9.10.06


8 l 10 l 2006

Je me suis trompé sur un détail dans l’article écrit suite aux dix ans de l’appel de Genève. Je croyais que la presse évoquerait davantage cet événement. Le seul journal a avoir rendu compte de cet anniversaire en France est… l’Humanité Dimanche. Ils auraient pu faire une manchette sur la déclaration de Van Ruymbeke… « Remettre en cause le blanchiment c’est remettre en cause le libéralisme » a lancé le juge. C’est la première fois qu’il s’aventure autant sur le terrain politique.

Demain, Sarkozy passe la journée à Luxembourg à l’invitation du premier ministre Juncker. Personne n’en parlera. Ou si peu. Je n’oublie pas non plus que Laurent Fabius a toujours soutenu ce paradis fiscal quand il était ministre des finances, poussant l’amabilité jusqu’à assister à la remise de la Légion d’honneur de Juncker. Ceux qui ne me croient pas n’auront qu’à jeter un œil sur mon film, l’affaire Clearstream…
Dans l’article sur les dix ans de l’appel de Genève, je fais un parallèle entre la création de pauvreté et les fuites de capitaux vers les paradis fiscaux. Depuis une dizaine d’années, beaucoup de ce que j’écris tourne autour de cette question que résume assez bien un ami journaliste qui vient de m’écrire: « Ton analyse de dire que l'argent dissimulé qui part on ne sait où via des canaux comme Clearstream manque aux SDF et aux travailleurs pauvres, si elle n'est pas fausse, n'est pas assez clarifiée. Si tu veux fonder un modèle explicatif global, il faut à mon avis être plus précis sur ce thème ».
ll a raison…

Il y a une dizaine d’années, j’ai croisé sur le parking de la cathédrale de Metz un sdf qui venait de gagner sa place de rangeur de voitures. C’était un vrai combat de l’obtenir. Il s’appelait Gilles. J’espère qu’il s’appelle toujours. Donc Gilles était à la rue depuis un an. Il avait 40 ans. Il avait travaillé pendant 15 ans dans une usine familiale de la région de Sarreguemines spécialisée dans la réfrigération… Fabrication de container pour camions réfrigérés… L’usine avait une filiale très rentable qui se chargeait aussi d’équiper des camions. De placer le container, de l’alimenter, d’en vérifier la bonne marche… Elle employait une centaine d’ouvriers… Le propriétaire avait 90 ans… Pas de fils mais des filles dont un des gendres avait finalement accepté de vendre son usine, contre un petit pactole à un groupe anglais qui faisait le même genre de container en Irlande… Ce que ne savait pas le gendre, c’est que le groupe anglais avait été racheté par des banques anglaises et taiwanaises. Il l’aurait su, ça n’aurait pas changé grand chose, sauf dans sa manière de faire passer la pilule aux ouvriers… L’usine lorraine a mis cinq années avant de fermer. On a proposé à Gilles un boulot de routier en Alsace mais il ne voulait pas quitter sa famille et était vraiment spécialisé dans la chaîne du froid… Faire chauffeur ne le branchait pas trop. Quitter sa femme et ses mômes, non plus… On peut dire que c’est son tort ou sa liberté… Gilles est resté chez lui, a pointé à l’ANPE, a fait des petits boulots en intérim. Et puis, la femme de Gilles s’est barrée. Et puis Gilles a picolé (un peu, pas trop, pas comme tous les mecs qui traînent dans la rue). Et puis, la femme de Gilles a retrouvé un mec qui s’est occupé de ses enfants à lui. Et puis Gilles est parti et s’est retrouvé dans la rue avec un RMI. Il ne votera pas aux prochaines élections.

