11.12.06

Bonjour à tous,

Il y a la vérité de l’instant, médiatique, forcément tronquée car trop rapide et sans recul.
Il y a la vérité judiciaire, parfois intelligente et honnête, parfois inintelligible voire effarante car instrumentalisée, politique et soumise à pressions.
Et puis, il y a le travail du temps. Et la vérité des livres.
Quand j’ai été entendu la première fois par les juges d’Huy et Pons – c’était en mars 2006 avant les perquisitions à la DGSE et dans les ministères- je leur ai dit que dans cette affaire (celle du corbeau), j’avais du mal à croire à l’indépendance de leurs investigations compte tenu des règlements de comptes au dessus de leurs têtes. Je leur ai dit que j’étais dans une logique d’écrivain et de journaliste. Et que je croyais davantage à mon travail qu’au leur pour approcher cette vérité.
Je ne crois pas m’être trompé.
Je serai mis en examen demain par eux, à la suite d’une demande pressante du parquet de Paris, de la Chancellerie et de Matignon, pour avoir voulu vous informer de ce qui se tramait dans les poubelles de Clearstream et dans celles de la République. On veut me le faire payer.
Je reste absolument serein car je sais ce que j’ai fait depuis cinq ans. Des livres, des films, une enquête longue et difficile dans un panier de gros crabes et de vilains menteurs. Ce travail parle pour moi.
Aujourd’hui, même les livres sont attaqués. Je ne parle pas de diffamation. Je parle d’interdiction. C’est ce qui est arrivé au dernier –Clearstream, l’enquête- sorti un jour en juin et remis en vente in extremis en juillet dernier alors que la tempête était passée. Je me suis alors rendu compte qu’ils étaient capables de tout, que la censure initiée par la peur des procès allait marcher à plein régime. Et que dans ce pays, la liberté d’écrire et d’informer était en train d’en prendre un coup.
Après mon informateur Florian Bourges qui a le courage de témoigner alors que tout l’incitait à se taire, je vais être mis en examen demain pour recel d’abus de confiance. Alors que les autres –les politiques surtout- vont s’en tirer avec des médailles et des poignées de main. Circulez, les élections approchent, on oublie tout, on fait tomber deux têtes et on repart…
Jeudi 14 et vendredi 15 décembre, je serai à la Cour d’appel de Paris pour la suite des procès que m’intentent Clearstream.
Ne croyez pas que je vais rester inactif et accepter tout cela les bras ballants.
J’aurais préféré une vie calme et tranquille, me remettre à mon roman en oubliant Clearstream comme d’autres avant moi ont oublié Palerme. Ce n’est plus possible.
Les hasards du calendrier ont fait de ce blog créé après la sortie de mon roman un lieu de rencontres et d’échanges. Je vais laisser de plus en plus la parole aux internautes et à mes amis du comité de soutien. Je demande à ceux qui envoient des textes de les signer. C’est plus classe...
A bientôt

DR

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Salut Denis,

Tu as raison, c'est plus classe de signer ses commentaires. Je changerai donc mon mom de blog (Clarence) pour mon vrai nom (Patrick).
Je n'ai guère la possibilité de t'aider financièrement en ce moment. Comment puis-je t'aider via Internet ?
Bonne suite, ton humeur du jour (combative et semble-t-il sereine) me donne également du coeur à l'ouvrage.
À bientôt,

Patrick

18:22  
Anonymous Anonyme said...

c'est vraiment terrible cette conivence entre politique et justice. trés inquietant pour la démocratie. tu nous a montrer le visage du monstre et sa vengeance est impitoyable. Merci et bon courage

22:32  
Anonymous Anonyme said...

Denis, nous penserons tous à vous, plus particulièrement aujourd'hui 12 décembre. Soyez assuré de notre soutien à tous.

Mes chers compagnons du blog http://www.ladominationdumonde.blogspot.com, nous partageons la même passion pour les informations et les réflexions que nous livre Denis à cette même adresse depuis le début de cette année. Nous lui faisons part en retour de nos encouragements, de nos humeurs, de nos traits d'humour...

Mais voilà, pourquoi s'en cacher, les nouvelles des dernières semaines ne sont pas bonnes. Bien sûr la constitution du comité de soutien pour parer aux coups durs est une bonne chose, indispensable même. Mais quelle perspective de défense si Clearstream continue d'engloutir des sommes faramineuses à engraisser des avocats sans scrupules pour déposer une plainte dès que Denis Robert accorde une interview à un journal. Que faire si le gouvernement français sert désormais la soupe aux luxembourgeois et essaye de se dédouaner à bon compte de ses responsabilités dans l'affaire Clearstream 2, en créant de grossières diversions.

