DENIS EST MECHANT
La voyoucratie en col blanc du monde entier tient avant toute chose à son honneur. L’honneur est sacré, pas touche. Comme en Sicile. D’accord, j’ai tué ta famille, mais si tu embrasses ma sœur, t’es mort. L’honneur !
Justement, il se trouve que dans une des dernières lettres d’amour que reçue par Denis Robert, le procureur d’Etat du Luxembourg lui reproche ainsi qu’à Ernest Backes d’avoir méchamment imputé à une personne un fait précis qui est de nature à porter atteinte à l’honneur de cette personne ou à l’exposer au mépris public.
Pour preuve de la diffamation, le plaignant envoie les extraits de Révélation$ qui disent ceci :
Le 8 août 1991, alors même qu’Ernest Backes était en grande discussion avec le Premier Ministre Santer, une opération de retrait d’actifs a été liquidée sur un des comptes en CEDEL de la BCCI. Ce jour-là, sur le compte 13935 au nom de la Bank of Credit and Commerce International Luxembourg, ont été débités cent cinquante-sept postes de valeurs mobilières (en actions et obligations) totalisant quelque 100 millions de francs français (environ 15 millions de dollars). L’ensemble de ces valeurs a été transféré vers un compte non publié CEDEL : il s’agit du compte numéro 32506 BGLCLIEN, de la banque Générale du Luxembourg. La Banque Générale du Luxembourg et CEDEL, deux des plus importantes institutions financières de la place, pouvaient-elles ignorer la fermeture de la BCCI dans 83 pays dont le leur? Leurs responsables avaient-ils conscience du risque qu’ils couraient, en cas d’enquête d’être poursuivis en tant qu’auteurs et coauteurs de «détournements de fonds et de banqueroute frauduleuse» ?
D’autres extraits sont donnés, notamment des extraits de l’émission 90 minutes – les dissimulateurs.
La teneur des autres extraits de ce que le bon procureur d’état luxembourgeois veut présenter aux juges est la même.
Soit : des faits, des faits et des questions que se posent les enquêteurs, comme: La BGL et CEDEL ../.. pouvaient-elles ignorer la fermeture de la BCCI dans 83 pays dont le leur ?
Ce ne sont pas des questions difficiles : il suffit de cocher «oui» ou «non». Ou «ne sait pas». Ou «ne se prononce pas».
«Oui» veut dire: effectivement, monsieur Denis Robert, vous nous avez pris la main dans le sac. Là, c’est la case prison tout de suite.
«Non» veut dire: bon d’accord monsieur Robert, on le reconnaît on est des blaireaux incapables de savoir ce qui se passe dans notre boîte. Là c’est plutôt : au revoir messieurs, bien le bonjour aux assedic.
«Ne sait pas» veut dire: on est plus que des blaireaux. D’ailleurs, on ne savait même pas qu’on bossait pour une banque, nous on croyait qu’on était boucher chez Roger. Là, c’est cassez-vous, on veut plus vous voir !
Et puis il y a
«Ne se prononce pas». Avec un petit plus: ne se prononce pas, mais vous demande de vous excuser parce que vous dites du mal de nous.
Voilà toute la perversité de la justice aux mains des pitbulls procéduriers. Pas une seconde, ces gens-là reprennent les faits et gestes qui leur sont imputés pour démontrer qu’ils sont erronés ou légèrement différents. Pas une seconde.
Mieux : ils étalent à nouveaux les extraits d’enquête de Denis Robert dans le document à charge contre le journaliste. Et l’on y peut voir que l’essentiel du travail de Denis est un matériau brut d’enquête : tel fond était là, il est passé par ici et il est repassé par là. Avec les dates, les lieux, les numéros et les noms. Rien de bien difficile à réfuter. Lui du moins est parvenu à produire ce qu’il avance. Ces extraits produits par l’accusation sont édifiants. Et pourtant, ce sont les accusateurs eux-mêmes qui les brandissent fièrement.
On y perd son latin.
On imagine soudain le procès d’un homme qui se dirait accusé à tort par le livre de sa femme racontant qu’elle est battue, et qui produirait ce type de document :
Mardi matin, mon mari m’a réveillée en me donnant un coup de fer à repasser, puis, il m’a violée devant dix voisins et m’a enfermée dans la cave pendant une semaine…
On entendrait ensuite l’avocat invoquer le délit de diffamation : le pauvre homme est méchamment accusé de donner des coups de fer à sa femme, de la violer et de la séquestrer !
Que valent, en effet, un petit bleu sur le front, un petit mal au cul et une semaine de pain sec au frais (surtout avec les canicules qu’on a !) face à l’honneur de cet homme qui va maintenant devoir vivre toute sa vie en fumier révélé ?
Avec ce nouveau procès de Denis, on a l’impression de vivre la même histoire : les juges se préoccupent beaucoup de l’honneur des banques et de leurs responsables sans s’attarder une seconde sur les faits. Etre méchant avec un méchant, c’est plus grave que d’être méchant tout court ?