Cet été, j’étais dans le sud ouest. J’avais loué une maison. Un copain est venu me voir avec son beau père qui possédait un bateau dans le coin. Un petit yacht, en réalité. Le beau père était insupportable. Frimeur, vantard, n’écoutant personne, imbu de lui-même. Une calamité. Mais comme mon pote était mon pote et qu’il avait une femme à laquelle il tenait, je n’ai rien dit. J’ai laissé mes filles aller faire un tour de yacht. Elles sont revenues ravies. Comme je n‘avais rien d’autres à faire à leur retour, j’ai écouté ce que disait le beau-père. C’était vraiment intéressant. Le fond de son discours tenait en ces quelques mots : « J’en ai eu marre de filer mon argent aux impôts »… Il essayait ainsi de justifier sa vie de pacha et sa retraite anticipée à 52 ans. Vente de ses usines à des fonds de pension puis investissement dans la pierre. Il est aujourd’hui rentier, fait dans l’immobilier de bureau et dans l’investissement off shore. Il ne paie pas l’ISF mais possède appartement à Londres, Ferrari, Jaguar et villa près de saint Trop. Sous l’identité de ses fils, de sa femme, ou d’une société civile immobilière dont les actionnaires majoritaires sont des prête-noms. Il votera Lepen au first et Sarko au second.

Un troisième personnage importe dans ma démonstration. Malcolm travaillait chez Deloitte and Touch, gros cabinet d’audit avant de se mettre à son compte avec deux amis. Il est gestionnaire de fortune. Son père est dirigeant d’une grande chaîne hôtelière. Malcolm est homo et mène une double-vie. Costard trois pièces le jour, folle la nuit. Il a voulu voter Jack, mais finalement va choisir Ségo. Il est français, vit entre Zurich, Reims, Paris et le Luxembourg. Il aide ses clients à défiscaliser. « Mais attention, tout est légal » jure-t-il chaque fois que je le vois. Je l’ai vu souvent lors de mon enquête sur Clearstream. C’est l’ami d’une amie. Avec lui, j’ai mieux assimilé certains raffinements de la machine à transférer et à dissimuler les investissements. Il utilise Swift, Euroclear et surtout Clearstream où sa société est co-propriétaire d’un compte depuis longtemps pour de nombreux placements off shore. Le compte est au nom d’une banque d’affaires suisse. Malcolm jongle avec les comptes, les écrans et les intermédiaires comme Zidane avec un ballon, sauf que lui ne craint pas Materrazzi. Il ne craint rien, sauf sa conscience qui parfois le rattrape. Il n’a pas le permis, connaît Paris Hilton et quelques jetseters qui sont parfois dans Voici. Il se moque d’eux. Il a tort. Il est pareil. Il jure qu’il arrêtera de bosser dans cinq ans. Ça fait dix ans qu’il le dit.

Pour mettre Gilles sur la paille, il a fallu des circonstances, des outils, une chaîne de responsabilité. Il a fallu un beau père et un Malcolm. Un environnement. Une politique globale. Je pourrais faire des schémas pour expliquer, être plus global et plus précis. L’argent volé est toujours volé quelque part et par quelqu’un. Il faut un voleur, un receleur et des outils de banquier off shore pour réaliser ce pillage en règle. Aucun politique n’aborde ces questions. Jamais. Ils préfèrent aller serrer la louche à Juncker…
Denis Robert

21 Comments:

Blogger DiogenePasCynique said...

Bonjour,

C'est sûr qu'il y a de quoi être un peu désabusé, mais bon, moi je crois quand même qu'on peut essayer d'y changer quelques chose. l'info encore l'info. il faut que ça rentre dans les têtes.
Merci de ce que vous faites.
Diogene

09:58  
Anonymous Anonyme said...

Ce qui est frappant lorsqu'on prend la peine de rechercher l'information c'est que la richesse est très mal répartie.
Ainsi dans le monde seulement 793 personnes ont plus de $1 000 000 000 et cumulent ensemble $2 600 000 000 000 de richesses (les milliardaires). 8 300 000 personnes sont au moins millionnaires (en $) et cumulent $8 300 000 000 000. Au niveau des revenus 650 000 000 d'habitants de la planète (10%) ont 54% du gâteau. On imagine qu'il ne reste pas grand chose par habitants pour les 90% restants, parmis eux 2 500 000 000h n'ont que 5% à se partager (moins d' 1$ par jour)!
Et je ne parle que de chiffres publiés et non pas d'argent sale !!!

18:24  
Anonymous Anonyme said...

Cher Denis,

je suis admiratif de votre courage, et lecteur attentif et réjoui de la qualité de vos enquêtes.

