enfin ce
qui, à mes yeux, est la plus grande
arnaque financière jamais racontée.
Le corbeau nous indique un
chemin dans la forêt des comptes.
(…) Si on laisse les juges faire leur
travail, et si le corbeau reste vivant
et actif, les révélations vont
pleuvoir, et le scandale irrémédiablement
enfler. Car si Clearstream
est la banque des banques, l’affaire
Clearstream est bien l’affaire
des affaires… »
Interviewé le même jour sur le
site du Nouvel Observateur, il
ajoutait en réponse à une question
sur les lettres du corbeau :
« Je pense que ces lettres viennent
du même auteur, et, à mon sens,
elles ne contiennent pas d’erreurs.
Je crois que les dénonciations du
corbeau tiennent la route. Les réactions
que les lettres provoquent
chez les personnes citées ne font
que renforcer ma conviction. Je
pense d’ailleurs que le corbeau
continuera à alimenter le juge.
(…) Il dénonce tout le long de ses
lettres le système mafieux qui parasite
la France, et comment une
démocratie est vérolée par l’argent.»
C’est sans doute ce zèle d’hier
que sa virulence d’aujourd’hui
veut faire oublier. Je le redis : il
ne suffit pas d’avoir politiquement
raison pour être journalistiquement
pertinent. Le combat
politique de Denis Robert contre
l’opacité financière est digne
d’estime et de respect. Mais il ne
suffit pas à rendre solide et fiable
une enquête qui ne l’était pas
comme l’ont prouvé, par l’absurde,
les faussaires qui l’ont instrumentée.
E.P.
Une réaction sur le fond, quand il met en cause le crédit que vous avez accordé, en juillet 2004, aux lettres du corbeau ("à mon sens, elles ne contiennent pas d’erreurs")?
Merci de vos éclaircissements et bon courage pour la suite!
Je découvre cette réaction dans le Soir, je réagis à chaud... Sur mes réactions à l'époque, je voulais dire qu'à mon sens les lettres du corbeau ne contenaient pas d'erreur sur le fonctionnement de Clearstream...je n'ai jamais pris partie sur la présence des noms de personnalité... j'ai toujours dit que dans mes listes il n'y en avait pas... Plus tard, comme je l'ai expliqué aux juges, Lahoud expliquait que ces noms étaient le fruit d'un hacking auquel j'avais du mal à croire... Où Plenel est, une fois de plus malhonnête, c'est quand il feint d'oublier que c'est mon livre et le témoignage de Florian Bourges qui cassent la stratégie du ou des corbeaux...
Encore un mot qui jette le trouble: les premières lettres du corbeau évoquent des comptes poubelle (appelés RMBA) et un fonctionnement connu des seuls initiés (je n'en avais jamais entendu parler): les comptes jumelés (je développe cela dans mon livre)... J'ai vérifié, tout cela est vrai et Clearstream communique très peu sur ces révélations que les journalistes n'ont pas repris... Le (ou les) corbeau était donc bien informé et ses lettres contenaient des choses vraies...
Pour répondre aux étudiants de Montpellier qui se sont sentis blessés par le fait par les "cancres" dans ma précédente chronique, je suis désolé de cet emportement. Je retire. Qu'ils organisent un débat avec Plénel, j'irai.
Nietzsche – si je ne m'abuse – disait qu'on reconnaissait la valeur d'un guerrier à celle de ses adversaires.
Vous voila, et sans ironie, de la classe des super héros.
Et si la haine de certains vous interpelle, je me dis simplement qu'elle se nourrit elle-même en se trompant d'ennemi.
Très amicalement,
Malk
@ Denis Robert: tout d'abord , j'ajouterais aux précédents mes encouragements et mes remerciements pour le travail salutaire et courageux que vous avez effectué ces defrnières années; soyez conscient que nous sommes nombreux (bien quee, hélas, minoritaires) parmi les citoyens anonymes a apprécier et soutenir le genre de journalisme que vous pratiquez.