Je crains, une fois de plus, de ne pas avoir la même réponse que les juges.
Kafka (Francis Kuntz au Groland)
La voyoucratie en col blanc du monde entier tient avant toute chose à son honneur. L’honneur est sacré, pas touche. Comme en Sicile. D’accord, j’ai tué ta famille, mais si tu embrasses ma sœur, t’es mort. L’honneur !
Justement, il se trouve que dans une des dernières lettres d’amour que reçue par Denis Robert, le procureur d’Etat du Luxembourg lui reproche ainsi qu’à Ernest Backes d’avoir méchamment imputé à une personne un fait précis qui est de nature à porter atteinte à l’honneur de cette personne ou à l’exposer au mépris public.
Pour preuve de la diffamation, le plaignant envoie les extraits de Révélation$ qui disent ceci :
Le 8 août 1991, alors même qu’Ernest Backes était en grande discussion avec le Premier Ministre Santer, une opération de retrait d’actifs a été liquidée sur un des comptes en CEDEL de la BCCI. Ce jour-là, sur le compte 13935 au nom de la Bank of Credit and Commerce International Luxembourg, ont été débités cent cinquante-sept postes de valeurs mobilières (en actions et obligations) totalisant quelque 100 millions de francs français (environ 15 millions de dollars). L’ensemble de ces valeurs a été transféré vers un compte non publié CEDEL : il s’agit du compte numéro 32506 BGLCLIEN, de la banque Générale du Luxembourg. La Banque Générale du Luxembourg et CEDEL, deux des plus importantes institutions financières de la place, pouvaient-elles ignorer la fermeture de la BCCI dans 83 pays dont le leur? Leurs responsables avaient-ils conscience du risque qu’ils couraient, en cas d’enquête d’être poursuivis en tant qu’auteurs et coauteurs de «détournements de fonds et de banqueroute frauduleuse» ?
D’autres extraits sont donnés, notamment des extraits de l’émission 90 minutes – les dissimulateurs.
La teneur des autres extraits de ce que le bon procureur d’état luxembourgeois veut présenter aux juges est la même.
Soit : des faits, des faits et des questions que se posent les enquêteurs, comme: La BGL et CEDEL ../.. pouvaient-elles ignorer la fermeture de la BCCI dans 83 pays dont le leur ?
Ce ne sont pas des questions difficiles : il suffit de cocher «oui» ou «non». Ou «ne sait pas». Ou «ne se prononce pas».
«Oui» veut dire: effectivement, monsieur Denis Robert, vous nous avez pris la main dans le sac. Là, c’est la case prison tout de suite.
«Non» veut dire: bon d’accord monsieur Robert, on le reconnaît on est des blaireaux incapables de savoir ce qui se passe dans notre boîte. Là c’est plutôt : au revoir messieurs, bien le bonjour aux assedic.
«Ne sait pas» veut dire: on est plus que des blaireaux. D’ailleurs, on ne savait même pas qu’on bossait pour une banque, nous on croyait qu’on était boucher chez Roger. Là, c’est cassez-vous, on veut plus vous voir !
Et puis il y a
«Ne se prononce pas». Avec un petit plus: ne se prononce pas, mais vous demande de vous excuser parce que vous dites du mal de nous.
Voilà toute la perversité de la justice aux mains des pitbulls procéduriers. Pas une seconde, ces gens-là reprennent les faits et gestes qui leur sont imputés pour démontrer qu’ils sont erronés ou légèrement différents. Pas une seconde.
Mieux : ils étalent à nouveaux les extraits d’enquête de Denis Robert dans le document à charge contre le journaliste. Et l’on y peut voir que l’essentiel du travail de Denis est un matériau brut d’enquête : tel fond était là, il est passé par ici et il est repassé par là. Avec les dates, les lieux, les numéros et les noms. Rien de bien difficile à réfuter. Lui du moins est parvenu à produire ce qu’il avance. Ces extraits produits par l’accusation sont édifiants. Et pourtant, ce sont les accusateurs eux-mêmes qui les brandissent fièrement.
On y perd son latin.
On imagine soudain le procès d’un homme qui se dirait accusé à tort par le livre de sa femme racontant qu’elle est battue, et qui produirait ce type de document :
Mardi matin, mon mari m’a réveillée en me donnant un coup de fer à repasser, puis, il m’a violée devant dix voisins et m’a enfermée dans la cave pendant une semaine…
On entendrait ensuite l’avocat invoquer le délit de diffamation : le pauvre homme est méchamment accusé de donner des coups de fer à sa femme, de la violer et de la séquestrer !
Que valent, en effet, un petit bleu sur le front, un petit mal au cul et une semaine de pain sec au frais (surtout avec les canicules qu’on a !) face à l’honneur de cet homme qui va maintenant devoir vivre toute sa vie en fumier révélé ?