Il y a cependant un petit bémol dans ce satifecit global, et qui trouve finalement sa justification dans ce que vous racontez dans cet article trop ambitieux pour marquer le moindre point : vous n'arrivez pas à penser hors de la logique du SYSTEME que vous dénoncez. Cette logique est bien réelle, et ce Système est certainement aussi, sinon plus abject, que ce que vous en dites. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser que ce qui rassemble Gilles, le beau-père de votre copain et Malcolm, qui fait la force de ce "système" que vous dénoncez à juste titre, et sa faiblesse si vous parveniez enfin à pointer le mal là où il est, c'est la malhonnêteté foncière de Gilles, du beau-père et de Malcolm. Le "Système" n'aurait aucune prise sur personne si personne n'était prêt à vendre ou abandonner père et mère pour Lui.
Espérant que la modération de ce commentaire siéra au modérateur,

cordialement, Serge Rivron

00:01  
Anonymous Anonyme said...

Bonsoir,
la démonstration de D. Robert est pertinente et exacte.
Le mécanisme est simple à comprendre dans les entreprises : au lieu d'investir dans l'intérêt de la boîte, les prédateurs dilapident l'argent soit en versant à fonds perdus et sans aucune contrepartie de fortes sommes d'argent déguisées, avec la bénédiction des commissaires aux comptes et autres juristes - censés pourtant être les garants de l'intérêt social -, en commissions ou autres rémunérations bidon (=> financements des partis, rétrocoms ... : intéressez-vous donc par exemple aux bénéficiaires de la légion d'honneur en France : quels sont leurs hauts faits d'armes au profit de la République justifiant une telle distinction, si ce n'est d'avoir su arroser ou "gratifier" qui il fallait!), soit en permettant à leur actionnaire de pomper abusivement et de manière éhontée le cash pour le redistribuer aux fonds de pension et autres actionnaires insatiables. Le tout sous couvert de concepts pseudo stratégiques (le fameux libéralisme en toile de fond) infusés à qui veut bien l'entendre à grand renfort de cabinets de conseils et de communication. Le dindon de la farce, c'est Gilles, c'est-à-dire vous et moi et ... nos enfants. Le drame, c'est qu'il n'y a pas de véritable contre-pouvoir car même la presse est complice ... sauf quelques rares journalistes de la trempe de D. Robert qui font leur boulot, mais à quel prix !
A bientôt j'espère

00:34  
Anonymous Anonyme said...

courage courage !!!

13:45  
Anonymous Anonyme said...

il y a franchement de quoi n epas comprendre la reaction des politiques et surtout de la justice face à ce fleau que sont les paradis fiscaux et toute l'arnaque financiere qui va avec !
le portage salarial etc etc etc
mais que fond les journalistes tele, à part vendre des animations de foire, pour rendre la vie encore plus terne quelle ne l'est deja depuis le passage à l'euro !
qui va avoir le courage politique de dire et demander la fin des paradis fiscaux... avant cette election presidentiel qui n'a plus vraiment d'interet pour la democratie si la campagne mediatique reste au niveau ou elle est en ce moment ;
courage, la lumiere va telle enfin s'allumer et eclairer nos hommes de lois !

15:06  
Anonymous Anonyme said...