Mes chers compagnons de ce blog, je ne sais pas vous mais je ne peux pas me résoudre à réagir aux derniers évènements intervenus seulement du point de vue affectif ou financier. Bordel, ce gars est journaliste et il a écrit deux bouquins, bien documentés, qui ne font pas l'hunanimité mais dont la plupart des gens dignes de foi, y compris au sein de la planète financière, reconnaissent la pertinence. C'est quand même incroyable, Denis Robert a droit à une perspective autre que celle de devoir organiser inéluctablement son insolvabilité pour pouvoir continuer à s'exprimer. Je veux dire que l'injustice qui lui est faite depuis 2001 doit bien être en mesure d'alerter quelqu'un qui aurait encore une once de pouvoir dans ce pays ou dont la parole aurait suffisamment d'audience pour dissuader la meute de poursuivre ce harcellement judiciaire. La France et le Luxembourg ont des relations soutenues sur le plan international, il peut quand même être question à un moment donné de la situation anormale faite à un journaliste français. Qu'entendrait-on si un journaliste était l'objet d'une fatwa prononcée par un ayatollah fanatique, à la suite de propos réputés injurieux? C'est ça, Clearstream a lancé sa fatwa luxembourgeaoise, lente, insidieuse et terriblement efficace.


Mes compagnons, je sens bien à travers nos interventions, à travers notre intérêt pour les thèmes développés par Denis Robert dans ses livres, que les questions politiques, autrement dit notre destin collectif, ne sont jamais très éloignées de nos préoccupations. Je suis prêt à parier que beaucoup d'entre nous ne sommes pas encore totalement désespérés de la politique. Je suppose donc que nous avons en tête chacun le nom d'un candidat à l'élection présidentielle que nous pensons peut-être digne un jour de conduire notre pays. J'espère même que nous avons des noms de candidats très différents en tête, ce qui prouverait (s'il en était encore besoin) que la cause de Denis Robert est juste avant d'être politique. Et bien justement, tous ces gens, tous ces partis politiques, ont des sites internet, des blogs, qui appellent les citoyens à écrire et s'exprimer. Sans doute y a-t-il même parmi les soutiens de Denis Robert des adhérants à des partis politiques. Et bien, adhérants ou non, prenons chacun l'engagement de solliciter par écrit le candidat qui reçoit aujourd'hui notre préférence. A nous tous, cela fait déjà beaucoup de mails ou de lettres, encore plus si nous sensibilisons nos amis et relations. Sollicitons de la part de nos candidats respectifs un signe de soutien à Denis Robert, au moins au nom de la liberté élémentaire d'informer, à défaut éventuellement de vouloir épouser politiquement la lutte contre les dérives de la planète financière. Je ne peux pas croire, dans la période qui va suivre, qu'aucune personnalité politique ne s'exprimera publiquement pour exiger un arrêt immédiat du travail indigne de sape auquel se livrent les adversaires de Denis Robert sur le plan judiciaire.

Et bien mes chers amis, nous verrons bien à travers la demande bienveillante d'un soutien aussi élémentaire à la vitalité de notre démocratie, lesquels de nos candidats sont véritablement dignes de présider notre pays.

06:50  
Anonymous Anonyme said...

J’attendais avec une certaine impatience comment les « médias » allaient traiter de ta mise en examen – Une sorte de test grandeur nature pour mesurer leur niveau de compromission. Je n’ai pas été déçu… Premier à frapper, comme on pouvait s’y attendre, « le Monde », avec un article à gerber de « Gérard Davet et Hervé Gattegno » tombé à 12h00 :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-844645@51-824240,0.html
Comme prévu on travestit la réalité en ne faisant bien sur aucunement référence à la vraie Affaire CLEARSTREAM, celle ou MAFIA en col Blanc et Têtes couronnées Luxembourgeoises gèrent main dans la main des bizness bancaires nauséabonds à une échelle dépassant l’entendement (des dizaines de milliards d’euros par jour) et ayant des conséquences évidentes sur la vie de tous.
Ces deux façonneurs et manipulateurs d’opinion public vont même plus loin en mettant en cause le dernier Juge JUSTE (et médiatisé) en service : Renaud Van Ruymbeke… La campagne de discréditation commence, la machine à broyer les JUSTES c’est remise en ordre de marche et ça risque de faire très mal malheureusement.

Comment la « justice » peut elle être si pointilleuse avec les JUSTES et être aussi LAXISTE avec les GROS POISSONS ?

Derrière tout cela je pense qu’il y a un gros dilemme sur la notion de démocratie :
- Avant la révolution il y avait un POURRI qui faisait subir le pire à tous.
- Aujourd’hui j’ai l’impression que certains pensent que la démocratie c’est la possibilité pour chacun de devenir un POURRI.

Quelle place reste alors pour les JUSTES ? Devenir Martyrs ??? Victimes de la pourriture qui infiltre nos systèmes de pouvoir, et qui transforme peu à peu notre démocratie et médiocratie…