Avec ce nouveau procès de Denis, on a l’impression de vivre la même histoire : les juges se préoccupent beaucoup de l’honneur des banques et de leurs responsables sans s’attarder une seconde sur les faits. Etre méchant avec un méchant, c’est plus grave que d’être méchant tout court ?
Je crains, une fois de plus, de ne pas avoir la même réponse que les juges.
Kafka (Francis Kuntz au Groland)
5 Comments:
Rien ne te sera décidement épargné cher Denis.
Tiens bon, nous sommes de tout coeur avec toi !!!
Comme dirait un de mes journalistes favoris... "Y'a ceux qui travaillent dur pour s'acheter des villas sur la côte et des aspirateurs électroniques, et puis... y'a ceux qui exorcisent leur jalousie en crachant sur les premiers !".
Date du message : 02/05/2007 10:28
Titre : RE: M200704300006*** - Votre plainte
Cher,
Tout d'abord, nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour notre réponse tardive.
Vous fournir le meilleur service possible n'est pas seulement une promesse, c'est un engagement de la part de tous les collaborateurs de Fortis.
Aussi accordons-nous de l'importance à la manifestation de votre insatisfaction.
Nous vous remercions donc de l'information précieuse que vous nous avez transmise.
Nous examinerons votre demande avec le plus grand soin et nous nous engageons à vous apporter une réponse le plus rapidement possible.
Nous vous invitons à indiquer dans tout courrier futur les coordonnées de votre plainte enregistrée sous le n° CMP-00128***.
Nous vous prions d'agréer l'expression de nos sentiments les meilleurs.
C *******
Conseiller Commercial
Fortis
Service Clients
Montagne du Parc 3, 1000 Bruxelles
Tel :
Fax :
https:/www.fortisbanking.be
-----Original Message-----
Sent: Sunday, April 29, 2007 2:55 AM
Subject: M20070430000**** - Votre plainte
Numéro d'utilisateur :
Titre :
Nom :
Prénom :
Numéro de compte Fortis :
Date de naissance :
Concerne : Votre plainte
Objet : inquiétudes fortis contre Denis Robert
Votre plainte a-t-elle déjà été traitée au sein de la banque ? : Non
Sous quelle référence, si celle-ci vous a été communiquée par la banque ? :
Téléphone :
Rue :
Numéro :
Boîte :
Code postal :
Ville :
Pays : BE
Votre demande : Dans le cadre d'une plainte diligentée contre le journaliste Denis Robert, Fortis Banque attaque l'auteur d'une enquête sur Clearstream pour des faits s'appuyants sur une imprécision de l'auteur concernant la légalité ou pas d'une transaction de 15 millions d'euros, entre le compte non publié d'une banque, la BCCI et le compte non publié de la banque plaignante. Jamais l'authenticité des documents produits (liste de comptes, microfiches de transaction...), n'ont été remis en cause. Ces allégations étants d'une barbarie extreme, je vous pries de publier un communiqué de presse afin de rassurer les petits clients dont je fait partie.
Ce que vous attendez de nous, ce que vous proposez : J'attend de votre organisme qu'il attaque le journaliste en infirmant l'authenticité des documents que l'auteur présente publiquement ou, à défaut, une démarche logiquement inverse.
Que l'auteur ai, ou non, froissé la notoriété d'une personne est votre soucis. Que vous n'apportiez pas plus d'éléments rassurants concernant les questions de fond soulevé par l'auteur est mon soucis et celui de tous vos clients.
Vous noterez que les éléments dont fait états Denis Robert constituent pour moi et ma famille des éléments dont je n'avais pas connaissance au moment des accords contractuels par lesquels nous sommes mutuellements liés, je me verrai dans l'obligation de suspendre nos relations sans autres forme de préavis.
Je vous accorde donc, vous le comprendrez, ma confiance jusqu'au mois de juin. A vous de rassurer vos clients.
Bien à vous,
yves lespagnard
Par qui la plainte a-t-elle été traitée et quel en est le résultat ? :
La banque s'engage à communiquer aussi vite que possible une réponse à mes inquiétudes. Dans mon entourrage, 4 clients de Fortis se posent, comme moi, des questions. Nous sommes très inquièts...et le temps passe. Docteur, pourquoi faut-il autant de temps pour rassurer la clientèle ? Moi, je vais finir par "méchamment" me poser des questions. Heureusement, j'ai confiance. Je sais que la banque va me répondre et me rassurer. hein ?
"on veille au grain hein"
yves
heureux de voir qu'un journaliste lulu a envoyé copie de sa carte sur le blog "jesoutiens"... les journaux lulu parlent assez peu de ce genre d'affaires..... les cloportes....
me suis fendu d'un post de soutien :
http://dramelay.hautetfort.com/archive/2007/05/10/des-nouvelles-de-denis-robert.html
courage... (surout face aux juges luxo, de vraies flèches...)
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