Bonsoir,
Article paru dans l'édition du 13/10/2006 du Monde :
"JUSTICE LES MAGISTRATS N'ONT PAS PU ÉTABLIR LA RÉALITÉ DU VERSEMENT DE COMMISSIONS
Frégates de Taïwan : les juges ont clôturé leur enquête
LES JUGES d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, chargés d'enquêter sur la vente, en 1991, par Thomson-CSF (Thales), de six frégates à Taïwan, ont notifié aux parties, mardi 10 octobre, l'article 175 du code de procédure pénale, qui met fin à leurs investigations. Les parties ont vingt jours pour demander des actes supplémentaires, avant que les juges ne renvoient le dossier d'instruction au parquet de Paris. Les magistrats semblent s'orienter vers une décision de non-lieu."
Ils s'étaient heurtés, lundi 2 octobre, à la décision du ministre des finances, Thierry Breton, de refuser de déclassifier des documents des douanes, essentiels pour l'enquête. Depuis 2001, trois ministres - Laurent Fabius, Francis Mer et Thierry Breton - se sont opposés à la levée du secret défense. Les juges, qui estiment que 3 milliards de francs (environ 458 millions d'euros) de commissions auraient été versés à l'occasion du marché, n'ont donc pu établir la réalité de rétro-commissions versées à des intermédiaires français.
L'ex-ministre socialiste de la défense, Alain Richard, avait mis en cause, le 24 juillet, François Mitterrand et son premier ministre entre 1993 et 1995, Edouard Balladur, dans le versement de ces rétro-commissions.
Depuis, les juges avaient entendu Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet de M. Balladur, ainsi que trois proches de M. Mitterrand : Hubert Védrine, ex- ministre des affaires étrangères, Jean-Louis Bianco, ex-secrétaire général de l'Elysée, et Gilles Ménage, ancien directeur adjoint du cabinet du président. Ils n'avaient pas obtenu d'élément supplémentaire.
Gérard Davet"
Les pilleurs et autres mercenaires-prédateurs ont encore de beaux jours devant eux. Pendant ce temps, Fabius et les autres sont candidats aux présidentielles et donnent des leçons de démocratie à bord de leurs limousines, leur sourire narquois et méprisant aux lèvres. "Pendant les affaires, les affaires continuent", n'est-ce pas ?
CQFD.
A bientôt j'espère.

01:06  
Anonymous Anonyme said...

J'ai une question qui me taraude... Qu'est-ce qui motive encore des personnes comme Le Juge, Denis Robert,... ? Comment parviennent-ils à continuer à se battre ? A partir de quelle désillusion auront-il envie de laisser tomber tout ? Où se situe la limite entre le combat et l'envie de tout plaquer ?
Vraiment, ce sont, au-delà des enquêtes qui n'aboutissent pas, des questions sur la condition humaine que je me pose.

11:47  
Anonymous Anonyme said...

Je suis sidéré non pas par l'article mais par un commentaire celui de Serge Rivron.
Qui accuse la malhonnêté de l'ensemble des personnes décrites! incroyable!
Pourtant je suis partisans des théories de la décroissance, alors en servitude volontaire je sais bien montrer du doigt, mais tout de même Gilles par exemple, qu'elle est sa malhonnêteté?

22:48  
Anonymous Anonyme said...

Bonsoir,
Ce que vous voyez dans la presse ou qui émerge des quelques rares enquêtes pénales dont celle-ci se fait parfois l'écho n'est qu'une infime partie de ce qui se passe en réalité tous les jours dans les entreprises et qui passe à travers les mailles du filet de la justice qui n'est pas armée pour traquer les bandits de manière efficace. C'est un travail de Sisyphe, un fléau semblable à la contrefaçon : il faut se battre tous les jours pour gagner quelques rares batailles, mais gagner la guerre est une autre paire de manches car les enjeux sont bien trop importants. Tout le monde "croque" ou y trouve un intérêt quelconque à un moment donné (avant que le législateur français ne transpose la convention OCDE anti-corruption en 1999, ne suffisait-il pas de faire bénir le versement de commissions à l'export par une officine de Bercy, sous prétexte de promotion du commerce extérieur français ?!). De nombreux obstacles se dressent devant les juges pour qualifier certains actes en faits délictueux relevant de la corruption au sens large : il faut d'abord que le fait litigieux soit connu et dénoncé, or souvent les faits de corruption sont masqués par de jolis contrats de consultant ou de conseil dont il faut démontrer le caractère fictif. Il est finalement tellement plus facile et gratfiant de coller en tôle de pauvres délinquants - voire des innocents, cf les nombreuses erreurs judiciaires de ces dernières années - pour parfois de banals faits divers - ou des José Bové et consorts pour avoir arraché quelques malheureux pieds de maïs OGM ... - plutôt que de s'user la santé à traquer la délinquance en col blanc qui bénéficie de protections et complicités aux plus hauts niveaux de l'Etat. Il n'y a qu'à voir comment Chirac a réussi à manoeuvrer et à esquiver les attaques malgré toutes les "casseroles" qu'il traîne depuis des années ... Parions qu'il terminera malgré tout sa vie en paisible retraité dans ses somptueuses propriétés financées avec de l'argent sale ou celui du contribuable, à l'abri de toutes poursuites et auréolé de ses douze années de présidence!
A bientôt j'espère