Hier complément d’enquête spécial : « Les RICHES »… M. ARNAUD, président de LVMH, gagne 13 000 euros par heures, 9 millions d’euros par mois et sa fortune personnelle est estimée à 17 milliards d’euros (7ème mondiale). Il vient nous expliquer comment avec l’association des 10 plus grosses fortunes de la planète il va donner des conseils aux présidents du monde entier… QUESTIONS :
« Mais pour qui se prend il ??? As t il été élu ??? Qui décide de quoi dans nos démocraties modernes ??? Les politiques ayant laissé le manche à balai de l’action aux privés aujourd’hui force est de constater que l’avion France comme les autres médiocraties a un nouveau pilote…
Le rêve des FINANCIERS est de réduire les états à la distribution des aides sociales pour éviter la révolution. Pour toutes les décisions stratégiques qui impactent sur leurs bénéfices ils préfèrent s’en charger seuls.
La politique a perdu son sens et les acteurs comme Sarko and COllabos nous jouent la pièce de théâtre de feue notre démocratie, a coup de manipulation mentale de masse via des journaux qui n’en sont plus… (Montebourg y faisait allusion ce matin sur France info)
La cerise sur le gâteaux dans ce reportage on la doit au gerbant de COPPé !!!
On voit comme lui, un reportage édifiant sur notre Ile à milliardaire Française, Saint Barth…, sur laquelle nos fortunés compatriotes ont décidé entre eux de ne pas payer d’impôts et où du coup personne n’ose aller leur demander quelque chose, surtout pas le seul employé du trésor public qui a reçu ordre du maire (style Mafieux mal rasé avec lunette de soleil à l’intérieur de la mairie) de ne pas parler au méchant journaliste qui allait fourrer son nez où il ne fallait pas …
Fin du reportage, le journaliste lui demande ce qu’il compte faire en tant que ministre du budget, et là… Incroyable, il nous apprends que effectivement ce n’est pas normale et que, pour normaliser le situation lui et ces amis de l’Union pour une Minorité de Privilégiés vont prochainement faire passer en catimini un texte de loi pour exonérer totalement nos milliardaires expatriés d’impôts… On croit rêver, avec des voyous pareils on atteint des sommets dans l’injustice!!! Quel courage monsieur le Ministre…

De même on apprenait au 20h de France 2 que les GOLDEN BOYS anglais allaient recevoir chacun cette année une prime moyenne de 1 millions d’euros !!! La compromission paye plus que le COURAGE visiblement…

Si certains sont motivés pour organiser des manifestations Citoyennes devant les tribunaux où Denis est poursuivi je suis partant. Quelques pancartes avec des vraies questions dessus, histoire de remettre les choses en place… Qu’en pense le principal intéressé, y a-t-il des actions prévues par RSF ?

Vincent LERAY, 26ans Ingénieur à Saclay 91, ex LBLM
leraymms@voila.fr

14:38  
Anonymous Anonyme said...

Cher Denis,

j'essaie a travers vos livres, la presse etc de comprendre les tenants et les aboutissants des affaires Clearstream: (i)le blanchiment et (ii)la manipulation des listings.

Une question me taraude: pourquoi avoir transmis les listings de comptes non-publies a Lahoud?? Vous a-t-il indique ce qu'il comptait en faire?

Par ailleurs, il y a un article dans le Monde (web) aujourd'hui qui tente de vous mettre en cause. Quelle est votre reponse?

Merci d'avance.

Fabien

15:05  
Anonymous Anonyme said...

Courage Denis, il faut tenir bon.

Les coups tordus du pouvoir executif et de ses services secrets (officieux et officiels), les defilades des politiciens au pouvoir, la justice aux bottes du pouvoir executif, .... c'est ce qui caracterise cette 5e Republique nauseabonde depuis sa creation sur un coup d'etat "soft", le mensonge de Gaulle apres son entrevue secrete avec Pierre Pflimlin president du Conseil sous la 4e. Ainsi naissait sous ce signe une republique monarchique où tous les abus etaient possibles (voir le livre : "l'histoire secrete de la 5e Republique" aux La Decouverte) et dont les dirigeants successifs ont ete les fossoyeurs de la democratie. L'affaire Clearstream, disons precisement l'annexe francaise de la vraie du cote du Luxembourg, est le dernier avatar d'un regime en train de s'ecrouler apres presque 50 ans de pratique. La liberte (d'expression en particulier), joli mot sur les frontons des batiments publics, est bafouee depuis des lustres, l'egalite n'est valable qu'a la naissance, et la fraternite ne se pratique qu'entre ces nouveaux aristocrates qui nous dirigent depuis 50 ans. On connait l'issue de cette affaire d'etat : nos dirigeants aristrocrates impliques s'en sortiront avec les honneurs et le ou les citoyens qui a ou ont voulu juste informer le bas peuple prendra tous les coups. Ce sont les fusibles dans un tel regime. Retour a la case 1788, avant la revolution. Le peuple n'a plus le pouvoir, il est detenu par ces aristocrates et la vraie separation des pouvoirs n'a jamais existe dans cette 5e. Rien de surprenant dans l'issue qui se profile. Solution ? Reprise du pouvoir par le peuple, mettre fin a ce regime et construire de vraies institutions democratiques où le pouvoir judiciaire sera independant et saura rendre une justice equitable.

Claude

21:52  
Anonymous Anonyme said...

Paix sur tous ceux qui suivent la bonne guidee,

On est jamais plus fort que lorsqu'on est au pied du mur, on a pas lache l'affaire, ni la tienne, ni celle de Basano... le scenario n'est pas ecrit... et decide... des surprises sont a venir... Courage mon ami, tu n'es pas seul...

21:41  

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