Je me permets également de rejoindre et de préciser le feeling de certains des commentateurs du blog: faites attention, non pas à vos ennemis, vous en avez l'habitude, mais à votre propre lassitude et à votre propre écoeurement. On sent, dans le sujet de votre dernier roman, dans vos posts, la fatigue et l'usure vous rattrapper (peut-être que je me trompe et que je me mêle de ce qui...); à mon sens, ils ont raison ce qui vous disent que Le Moustachu ne mérite pas que l'on perde son énergie à polémiquer; puis je me permetttre de vous suggérer ne pas en faire une affaire personelle: ce que disent les autres sur nous même n'est jamais que leur propre projection de leur réalité, de leurs rêves et cauchemards; ne donnez pas de prise sur votre propre souffrance, sur votre réalité à vous.
Vous êtes romancier et journaliste d'investigation, c'est votre richesse et votre complexité, peut-être aussi votre point de fuite: faites attention à ne pas vous laisser envahir, ne réagissez pas à chaud, prenez le temps du recul s'il le faut. Les mots et les idées sont vos armes et votre bouclier: gardez votre parole la plus impeccable possible, ne donnez pas d'armes à vos ennemis, qui, s'ils sont pleins de faussetés et de perfidie, n'en sont pas moins, sinon talentueux, du mois habiles, eux aussi, dans le maniemnt des mêmes armes... ce serait dommage de vous faire des ennemis dans un champ qui pourrait être le votre (cf les étudiants de Montpellier!) Amitiés et encouragemnts
Todoynada, à Toulouse
Tout môme, je démontais un Solex, le moteur d’un vélo du même nom, le soir en séchant des cours de musique donnés par un type dont j’ai oublié jusqu’à l’impression qu’il aurait pu me laisser. Je démontais et je remontais seulement pour le plaisir de comprendre comment ce machin bruyant faisait avancer le vélo. Beaucoup plus tard, j’ai pris un chapelet de décharges de courant haute tension en touchant la bougie pendant qu’il pétaradait… Depuis, j’adore les musiques comme on aime les femmes, les amis et le vin qui va avec : en écrivant ces mots, je me fais une douceur d’enfer avec une kyrielle de “besame mucho” trouvés sur le web, interprétés (Petrucciani en cumule plusieurs) par une brochette de pointures.
Denis, depuis longtemps j’aime ce que vous faites ; votre quête pour comprendre et faire comprendre, vos engagements courageux, vos propos bien trempés et vos mots de velours. J’ai le souvenir diffus d’un film lucide et plein de poésie portant un regard presque attendri sur de pitoyables notables et potentats lorrains. Ces gens-là dessinent notre vie sans jamais paraître tenir le crayon ; ils font ça en catimini… quasiment en plein jour mais dans le point aveugle des yeux de millions et millions d’autres gens qui prennent malgré tout la presse locale pour une source d’information et les animateurs télés pour des journalistes.
Avançant à droite ou à gauche, les crabes se veulent au-dessus du panier mais pataugent en fait dans la même soupe saumâtre des gros poissons. Les pseudos intellos à moustache et autres Filkenkraut ou BHL usent de contorsions, de gesticulations verbeuses, d’intrigues “relationnées” et finalement de mêmes basses manœuvres pour tenir leur place. Comme avec vous Denis, ils tentent de faire passer un Bourdieu ou un Chomsky pour un confrère avec qui ils pourraient ferrailler alors qu’ils ne jouent de toute évidence et tout simplement pas dans la même cour.
Dans un monde utopique, il suffirait de tirer la chasse, mais là, il faut encore et encore dire d’où vient l’odeur. Voilà une faune qu’un Laurent Gerra pourrait avantageusement entreprendre, pour en rire!
En attendant, Denis, merci pour tout et à bientôt.
amik aouette à toulouse
Est-il raisonnable de penser que l'affaire Clearstream, vue de loin, a des allures d'un contre-feu, allumé pour permettre de parler de toute autre chose que le fond de la grosse affaire qui est derrière, à savoir les gigantesques et malodorantes rétrocommissions de la vente des frégates à Taïwan (qui a dit que l'argent n'avait pas d'odeur?)
Enregistrer un commentaire
<< Home