01:19  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour et merci Mr Robert pour vos livre.
Une des personnes du commentaire ne comprends pas bien, c'est pourtant simple. J'ai 60 ans maintenant, mais j'ai compris l'economie liberale a 12 ans, c'est tres simple, elle est inscrite dans toutes les boites du jeux de Monopoly, c'en est meme la regle de ce jeu et je vous reprocherai de ne pas utiliser cette "image". Quand a une reponse sur la question"pourquoi se battre encore? et pour quels motifs ? , j'y repondrai en disant que c'est pour gagner tout simplement !
Meme tout petit on peu gagner, a son niveau, contre une grosse multinationale. Meme en etant le pôt de terre. Je vous donne un petit exemple, j'ai fais avoir, totalement seul en etant meme pas syndiqué et contre l'avis des delegués, 1500 € de prime et 2 € de plus par jour à tous mes collégues. Il suffit de ne pas caler et de ne pas se laisser intimider, meme contre l'avis de tous, si on pense sincerement avoir raison. Si l'on se pose la question du pourquoi?, plus aucune cause ne sera defendue.
Je vous remercie de m'avoir lu.
Jan

03:49  
Anonymous Anonyme said...

Malheureusement,
la question est restée sans réponse. En fait, (bravo pour votre courage avant que j'oublie) nous est livré ici ce que nous savons déjà. Nos société sont guidées par une financiarisation accrues. Mais pas d'analyse, ce qui a sûrement à voir avec le format du texte. D'autre part, je crois qu'il y a une erreur, ou plutôt une façon de sous estimé un aspect de la chose, peut-être due aussi au format. L'économie morale nécessaire à la reproduction d'un système injuste. Pensons, à la responsabilité de l'entreprise, à l'éthique, à la transparence, toutes ces inventions sont intervenus à des moments de criser du capitalisme, qui pour se reproduire à besoin de moraliser ce qui n'est pas moralement acceptable. Deux problèmes donc : la dématérialisation de l'économie organisée volontairement, sa re-matérialisation de l'autre car des gesn en profite et y travaille (quoi de plus naturelle d'ailleurs). Et, second problème, la reproduction du capital par la morale. Il y a du boulot en effet mais il y a des tas de chercheurs en sciences sociales qui se penchent sur ses questions. Notamment chez les économistezs hétérodoxes.
Bon courage.

10:50  
Anonymous Anonyme said...

Le jour ou toutes les entreprises se seront delocaliser hors de france pour avoir un systeme fiscal avantageux , et que les chommeurs peupleront la france il n’y aura plus personne pour acheter leur produit , vous croyez que les chinois exploités ont les moyens de se payer les produit qu’ils fabriquent, au meme prix ou nous l’achetons ? ? ? ? ? , NON , le modele economique est absurde TOTALEMENT. si la france n’existé pas ces ces entreprises feraient faillites , mais quand tout le monde sera au chommage , persone ne pourraient acheter leur produit.

les multinationales produisent là où la main d’œuvre est la moins chère, vendent là où le marché est le plus rentable

les pays nonliberaux comme la france ne donnent plus de resultat non pas parceque leur systeme est mauvais ,mais tous simplement parceque leur economie est detruite par des pays liberaux qui vole leurs entreprise en mettant en place une fiscalités favorable au revenus importants et sur les sociétés pour les attirer , ainsi le systeme liberal ne creer pas de richesse mais est un parasite qui profite de celle des autres , c’est de la triche , car si les autres pays appliquaient toutes le systeme liberal , ce systeme ne marcherait plus , il a besoin d’un differentiel pour fonctionner , les faiblesses du neoliberalisme entre autres c’est de reconstruire ce qu’il a cassé et de ne pas defendre l'interet general.

18:04  
Anonymous Anonyme said...

