30.3.06

> PUBLIÉ MERCREDI
canard
enchaîné - 29/03
Au feu les banquiers !

DENIS ROBERT a toujours payé de sa personne. Seul, tranchant... et parfois exaspérant, il s’est voulu le samouraï attaquant un certain monde de la « finance ». Avec l’affaire de la banque luxembourgeoise Clearstream en 2002, il a perdu des plumes et multiplié les procès. Aujourd’hui, avec ce roman, « La domination du monde », il raconte son histoire, ou plutôt il la fait raconter par l’un de ses amis psychanalyste. Le voilà donc héros d’une redoutable aventure décrite par un autre, ce qui n’est pas une mince affaire.
Ainsi Robert devient Yvan Klébert, qui, au bout du rouleau, débarque chez un homme tranquille, aisé, famille, 4 x 4, avec ses fiches, ses dossiers, son carnet d’adresses et son passé sulfureux d’investigateur intrépide. Chargé, en plus, d’un terrible poids sur la conscience : la mort suspecte de Justine Mérieux, jeune attachée parlementaire qui était au courant de ses « découvertes ». Pour lui c’est un meurtre. A partir de là, son ami le psychanalyste, abandonnant clients et divan, va s’efforcer de remonter la filière. De tout démonter.
L’épicentre du scandale se trouve à la Shark Company, située sur le plateau de Blankenberg au cœur du grand-duché de Luxembourg : le boss de cette holding monstrueuse est un nommé Ruddy Weierming. Chez lui, ce sont des transferts permanents de sommes vertigineuses… qui, au moyen d’une informatique diabolique, « s’effacent » comme par enchantement. D’où viennent-elles, où vont-elles, à qui appartiennent-elles ? C’est le noir absolu. Klébert veut comprendre les mystères de ce « paradis » d’un nouveau genre.
On va le suivre dans ses tentatives d’approches, on va se retrouver au plus près de ces hommes de l’ombre… et on plonge alors dans un polar où les « tueurs » n’ont pas forcément besoin d’armes sophistiquées. Mais bien plutôt d’écrans magiques. Et Robert, avec une maestria assez ébouriffante, nous fait entrer au cœur du secret. On y rencontre des personnages « bien sous tous rapports » qui, d’une seule opération, peuvent bloquer ou détourner, ou blanchir, des quantités insoupçonnables d’argent. « L’étoile noire de la finance c’est Shark Compagny. La météorite, c’est le pavé de Klébert. Il peut arriver que certaines étoiles explosent au contact d’une météorite. » Alors, à quand la déflagration ?
Ces « élucubrations compulsives » sont du genre remuant. Et dans « La domination du monde », « l’arrogant et manipulateur » Denis Robert (c’est ainsi qu’il s’autoqualifie dans l’ouvrage) domine fort bien son sujet…

André Rollin – canard enchaîné – 29/03/06

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ca me rappelle l'autre journaliste de Canal Plus, Jean-Paul Ney, qui s'est attaqué à la sécurité des cartes bancaires et a lancé l'affaire yes card -serge humpich.. le pauvre a aussi laissé des plumes, des gens ont été payés pour le pousser à bout, des sites l'ont menacé et diffamé (kitetoa, usenet...).

Courage à vous deux !

00:47  
Anonymous Anonyme said...

Salut Denis,

J'ai lu tes deux bouquins Révélation$ et La boite noire mais les preuves contre Cedel-Clearstream ne sont pas indiscutables. Et les livres un peu confus...

Les accusations sont graves. Pourrais-tu oublier d'autres preuves sur ton blog ?

Merci et bon courage ! Nous sommes avec toi !!!

Et attention au syndrome David Vincent...

blogqc

00:14  
Anonymous Anonyme said...

Ca me gratte..... depuis longtemps de faire un commentaire sur Denis.
Denis je l'ai vécu il y a 19ans , j'étais dans une situation innomable, né un 14 juillet, imprégné d'un idéal de justice je commençais a perdre toutes mes illusions sur la justice, c'est ...idiot...ou drole...ou bète...ou juvénile etc ...de croire à une justice. Pourtant pour certains et Denis en fait partie, on y croit , très fort...pour apprendre avec le temps et les echecs qu'il n'y a pas de justice au sens judiciaire , il n'y a que l'application des lois.

Alors avec une volonté dirigée par une certitude un peu...
"beaucoup à l epoque"
manichéenne, je m'étais lancé dans un combat justifié contre des officiers ministériels , truandants leurs fonctions, en toute impunité et meme avec des protections iniques et incompréhensibles que seule le sentiment de défendre une "caste" peut expliquer.De plus, parti de faits connus de tous, l'enquete de la brigade financiere avait fini par apporter à la connaissance de la justice , du fisc,des douanes, et de tous, des combines de blanchiement indiscutables. Mais voilà , je me croyais en république, et la machine s'était mise en marche, pour casser(avec beaucoup de difficultés) cette procédure qui durait depuis 3 ans. Tout semblait perdu, les nons lieus succédaient aux nons lieus, tout s'écroulait petit à petit .La presse nationale ne voulait rien faire et un jour ...Denis est venu me rencontrer , il m'a fait confiance.
Comme je l'ai découvert depuis, il a réalisé une enquète minutieuse, il a blindé son dossier. Sous la pression de Serge July , il a recommencé plusieurs fois son article pou en faire un article juste, serieux, juridiquement inattaquable, et alors que je me désespérais, est sorti en plein milieu du journal libération, deux pages merveilleuses, qui ont retourné la situation. Oh! pas très facile pour moi puisqu'il me citait, mais comment ne pas se mouiller, pour un type qui se mouille pour vous.
Il a fallu attendre 1995 pour avoir une suite judiciaire victorieuse, enfin à moitié, car nous avions dérangé trop de monde.

Depuis je suis sa carrière, rien ne m'étonne de sa part, je me décide a ecrire car j'ai vu a un débat sur LCI, un journaliste essayer de le faire passer pour un fouille merde. Ce n'est pas connaitre Denis Robert, mais ce serait trop long de develloper cet aspect des choses; Doit on dénoncer les merdes de ce monde, ou se ranger du coté des profiteurs,ou rester des sans avis qui en ont un, mais qui ne peuvent l'exprimer car ils ont peur?

Alors bravo Denis

Internet est merveilleux, car il permet de dénoncer des situations que la presse ne peut plus exposer

Au fait si Denis me lit....j'ai pris ma retraite le 01/07/06

JJ RICHARD

22:10  

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