29.1.08


Au fond qu'est ce qu'une banque sinon une vitrine élégante? Je veux dire: toutes les banques de tous les pays se valent. Elles ont exactement les mêmes activités. Elles prennent, prêtent et spéculent. Les banques gèrent des fonds et fixent des échéances. Elles ont exactement les mêmes outils pour faire ce travail de gestion du temps. Je veux dire, elles prennent votre argent, le conserve et le place. Elles dépendent toute du même marché et de la fluctuation des monnaies. Elles ont toutes à leur disposition les mêmes possibilités de prêt et d'emprunt. Ce qui compte, pour elles, c'est le client. Le gogo. Le gars endormi par la lecture des journaux financiers ou des journaux tout court. Lui vendre un crédit bagnole, un crédit maison, un crédit yaourt, un crédit n'importe quoi. Un plan épargne. Elles ne jouent que là dessus. Le temps et la virtualité de l'argent, de la monnaie.
La banque, l'argent ne lui coûte rien.
Elle le fabrique et vous le revend. Le cash c'est pour la galerie ou les distributeurs automatiques. 99% des masses monétaires qui circulent par le monde est virtuel. Cette fausse monnaie est investie en actions et en obligations. Certains des outils utilisés par la banques, les plus intéressants, sont cachés dans des paradis lointains. Seules les banques savent y aller. Elles peuvent y libérer leurs rapacités. La seule différence entre une banque et une autre réside, en définitive, en sa communication. L'image qu'elle donne au monde. En vitrine, elles minaudent. Dans l’arrière cuisine, elles sortent les griffes et les couteaux.
Les banques et les banquiers se sont partagées la planète et le marché. Souvent, elles se bouffent entre elles. C'est leur côté mante religieuse. BNP a racheté Paribas qui va racheter la Générale maintenant qu'elle s'est pris ce gros coup en pleine poire. A moins que ce ne soit l’inverse. Ambrosiano est devenu Intesa. Les batailles sont terribles en coulisse. Citigroup a dévoré la banque d’investissement de Shroders. Deutsche Bank et Dresdner Bank ont muté. HSBC a englouti le Crédit Commercial de France. L’espagnole Banco Bilbao a réussi son OPA sur la Banca Nazionale del Lavoro italienne. La hollandaise ABN Amro s’est farci la banque populaire de Vénitie. Fortis a mangé la Banque Générale de Luxembourg. Après avoir roté un bon coup, elles continuent leur business qui consiste en définitive à piller les États. Et donc à faire les poches des habitants de ces États.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Alors, avec ou sans états la société de demain ?

Le libéralisme est la liquidité maximale des actifs financiers, sans considération de frontières, et donc de contrôles, dans le marché global qu'est devenu la planète. Ils appellent cela "globalization".

Et c'est effectivement la jungle: les entreprises se bouffent entre elles, car constamment en concurrence dans une activité ou croissance des capitaux et compétition vont de pair. Ils appellent cela "autoregulation".

De l'autre côté, les politiciens parlent d'humaniser le monde de la finance, car oui, le monde réel, celui des travailleurs, celui des populations, n'est pas vraiment rose. Alors ils proposent des mesurettes faisant écran sur la cause du désordre économique et social ambiant, et endorment les masses grâce à des méthodes bien huilées de communication. C'est leur job. On peut appeler cela: "manipulation".



PS: salut entada

13:12  
Blogger zorra2012 said...

Ou bien fabrication du consentement mais comme le dit Noam Chomsky.

"Nous, citoyens de sociétés démocratiques sommes responsables.

Les médias, quant à eux, essaient de nous tenir à l'écart et de servir les intérêts du pouvoir. Pas de ceux qui souffrent, ni des américains qui seraient horrifiés d'apprendre qu'ils ont du sang sur les mains parce qu'ils se laissent tromper et manipuler par le système.

On rentre du boulot, on est crevé... Pas de question de se creuser les méninges. On ouvre la télé, et puis, bof, on y croit. Ou on lit le journal ou on écoute les sports. C'est ainsi qu'on se fait endoctriner. Pour avoir l'heure juste, il faut trimer.

La civilisation industrielle s'est développée dans le cadre de certains mythes commodes.
Le moteur de la société industrielle moderne, c'est le gain personnel qu'on juge légitime et même méritoire car les vices de l'un feraient la prospérité de tous.[...]

On sait depuis longtemps qu'une société fondée sur ce principe finira par se détruire.

Cette société durera avec ses souffrances et ses injustices tant et aussi longtemps qu'on prétendra que les engins de mort, créés par les hommes sont limités, que la terre est inépuisable et que le monde est une poubelle sans fond.

A ce stade de l'histoire, il n'y a plus qu'une alternative.

Ou bien la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l'intérêt général guidé en cela par des valeurs de solidarité et d'altruisme ou bien c'en sera fait de sa destinée tout court.

Aussi longtemps qu'un groupe dominera la société, il mettra en avant des politiques qui serviront ses intérêts." Et le cas de la S.G. en est un exemple des plus grotesques.

15:41  
Anonymous Anonyme said...

Et Clearstream continue de faire circuler l'argent virtuel d'un bout à l'autre du monde et supprime les premiers postes à Luxembourg histoire d'arrondir encore plus la bedaine des actionnaires... En attendant le grand déménagement, ils employent des intérimaires de luxe, pompeusement appelés, consultants, pour donner illusion que tout va bien... Ah les jolis consultants avec leur petit titre ronflant et leur siège de bureau si facilement éjectable...
Mais, ce n'est pas grave, c'est comme pour les grands magasins pendant les travaux : "demain sera plus beau"... à Prague, mais plus beau.

20:52  
Anonymous Anonyme said...

... Mais les conditions de survie, sans parler de justice, nécessitent une planification pour l'ensemble, c'est à dire de la communauté globale .

02:35  
Anonymous Anonyme said...

Merci Denis.

C'est une guérilla qu'il faut à tous ces cols blancs. Les lois qui nous protègent, les protègent d'abord car ce sont eux qui le font et les défont...

20:00  

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