Un roman édifiant, qui se lit comme un polar et devrait être remboursé par la sécurité sociale - 10/03/06 -BT
Si vous ne supportez plus ces voix autosatisfaites (on se demande bien pourquoi) qui vous parlent du CAC 40, du Dow Jones ou du Nikkei comme s’il s’agissait d’un membre de leur famille, si vous pensez qu’au fond il y a quelque chose de pas très clair au royaume de la finance, vous êtes mûrs pour lire le dernier livre de Denis Robert, intitulé "La domination du monde" (Julliard). Denis Robert, c’est ce journaliste qui durant des années a mené des enquêtes approfondies sur la corruption à la française, "Pendant les affaires, les affaires continuent", mais aussi sur les pratiques de certaines banques luxembourgeoises : "Révélation$". Ecœuré par le peu d’efficacité de ses bouquins, découragé par les procès en cascade (car le gibier que Denis Robert chasse au plomb d’imprimerie a les moyens de se payer des missiles judiciaires), l’ancien de Libération a préféré laisser tomber le journalisme "pur" pour se consacrer au roman impur. Une manière de contourner l’obstacle, de tirer par la bande, surtout de s’abriter derrière le bouclier de la fiction pour ne pas être écrasé financièrement par les procès. (On se demande si Jacques Tillier ne devrait pas transformer son édito en "fiction" du samedi...). Et le résultat est là. On reste médusé devant ces flux d’argent qui parcourent la planète, contournent l’obstacle des Etats et des instances démocratiques, vont se blanchir au Luxembourg, pays que l’on n’hésitait pas à nous présenter récemment comme le garant de l’Europe alors qu’il n’est peut-être que le garant de la filouterie internationale. Il faut quand même savoir que dans ce duché exemplaire, le ministre de la Justice est aussi ministre du... Trésor et du Budget ! Un roman édifiant, qui se lit comme un polar et devrait être remboursé par la sécurité sociale. Car inutile de dire qu’après cette lecture, on ne se sent plus le moins du monde angoissé à l’idée d’être à découvert bancaire.
Bruno Testa
Si vous ne supportez plus ces voix autosatisfaites (on se demande bien pourquoi) qui vous parlent du CAC 40, du Dow Jones ou du Nikkei comme s’il s’agissait d’un membre de leur famille, si vous pensez qu’au fond il y a quelque chose de pas très clair au royaume de la finance, vous êtes mûrs pour lire le dernier livre de Denis Robert, intitulé "La domination du monde" (Julliard). Denis Robert, c’est ce journaliste qui durant des années a mené des enquêtes approfondies sur la corruption à la française, "Pendant les affaires, les affaires continuent", mais aussi sur les pratiques de certaines banques luxembourgeoises : "Révélation$". Ecœuré par le peu d’efficacité de ses bouquins, découragé par les procès en cascade (car le gibier que Denis Robert chasse au plomb d’imprimerie a les moyens de se payer des missiles judiciaires), l’ancien de Libération a préféré laisser tomber le journalisme "pur" pour se consacrer au roman impur. Une manière de contourner l’obstacle, de tirer par la bande, surtout de s’abriter derrière le bouclier de la fiction pour ne pas être écrasé financièrement par les procès. (On se demande si Jacques Tillier ne devrait pas transformer son édito en "fiction" du samedi...). Et le résultat est là. On reste médusé devant ces flux d’argent qui parcourent la planète, contournent l’obstacle des Etats et des instances démocratiques, vont se blanchir au Luxembourg, pays que l’on n’hésitait pas à nous présenter récemment comme le garant de l’Europe alors qu’il n’est peut-être que le garant de la filouterie internationale. Il faut quand même savoir que dans ce duché exemplaire, le ministre de la Justice est aussi ministre du... Trésor et du Budget ! Un roman édifiant, qui se lit comme un polar et devrait être remboursé par la sécurité sociale. Car inutile de dire qu’après cette lecture, on ne se sent plus le moins du monde angoissé à l’idée d’être à découvert bancaire.
Bruno Testa
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