Je pense que ce qu'à voulu exprimer Van Ruymbecke dans sa formule un peu provocatrice, c'est qu'il faut cesser de considérer le blanchiment comme un élement exogène au système des échanges. Nous ne sommes pas face à une "économie grise",qui jouxterait une "économie blanche" (l'ensemble des échanges licites) avec laquelle elle communiquerait par quelques portes dérobées. Les échanges illicites sont des échanges, ils obéissent aux mêmes règles, mobilisent les mêmes circuits
Les chambres de compensation sont l'expression de cette ambivalence: à la fois outil permettant la dissimulation et le retour dans le circuit des échanges licites de capitaux émanant d'activités répréhensibles et instrument de tracabilité, qui pourrait permettre une meilleure régulation du système. Elles ont A LA FOIS ces deux caractéristiques.
D'un côté, en introduisant de la fluidité, de l'instantanéité, de la virtualité, et posent de c e fait d'énormes problèmes à des systèmes judiciaires par définition enfermés dans des frontières. Le délit financier et sa répression se déroulent aujourd'hui sur deux échelles de temps qui sont radicalement différentes: le temps des négociations, des appels à l'opinion publique, des initiatives parlementaires pour arriver à développer une entraide judiciaire internationale, auquel s'oppose le temps des transacions quasi-instanténées, dématérialisées. Cela dit l'activité économique implique la régulation: pas déchanges sans sécurité juridique, pas d'échanges sans confiance, pas de confiance sans écritures... C'est juste que cette régulation a changé d'échelle et ne peut plus se faire dans le cadre des réglements nationaux
Il faut donc identifier les instruments de cette régulation internationale a minima, les comprendre (il y aurait beaucoup à dire sur ce point et l'insuffisance de la culture économique dans le monde judiciaire) et travailler à les rendre plus efficaces. Les points identifiés par Denis Robert dans son enquête (existence de comptes cachés, accès au système d'établissements non bancaires) pourraient être résorbés: ce serait infiniment plus facile et efficace que les efforts pour accélérer les comissions rogatoires.

03:00  
Anonymous Anonyme said...

Texte hallucinant de pauvreté intellectuelle, et qui aurait bien sa place dans les incantations propres à l'Humanité.

Le réalisme social demande autrement plus de talent et moins de prétention.

Si "le mal c'est pas bien" (ce qui est très exactement la substance de cet article) il serait temps de se demander pourquoi le mal existe. Un conseil : arrêtez de vous répandre sur internet et prenez le temps de réflechir pour arriver à des conclusions plus opératoires.

Bien à vous.

10:31  
Blogger coco_des_bois said...

je retrouve la clareté qui était aussi frappante dans tes films, l'explication des phénomènes et simple et ancrée à la réalité, comme peu de gens, tu sais voir l'image globale et non pas juste dénoncer un éventuel "système"

merci pour ton travail
Alain

16:07  
Anonymous Anonyme said...

réponse tardive à bug-in

moi, ce qui me sidère, c'est que vous ne parveniez pas à mettre un peu de distance entre un récit moraliste (avec toute l'affection que je porte à son auteur, c'est bien ainsi qu'il convient de qualifier celui qui nous est proposé), et la réalité qu'il recouvre).
Les Gilles qui nous entourent, tout aussi déplorable que soit leur histoire et leur situation, ont à peu près tous en commun une chose : c'est d'être victimes de la même immoralité que celle qui érigent leurs bourreaux en maîtres.
En toute sidérance, cordialement.

20:33  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour Denis,

Birenbaum, c'est pas votre copain normalement ??

Clearstream : Imad Lahoud
prépare un livre

es éditions Privé ont indiqué lundi 16 octobre qu'elles ont signé un contrat avec Imad Lahoud "pour un livre à paraître en mars 2007".
Imad Lahoud est soupçonné d'avoir truqué les listings informatiques dans l'affaire Clearstream. Considéré comme un personnage clef de l'affaire, il a été mis en examen au mois de juin pour "dénonciation calomnieuse" et "faux et usage de faux".
Il aurait introduit dans les listings de l'institution financière luxembourgeoise les noms de personnalités du monde politique et industriel, qui ont par conséquent été soupçonnées à tord d'avoir touché de l'argent dans la vente de frégates à Taïwan en 1991. Parmi ces noms figure celui de Nicolas Sarkozy, qui s'est porté partie civile.

14:49  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Denis Robert que je lis depuis tant d'années Libé, que je soutiens à 300 %; je suis étonnée de trouver ces quelques lignes de déni dans les commentaires et puis non, en fait, suis-je bête, c'est le même déni que celui des salariés que j'ai en face de moi qui suis déléguée et qui pensent que s'ils sont payés c'est qu'ils sont bons et que s'ils sont gentils, ils ne seront pas virés. La Lorraine en meurt à petit feu, de cette non-dialectique.
En tant qu'auteur et juste pour info (je ne touche rien sur la vente de mes textes) parce qu'ils rejoignent complètement ta sensibilité, j'ai écrit il y a plusieurs années "Charité désordonnée" sur mes rencontres avec les sans-abri de Paris (paru dans Les Moments Littéraires) et l'année prochaine paraîtra "Absence des Usines" (vraisemblablement dans la revue Rue Saint-Ambroise). En voici juste un petit extrait, qui n'a évidemment pas de prétention explicative.
"Ils feront manger la poussière aux géants du fer. Nez cassé en mille morceaux rouillés, le haut fourneau J2 de Jœuf semble avoir chuté à la suite d’un simple croche-pied. Sur la magnifique photo prise par ton frère Laurent, le squelette désarticulé par l’implosion prend l’apparence désolante d’un homme à terre. Rouille et acier se confondant en un gigantesque fatras sepia. Dans l’intestin des usines, sous les colosses couchés, la fine géographie des galeries va se délaver. Livrées au lent travail de la pluie, elles vont s’ennoyer, s’affaisser, s’écrouler, redessiner un pays d’avant les hommes, emporter avec elles les maisons, les mémoires, la vie de mineurs qui y avait mis la leur. Le corps de la Lorraine entre dans le lent coma, appareils sismiques captant en permanence ses derniers soubresauts, ça n’en finit pas de ne pas mourir, ça n’en finit pas de se rendre à la terre. Les restes du Texas français émettent encore, parfois, un langage plaintif et apeuré, notes aiguës du vent dans les poutrelles, soupirs des masses qui s’affaissent, récriminations."
A une prochaine lecture, peut-être, et bon courage.

13:21  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Denis Robert que je lis depuis tant d'années Libé, que je soutiens à 300 %; je suis étonnée de trouver ces quelques lignes de déni dans les commentaires et puis non, en fait, suis-je bête, c'est le même déni que celui des salariés que j'ai en face de moi qui suis déléguée et qui pensent que s'ils sont payés c'est qu'ils sont bons et que s'ils sont gentils, ils ne seront pas virés. La Lorraine en meurt à petit feu, de cette non-dialectique.
En tant qu'auteur et juste pour info (je ne touche rien sur la vente de mes textes) parce qu'ils rejoignent complètement ta sensibilité, j'ai écrit il y a plusieurs années "Charité désordonnée" sur mes rencontres avec les sans-abri de Paris (paru dans Les Moments Littéraires) et l'année prochaine paraîtra "Absence des Usines" (vraisemblablement dans la revue Rue Saint-Ambroise). En voici juste un petit extrait, qui n'a évidemment pas de prétention explicative.
"Ils feront manger la poussière aux géants du fer. Nez cassé en mille morceaux rouillés, le haut fourneau J2 de Jœuf semble avoir chuté à la suite d’un simple croche-pied. Sur la magnifique photo prise par ton frère Laurent, le squelette désarticulé par l’implosion prend l’apparence désolante d’un homme à terre. Rouille et acier se confondant en un gigantesque fatras sepia. Dans l’intestin des usines, sous les colosses couchés, la fine géographie des galeries va se délaver. Livrées au lent travail de la pluie, elles vont s’ennoyer, s’affaisser, s’écrouler, redessiner un pays d’avant les hommes, emporter avec elles les maisons, les mémoires, la vie de mineurs qui y avait mis la leur. Le corps de la Lorraine entre dans le lent coma, appareils sismiques captant en permanence ses derniers soubresauts, ça n’en finit pas de ne pas mourir, ça n’en finit pas de se rendre à la terre. Les restes du Texas français émettent encore, parfois, un langage plaintif et apeuré, notes aiguës du vent dans les poutrelles, soupirs des masses qui s’affaissent, récriminations."
A une prochaine lecture, peut-être, et bon courage.

13:26  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour Denis,

Pourrais-tu donner ta version de cette controverse concernant la falsification d'un listing de la part d'Imad LAHOUD, S'il te plaît ?

Où es la vérité ? en tous cas, où la situes-tu sur ce cas précis ?

03:05  

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